Parmi les différentes stratégies que les banques américaines mettent actuellement en place pour utiliser la manne financière que leur offre Donald Trump avec sa réforme fiscale, celle de JPMorgan Chase est sans contexte la plus « insolite », puisqu'elle comprend, entre autres, une extension massive de son réseau d'agences.
Entre les baisses de charge attendues et la croissance soutenue de son activité, la banque disposera, sur les 5 prochaines années, d'un pactole de 20 milliards de dollars dont elle compte investir une partie dans l'ouverture de 400 agences dans des zones où elle n'est pas présente à ce jour (telles que Washington, Philadelphie ou Boston), à comparer à son réseau existant d'environ 5 100 implantations, réparties dans 23 états. Le développement s'accompagnerait de quelques 3 000 recrutements supplémentaires.
Alors que toutes les banques du monde tendent à réduire leur nombre de points de vente, l'initiative a de quoi surprendre. Même si, au premier abord, l'idée de pénétrer de nouveaux marchés paraît justifier le besoin d'une présence physique, un minimum de réalisme devrait faire rapidement abandonner le projet. Après tout, combien de clients seront tentés de changer d'établissement grâce à la proximité d'une agence, qui, dans la plupart des cas, sera installée dans une zone urbaine déjà bien desservie ?
Et l'impression que donne la banque (avec son PDG Jamie Dimon) de cruellement manquer de vision est renforcée quand on réalise que, dans son annonce, elle ne mentionne aucun effort spécifique en matière de technologies. Aucune refonte des cœurs de système, pas de remise à plat de la banque à distance (par exemple pour offrir un service véritablement omni-canal)… Le besoin d'investissement massif dans ces domaines n'est donc toujours pas intégré par les dirigeants d'ancienne génération.
L'opportunité tendait pourtant les bras à JPMorgan Chase. Son désir d'expansion géographique, soutenu par des moyens financiers conséquents, aurait pu créer les conditions idéales pour préparer la banque de demain. Plutôt que de prolonger un modèle antique centré sur son réseau, sans d'ailleurs même envisager sa modernisation, n'aurait-il pas été plus judicieux d'expérimenter une nouvelle approche, fondée sur des technologies de pointe et conçue pour devenir le socle de son renouveau ?
Malheureusement, le choix que fait JPMorgan Chase ne fait que refléter la difficulté pour une vieille institution à admettre que ses pratiques « ancestrales » ne pourront survivre éternellement. Avec son attitude passive, qui tient de la fuite en avant, elle ne fait que se rapprocher du moment où elle ne sera plus pertinente dans un monde qui aura avancé sans elle. Je soupçonne que son projet d'ouverture de 400 agences entre 2018 et 2022, qu'il ait été mené à terme ou non, reviendra la hanter dans quelques années…
Entre les baisses de charge attendues et la croissance soutenue de son activité, la banque disposera, sur les 5 prochaines années, d'un pactole de 20 milliards de dollars dont elle compte investir une partie dans l'ouverture de 400 agences dans des zones où elle n'est pas présente à ce jour (telles que Washington, Philadelphie ou Boston), à comparer à son réseau existant d'environ 5 100 implantations, réparties dans 23 états. Le développement s'accompagnerait de quelques 3 000 recrutements supplémentaires.
Alors que toutes les banques du monde tendent à réduire leur nombre de points de vente, l'initiative a de quoi surprendre. Même si, au premier abord, l'idée de pénétrer de nouveaux marchés paraît justifier le besoin d'une présence physique, un minimum de réalisme devrait faire rapidement abandonner le projet. Après tout, combien de clients seront tentés de changer d'établissement grâce à la proximité d'une agence, qui, dans la plupart des cas, sera installée dans une zone urbaine déjà bien desservie ?
Et l'impression que donne la banque (avec son PDG Jamie Dimon) de cruellement manquer de vision est renforcée quand on réalise que, dans son annonce, elle ne mentionne aucun effort spécifique en matière de technologies. Aucune refonte des cœurs de système, pas de remise à plat de la banque à distance (par exemple pour offrir un service véritablement omni-canal)… Le besoin d'investissement massif dans ces domaines n'est donc toujours pas intégré par les dirigeants d'ancienne génération.
L'opportunité tendait pourtant les bras à JPMorgan Chase. Son désir d'expansion géographique, soutenu par des moyens financiers conséquents, aurait pu créer les conditions idéales pour préparer la banque de demain. Plutôt que de prolonger un modèle antique centré sur son réseau, sans d'ailleurs même envisager sa modernisation, n'aurait-il pas été plus judicieux d'expérimenter une nouvelle approche, fondée sur des technologies de pointe et conçue pour devenir le socle de son renouveau ?
Malheureusement, le choix que fait JPMorgan Chase ne fait que refléter la difficulté pour une vieille institution à admettre que ses pratiques « ancestrales » ne pourront survivre éternellement. Avec son attitude passive, qui tient de la fuite en avant, elle ne fait que se rapprocher du moment où elle ne sera plus pertinente dans un monde qui aura avancé sans elle. Je soupçonne que son projet d'ouverture de 400 agences entre 2018 et 2022, qu'il ait été mené à terme ou non, reviendra la hanter dans quelques années…
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