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C'est pas mon idée !

jeudi 24 juillet 2025

La livre sterling digitale serait sur la sellette

Banque d'Angleterre
Depuis plusieurs mois, la Banque d'Angleterre a engagé, en collaboration avec différentes entités privées, des travaux en vue d'évaluer la faisabilité et les bénéfices d'une livre sterling « digitale ». Or, selon des informations obtenues par Bloomberg, l'hypothèse de sa mise en circulation serait maintenant en passe d'être abandonnée.

Le concept de « monnaie digitale de banque centrale » à l'usage des particuliers a connu un fort engouement entre 2019 et 2022, au point de devenir un des projets phares des institutions de quasiment tous les pays industrialisés durant cette période. Depuis, leur concrétisation semble toujours aussi lointaine et quelques-uns ont déjà été mis sur la voie de garage. Celui du Royaume-Uni ferait donc partie de ces derniers, pour des raisons objectives (à l'inverse du choix purement politique aux États-Unis).

Avec le pragmatisme qui caractérise régulièrement leur action, les autorités britanniques estiment en effet, au vu des progrès enregistrés au cours de leurs expérimentations préliminaires, qui visaient à valider les principes de la monnaie dématérialisée, que cette dernière perd rapidement de son intérêt face à la possibilité, de plus en plus réaliste, de faire évoluer les systèmes de paiement existants de manière à ce qu'ils offrent les mêmes bénéfices que ceux attendus de l'innovation envisagée.

Autrement dit, il serait inutile de développer un écosystème entièrement nouveau, extrêmement coûteux à mettre en place et potentiellement long et difficile à faire accepter par les diverses parties prenantes (les consommateurs et les marchands, bien sûr, mais également les banques, dont le rôle serait incertain), alors que des ajustements sur les outils actuels suffiraient à satisfaire les besoins mal pris en charge aujourd'hui, comme l'ont démontré certains des tests réalisés ces derniers temps.

Bank of England – Digital Pound

On aimerait que la Banque Centrale Européenne possède les mêmes qualités que sa consœur d'outre-Manche, alors qu'elle s'enferre dans son propre projet d'euro numérique, toujours sans échéance claire. Avec la réorientation orchestrée depuis le début de l'année, afin d'en faire une arme de réduction de la dépendance aux réseaux américains (Visa et Mastercard), le projet prend lui aussi une tournure politique qui tend à brouiller les cartes, d'autant plus dans un contexte où plusieurs initiatives ciblent déjà ce même thème (celles de l'EPI et celle embarquée avec l'identité digitale).

La différence d'approche entre les deux institutions reflète des visions opposées de leurs missions. Pour l'une, la priorité consiste à répondre aux attentes des acteurs de l'économie britannique en minimisant les investissements et, surtout, les risques d'échec. Pour l'autre, le mécanisme de pensée directeur consiste à s'emparer d'une idée à la mode et d'en faire, en forçant si nécessaire, un instrument au service des exigences du moment, quitte à ce que celles-ci changent, occasionnellement. L'une est obnubilée par son « client », l'autre est obsédée par la « technologie » (au sens large).

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