…le monde de la finance tremblera. Et il semble bien que le moment soit maintenant venu, justement par l'intermédiaire d'un acteur chinois. En effet, au-delà de l'accélération de son expansion internationale, l'acquisition de MoneyGram par la filiale d'Alibaba Ant Financial marque peut-être le début d'une révolution globale du secteur financier.
Pour la coquette somme de 880 millions de dollars, un nouvel entrant – né officiellement, sous le nom d'Alipay, en 2004 – s'offre le numéro 2 des transferts d'argent, dont les origines remontent à 1940. Plus important que cet écart de générations, les deux entreprises ont également, et surtout, la particularité d'être issues de deux univers radicalement différents, entre un acquéreur qui peut encore être considéré comme une startup « digitale » et une cible résolument ancrée dans la finance traditionnelle.
Leurs différences sont saisissantes à plus d'un titre. Ainsi, grâce à une capitalisation estimée aujourd'hui à environ 70 milliards de dollars (et qui pourrait prochainement dépasser celle de Goldman Sachs, à 100 milliards de dollars), Ant Financial, avec ses 630 millions de clients en Chine et en Inde, fait figure de colosse face à une fourmi, alors que MoneyGram détient pourtant 2,4 milliards de comptes et anime un réseau de plus de 350 000 points de contact physiques répartis sur toute la planète.
Derrière l'annonce du rapprochement, la récente déclaration du PDG d'Ant Financial, évoquant son ambition de servir 2 milliards de personnes actuellement sous-bancarisées dans les 10 ans à venir, prend un autre relief. Ce qui, il y a une semaine, passait pour une bravade apparaît soudain comme une stratégie soigneusement dessinée, dont le pilier principal consisterait à transformer en clients de l'ensemble de ses produits et services financiers les adeptes des transferts internationaux de MoneyGram.
Pour la coquette somme de 880 millions de dollars, un nouvel entrant – né officiellement, sous le nom d'Alipay, en 2004 – s'offre le numéro 2 des transferts d'argent, dont les origines remontent à 1940. Plus important que cet écart de générations, les deux entreprises ont également, et surtout, la particularité d'être issues de deux univers radicalement différents, entre un acquéreur qui peut encore être considéré comme une startup « digitale » et une cible résolument ancrée dans la finance traditionnelle.
Leurs différences sont saisissantes à plus d'un titre. Ainsi, grâce à une capitalisation estimée aujourd'hui à environ 70 milliards de dollars (et qui pourrait prochainement dépasser celle de Goldman Sachs, à 100 milliards de dollars), Ant Financial, avec ses 630 millions de clients en Chine et en Inde, fait figure de colosse face à une fourmi, alors que MoneyGram détient pourtant 2,4 milliards de comptes et anime un réseau de plus de 350 000 points de contact physiques répartis sur toute la planète.
Derrière l'annonce du rapprochement, la récente déclaration du PDG d'Ant Financial, évoquant son ambition de servir 2 milliards de personnes actuellement sous-bancarisées dans les 10 ans à venir, prend un autre relief. Ce qui, il y a une semaine, passait pour une bravade apparaît soudain comme une stratégie soigneusement dessinée, dont le pilier principal consisterait à transformer en clients de l'ensemble de ses produits et services financiers les adeptes des transferts internationaux de MoneyGram.
L'ampleur du programme et l'approche retenue m'incitent instantanément à établir un parallèle avec la fusion d'AOL et Time Warner, en 2000. Bien que l'opération se soit plutôt mal terminée, elle a, à l'époque, constitué un révélateur brutal (choquant pour beaucoup d'observateurs) de ce qu'était devenu internet pour le secteur des médias et de l'inversion du rapport de force entre les grandes entreprises historiques et les géants émergents de l'internet. Ant Financial offre maintenant un tel moment à la FinTech.
L'événement devrait logiquement réveiller en sursaut les institutions financières qui cherchent constamment à se convaincre que les petits trublions qui viennent empiéter sur leurs plates-bandes n'auront d'autre choix que de collaborer avec elles. Et il n'est point besoin d'épiloguer sur celles qui se rassurent artificiellement en imaginant que, pour se défendre de la menace de l'innovation, elles n'auront qu'à « cueillir », le moment venu, les startups qui parviendraient à obtenir quelque succès sur leurs marchés.
Ant Financial leur expose subitement un scénario catastrophe qu'elles n'ont probablement jamais envisagé auparavant : elles sont aussi susceptibles d'être absorbées par la vague de la FinTech. Que cette dernière porte des jeunes pousses à la croissance fulgurante ou des géants du web (GAFA et autres BAT chinois) – ce que, ironiquement, Alibaba est simultanément –, la possibilité est maintenant devenue réalité. Ne serait-il donc pas temps de changer de perception vis-à-vis des menaces de disruption ?
L'événement devrait logiquement réveiller en sursaut les institutions financières qui cherchent constamment à se convaincre que les petits trublions qui viennent empiéter sur leurs plates-bandes n'auront d'autre choix que de collaborer avec elles. Et il n'est point besoin d'épiloguer sur celles qui se rassurent artificiellement en imaginant que, pour se défendre de la menace de l'innovation, elles n'auront qu'à « cueillir », le moment venu, les startups qui parviendraient à obtenir quelque succès sur leurs marchés.
Ant Financial leur expose subitement un scénario catastrophe qu'elles n'ont probablement jamais envisagé auparavant : elles sont aussi susceptibles d'être absorbées par la vague de la FinTech. Que cette dernière porte des jeunes pousses à la croissance fulgurante ou des géants du web (GAFA et autres BAT chinois) – ce que, ironiquement, Alibaba est simultanément –, la possibilité est maintenant devenue réalité. Ne serait-il donc pas temps de changer de perception vis-à-vis des menaces de disruption ?
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