Pour les entreprises (le constat est identique pour les particuliers) qui peinent à réduire leur impact environnemental, la compensation des émissions de gaz à effet de serre représente un palliatif acceptable, au moins temporairement. Parce que le réflexe n'est hélas pas encore ancré dans les mentalités, Citizens l'insère au cœur de son offre.
En cohérence avec son nom, le « Carbon Offset Deposit Account » de l'américaine se présente de prime abord comme un classique compte de dépôt rémunéré. Il est cependant doté d'une caractéristique originale : les intérêts accumulés (dont la hausse des taux devrait rendre le niveau moins insignifiant) sont convertis automatiquement en crédits carbone, contribuant de la sorte, aussi modestement soit-il, aux stratégies de responsabilité de l'organisation, et ce de manière totalement transparente.
Comme il se doit pour une institution financière et à l'instar des autres initiatives (en général plus conventionnelles) de l'industrie en matière de compensation, toutes les garanties de sérieux et de qualité sont évidemment données quant aux projets soutenus. Ils sont notamment tous enregistrés auprès d'un des registres les plus importants du marché et sont régulièrement soumis à des audits indépendants afin d'assurer les acquéreurs de l'efficacité réelle de leur déploiement sur le terrain.
Si la banque s'en tenait là, son dispositif semblerait sympathique mais de l'ordre du symbolique par rapport à la dimension de l'enjeu, car les quelques milliers de dollars collectés par son biais risquent de ne faire qu'une maigre différence pour la planète et de paraître ridicule en regard des émissions résiduelles de la plupart des sociétés. Heureusement, ces quelques éléments ne forment en réalité qu'une vitrine fonctionnant comme un point d'entrée vers une démarche plus profonde et plus complète.
Les détenteurs du compte se voient donc offrir gracieusement, sur demande, une consultation pour une évaluation de leur empreinte carbone, comprenant, par exemple, l'identification de ses principales sources, directes et indirectes, et les moyens de mesurer les incidences de leurs fournisseurs. Dans un registre proactif, le bilan s'accompagne en outre de recommandations opérationnelles pour la réduction des impacts et le calibrage d'un plan de neutralisation intégral. Celui-ci peut alors être mis en œuvre par des versements volontaires, qui viennent s'ajouter aux intérêts portés par défaut.
En synthèse, dans son approche, Citizens place initialement l'accent sur un mécanisme de sensibilisation et d'incitation plus que sur son programme de compensation. Dans un monde dans lequel beaucoup (une majorité ?) d'entreprises n'ont pas encore pris la mesure de l'urgence environnementale, elle peut jouer un rôle majeur afin de leur mettre le pied à l'étrier, en limitant au maximum les frictions. Il faudra toutefois encore développer la pédagogie pour transformer leurs premiers pas en un véritable engagement.
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