Alors que les détenteurs de comptes bancaires ont dorénavant largement accès à des outils riches et conviviaux (dits de "PFM") pour suivre leurs dépenses et préparer leur budget, les "investisseurs" n'ont à leur disposition pour gérer leur portefeuille que les services "bruts" que leurs offrent leurs intermédiaires financiers ou des solutions plus abouties mais coûteuses.
SigFig a justement été conçu pour répondre à ce vide, en proposant un service gratuit, capable de se connecter à une multitude de sites de banques, de brokers et autres conseils financiers pour collecter et consolider l'ensemble du portefeuille de l'utilisateur, que celui-ci soit un investisseur actif, négociant lui-même sur les marchés, ou qu'il ne possède qu'un plan épargne retraite (ou, du moins, son équivalent américain).
Armé de cette masse de données tenue à jour automatiquement, complétée par les informations des marchés (cours, actualités...), le site va restituer une vue de la situation financière sous une forme facile à comprendre par le commun des mortels et, surtout, aisément accessible, grâce, notamment, à un moteur de recherche "intelligent".
Mais au-delà de ces fonctions d'aggrégation et de restitution de données financières, Sigfig ajoute une deuxième corde à son arc, encore plus intéressante. Ainsi, les investisseurs reçoivent chaque semaine un rapport de performance sur leur portefeuille, leur rappelant leurs valeurs gagnantes et perdantes, l'actualité qui a pesé sur ces résultats... et un ensemble de conseils sur leurs choix d'intermédiaires.
Fonctionnant comme un véritable comparateur personnalisé, les algorithmes de Sigfig vont simuler le comportement (connu) de l'investisseur auprès de différents intermédiaires et déterminer ainsi comment la performance des produits qu'il détient et les frais qu'il supporte (extraits des comptes analysés) se comparent avec ceux de la concurrence, sur une période suffisamment longue pour être représentative, et dans les mêmes classes d'actifs (il n'est pas question de mettre en cause la stratégie d'investissement).
A la clé, le site proposera un transfert vers un autre gestionnaire, en présentant les gains supplémentaires et les économies qu'un tel mouvement pourrait engendrer. Et il s'agit là du cœur du modèle économique de la startup, qui sera rémunérée sur les ouvertures de comptes qu'elle apportera à ses partenaires (sans que ces commissions n'affectent ses recommandations, promet-elle).
C'est bien plus par son modèle de comparateur que par son approche de la gestion de portefeuille que Sigfig attire l'attention. En effet, dans les secteurs complexes tels que ceux de l'investissement mais aussi, pour une large part, dans la banque de détail, les outils de comparaison d'offres classiques restent trop "théoriques" (difficiles à rapprocher d'une expérience réelle) pour vraiment convaincre les consommateurs de changer d'établissement. Or, avec un modèle dans lequel l'utilisateur compare concrètement les coûts et bénéfices des opérations qu'il réalise effectivement, la démonstration devient beaucoup plus percutante.
Conséquence directe, les institutions financières vont devoir prêter encore plus attention à leur positionnement concurrentiel pour rester "visibles" dans des sites de ce type, alors que leurs modes de facturation éminemment variables leur rendent la comparaison difficile, à elles aussi !
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