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C'est pas mon idée !

lundi 7 avril 2025

Le risque climatique fragilise le secteur financier

Allianz
Il y a quelques années, Munich Re alertait (déjà !) sur le danger d'un monde devenu impossible à assurer en raison du changement climatique. Cette fois, c'est un membre du comité de direction d'Allianz qui prend la plume sur le sujet et dépeint des conséquences encore plus dramatiques pour l'ensemble du secteur financier… et au-delà.

Depuis 2019, les constats sur l'évolution de la planète n'ont pas changé mais la prise de conscience dans l'industrie a fait d'énormes progrès, parfois de manière cruelle pour les clients. En particulier, la prédiction de l'incapacité à couvrir certains risques désormais trop probables est passée du stade de la théorie à une réalité concrète pour les nombreux américains qui ont vu se retirer plusieurs compagnies de quelques marchés trop exposés aux intempéries ou aux incendies (Californie et Floride en tête).

La situation telle que la présente Günther Thallinger en ressort d'autant plus sombre. En premier lieu, L'hypothèse privilégiée jusqu'à maintenant, d'une prise en charge par les états, en relais des assureurs, sur les catastrophes (dites) naturelles que ces derniers n'assument plus, lui semble illusoire. De fait, il existe forcément une limite aux montants que les gouvernements peuvent engager… et l'augmentation constante de la fréquence et de la sévérité des sinistres laisse entrevoir le dépassement rapide de ce plafond.

C'est qu'il n'est pas seulement question de l'habitat résidentiel. Tous les équipements, dont beaucoup sont vitaux, sont concernés : installations industrielles, infrastructures, propriétés agricoles, systèmes de transport, établissements de service public… Les coûts cumulés des dommages dans ces multiples secteurs, où, de surcroît, les cycles de modernisation (donc d'adaptation à de nouvelles conditions) sont généralement beaucoup plus longs, sont considérables et ne pourront être supportés.

Un autre aspect du sujet concerne les impacts du défaut d'assurance sur le reste de la chaîne de valeur économique. Concrètement, les fournisseurs de crédit, réticents à financer des actifs, privés ou professionnels, qui ne peuvent être couverts, perdront progressivement une partie de leurs périmètres d'intervention, géographique et/ou sectorielle. Des corrections massives de prix devraient s'ensuivre et, in fine, une crise majeure. La perspective d'un risque systémique sur le capitalisme pointe son nez.

M. Thallinger ne croit pas aux promesses de l'adaptabilité au réchauffement climatique, arguant que quand les conditions atteindront des niveaux extrêmes, aucun ajustement ne sera plus envisageable. Alors, il reporte son espoir sur les moyens existants de réduire les émissions de gaz à effet de serre – électrification, énergies renouvelables… – dont il faudrait toutefois sérieusement accélérer et démultiplier les déploiements. Est-ce seulement réaliste, alors qu'il évoque par ailleurs la proximité de l'échéance à laquelle les bouleversements écologiques seront plus ou moins irréversibles ?

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