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C'est pas mon idée !

lundi 21 juillet 2025

Ras le bol de l'IA !

CaixaBank
Vous le ressentez certainement dans mes écrits depuis quelques mois mais, cette fois, il faut que je l'exprime explicitement : je n'en peux plus de l'intelligence artificielle qui se fait passer pour le summum de l'innovation, au point de ne laisser aucune place à d'autres genres d'initiatives, plus sérieuses… et réellement porteuses de valeur.

L'industrie financière, en particulier (elle n'est hélas pas la seule), se comporte aujourd'hui comme si la moindre dose d'IA – qui s'avère en outre ne relever que de science des données élémentaire, dans bien des cas – dans un projet transformait celui-ci en l'idée du siècle, capable de changer la face du monde. Entre les applications sans utilité, celles qui ne dépasseront pas le stade de l'expérimentation et celles qui se passaient jusqu'alors très bien d'intelligence, il est temps d'arrêter le moulin à vent !

Prenez cette annonce récente de CaixaBank, qui tente de nous ébahir avec un agent dont le rôle consiste à répondre aux questions des clients sur les différentes cartes proposées à son catalogue (en attendant de couvrir d'autres produits, éventuellement). Outre l'abus de langage qui consiste à le qualifier d'agent (réservé désormais aux systèmes capables d'exécuter des actions et non uniquement d'entretenir une conversation), il réussit l'exploit de cumuler tous les défauts que je viens de citer.

Tout d'abord, même sur une mise en œuvre aussi basique, induisant relativement peu de risques, puisqu'elle se contente de restituer sous diverses formes (extraits, comparaisons…) des caractéristiques énoncées dans les descriptifs existants, la banque espagnole limite son déploiement à 200 000 personnes, pour l'instant, de manière à valider l'intérêt qu'elles y trouvent mais également à s'assurer de son bon fonctionnement (prudence légendaire du secteur oblige, surtout dans la relation client).

Agent IA de CaixaBank

Plus embêtant, le service offert par cet assistant ne requiert pas de recourir à de coûteux modèles d'IA pour remplir sa fonction : des outils conversationnels du même genre ont été développés et mis en place depuis plus d'une décennie, bien avant la déferlante engendrée par ChatGPT. Et si les concepteurs de la variante de CaixaBank les avaient étudiés, ils auraient réalisé qu'ils n'avaient jamais rencontré le succès, non en raison de performances décevantes mais d'un manque d'intérêt de la part de leur cible.

Et comment ne pas comprendre ces réactions ? Qui a envie de perdre son temps à comprendre les détails d'un produit… dont on ne connaît d'ailleurs pas nécessairement ceux qui sont déterminants ? En effet, il faut bien maîtriser son sujet avant de pouvoir poser des questions pertinentes… Et si les présentations des produits ne satisfont pas le besoin d'information du visiteur, voilà bien le problème qu'il faut résoudre, au lieu de fournir un palliatif capable de trouver des réponses trop bien dissimulées.

J'aimerais tellement pouvoir ignorer ces actualités qui n'apportent finalement pas grand chose à ceux qui, comme moi, se passionnent pour les nouvelles opportunités, technologiques et au-delà, dans l'univers de la finance. Malheureusement, elles monopolisent maintenant entièrement l'attention et peinent à masquer la triste réalité : il n'y existe quasiment plus d'innovation, seulement des illusions de nouveauté

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