Il y a quelques jours, le spécialiste des cryptomonnaies Coinbase présentait sa prochaine révolution : derrière le changement de nom de son porte-monnaie mobile en « Base », son ambition est désormais de développer une « super app », à la manière des dragons chinois. Aura-t-elle plus de succès que les tentatives similaires récentes ?
Décidément, personne ne semble vouloir admettre que le concept venu de l'empire du milieu – avec sa star WeChat, née dans un contexte bien particulier, impossible à répliquer aujourd'hui – n'a pas d'avenir dans les écosystèmes mobiles de 2025. Le rêve d'atteindre le même niveau de succès, en visant une échelle mondiale tant qu'à faire, continue donc à séduire les dirigeants des grandes entreprises technologiques… surtout quand ils s'échinent à trouver de nouvelles opportunités de croissance.
Telle est la situation dans laquelle se trouve maintenant Coinbase, avec une audience solide pour sa plate-forme d'échanges et sa solution de conservation de cryptoactifs mais qu'il devient difficile de mieux rentabiliser à travers ces seules activités. Alors la jeune pousse propose des services supplémentaires, de manière à démultiplier les occasions de transactions pour les utilisateurs existants et, dans la mesure du possible, attirer une clientèle additionnelle moins sensible à l'univers du bitcoin et consorts.
L'option retenue ressemble à s'y méprendre à son modèle, combinant un outil de paiement, un module de gestion d'identité, un réseau social et un socle ouvert pour la création de mini-apps en tout genre. L'objectif est, évidemment, de convaincre les adeptes de rester dans l'application pour toutes leurs interactions, avec leurs proches ou avec les fournisseurs des jeux ou autres produits dont ils ont besoin, en recourant au moyen de paiement intégré, avec une garantie inédite de protection de la vie privée.
Techniquement, l'ensemble repose sur la « blockchain » propriétaire de Coinbase (elle-même baptisée « Base », pour entretenir la confusion ?) et chacune de ses composantes est conçue pour répondre à des besoins avérés. Ainsi, par exemple, la gestion d'identité adopte une approche décentralisée à l'état de l'art, permettant de limiter le partage et la diffusion de données sensibles, tandis que le système de paiement supporterait les cryptomonnaies mais aussi le « stable coin » USDC (via Apple Pay), évitant aux personnes réticentes d'avoir à créer un compte dédié.
Ces caractéristiques suffiront-elles à transformer l'essai ou l'initiative est-elle vouée à l'échec comme les précédentes ? Il n'est pas exclu que la communauté « crypto », y compris au-delà de la base de clients de Coinbase, se laisse conquérir par les arguments qui résonnent avec les motivations principales des tenants de monnaies alternatives. Mais il sera tout de même difficile d'embarquer les indifférents dans l'aventure, pour qui les promesses de « Base » se heurtent à une concurrence bien installée, que ce soit dans le domaine des réseaux sociaux ou de l'identité numérique.
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