Le concept de salaire à la demande – c'est-à-dire la capacité pour les employés d'accéder aux revenus de leur travail dès que celui-ci est effectué, sans attendre les échéances de paye classiques – atteint désormais des volumes qui permettent à un de ses leaders aux États-Unis, DailyPay, d'en convertir les créances en un actif financier inédit.
La jeune pousse affiche en effet un niveau d'activité conséquent, de l'ordre de 25 milliards de dollars de versements (en cycle annuel, vraisemblablement), qu'elle porte grâce à son presque milliard de liquidités disponibles (via de la dette), puisque son modèle d'affaires consiste à proposer aux entreprises d'avancer elle-même les rémunérations demandées par leurs collaborateurs, par opposition à ses « concurrentes » qui se contentent de distribuer un outil de gestion des acomptes.
De manière à accroître sa capacité de financement, elle vient donc de structurer une partie de ses engagements, pour 200 millions de dollars, sous forme de notes réparties en quatre classes de risque, avec le support de partenaires de premier plan dans ce genre d'opération, dont, entre autres, Morningstar pour la qualification, Barclays pour le montage lui-même, Citi et Morgan Stanley pour la tenue des livres. Selon la communication officielle, les investisseurs semblent séduits par ces nouveaux produits.
Le succès sur le marché, s'il devait être confirmé, ne serait pas particulièrement étonnant, car les supports correspondant à une dette à court terme des entreprises ne sont pas les plus répandus (l'affacturage fournit un autre exemple, sur une durée généralement plus longue), alors qu'ils peuvent répondre à de multiples besoins (y compris de diversification). Leur adossement à la masse salariale leur confère en outre un facteur de sécurité, même si certaines notes émises sont en catégorie spéculative.
Pour DailyPay, l'enjeu est évidemment de se donner des moyens supplémentaires pour son développement, en essayant d'optimiser son modèle économique (au-delà du seul crédit). Quoi qu'il en soit, cette première transaction montre que le principe du salaire à la demande atteint un palier de maturité – également reflété par les données de la startup : 5 millions d'employés enrôlés, plus de 1 000 demandes quotidiennes de paiement… – qui lui permet de revendiquer sa légitimité sur les marchés.
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