Les premières banques se sont lancées dès 2012, l'« Open Bank Project » évangélise les établissements européens depuis presque aussi longtemps, le régulateur britannique s'en empare activement, la directive PSD2 les rend obligatoires… Pourtant, rien ne paraît vraiment avancer dans le domaine des API bancaires ouvertes. Ou presque.
L'immobilisme ambiant est tel que la prédiction des analystes de Forrester – annonçant que 2016 sera l'année au cours de laquelle les banques investiront massivement dans cette direction – ressemble plus à une incantation qu'à une conviction. Les motivations pour développer des API sont certes plus pressantes que jamais, entre les gains d'agilité qu'elles procurent en interne et les opportunités d'intégrer les services financiers dans des écosystèmes plus larges, pour une chaîne de valeur sans ruptures.
En prolongeant la perspective, la mise en place d'interfaces « publiques » – mais rigoureusement contrôlées – sur les systèmes peut même être considérée comme le socle fondamental d'une stratégie de transition vers la banque « digitale ». Hélas, même si une certaine prise de conscience émerge progressivement, les réticences perdurent, qu'elles émanent d'équipes de sécurité angoissées par l'ouverture à l'extérieur, de responsables de production qui craignent pour les performances ou d'architectes qui ne savent pas comment adapter leurs vieilles applications aux nouvelles exigences.
Pendant que les discussions s'éternisent dans les banques, d'autres acteurs prennent désormais les devants. Comme sa consœur américaine Yodlee avant elle, la plate-forme d'agrégation française Bankin', par exemple, a, depuis peu, entamé une démarche de promotion active de son offre d'API. Ciblant les éditeurs de logiciels, les startups de la FinTech, les institutions financières (!)…, elle leur donne accès, de manière uniforme, aux données des millions de comptes – courants et d'épargne, particuliers et professionnels – gérés dans plus de 350 établissements en Europe.
S'il n'est pas question d'interagir directement avec les finances personnelles des consommateurs avec ces API, la possibilité de consulter le détail des transactions réalisées – enrichies des catégories déterminées automatiquement par les algorithmes de Bankin' – constitue déjà un trésor qui fera le bonheur de plus d'une entreprise férue d'analyse de données… Faut-il préciser que le dispositif mis en œuvre est, naturellement, entièrement sécurisé, le client final fixant les conditions d'accès à ses comptes ?
Avec sa solution, non seulement Bankin' peut-elle envisager de capter un marché qui n'aurait jamais dû échapper aux banques, mais, de surcroît, elle est en position d'apporter une valeur ajoutée qu'aucune d'elles n'est actuellement en mesure de répliquer, sous la forme d'une API universelle, masquant à ses utilisateurs la complexité des multiples systèmes de gestion de comptes. Quelle réponse apporter à un tel argument ? La plus sensée serait probablement d'établir des partenariats mutuellement profitables…
Heureusement, tout n'est pas encore joué ! Outre le besoin d'instaurer du temps réel dans l'accès à l'information, il reste encore une multitude de services financiers à exposer sous forme d'API (le crédit ? les paiements ? la gestion d'investissement ?) et pour lesquels les acteurs tiers ne sont peut-être pas les mieux placés, pour l'instant. Mais les banques doivent d'abord reprendre l'initiative…
L'immobilisme ambiant est tel que la prédiction des analystes de Forrester – annonçant que 2016 sera l'année au cours de laquelle les banques investiront massivement dans cette direction – ressemble plus à une incantation qu'à une conviction. Les motivations pour développer des API sont certes plus pressantes que jamais, entre les gains d'agilité qu'elles procurent en interne et les opportunités d'intégrer les services financiers dans des écosystèmes plus larges, pour une chaîne de valeur sans ruptures.
En prolongeant la perspective, la mise en place d'interfaces « publiques » – mais rigoureusement contrôlées – sur les systèmes peut même être considérée comme le socle fondamental d'une stratégie de transition vers la banque « digitale ». Hélas, même si une certaine prise de conscience émerge progressivement, les réticences perdurent, qu'elles émanent d'équipes de sécurité angoissées par l'ouverture à l'extérieur, de responsables de production qui craignent pour les performances ou d'architectes qui ne savent pas comment adapter leurs vieilles applications aux nouvelles exigences.
Pendant que les discussions s'éternisent dans les banques, d'autres acteurs prennent désormais les devants. Comme sa consœur américaine Yodlee avant elle, la plate-forme d'agrégation française Bankin', par exemple, a, depuis peu, entamé une démarche de promotion active de son offre d'API. Ciblant les éditeurs de logiciels, les startups de la FinTech, les institutions financières (!)…, elle leur donne accès, de manière uniforme, aux données des millions de comptes – courants et d'épargne, particuliers et professionnels – gérés dans plus de 350 établissements en Europe.
S'il n'est pas question d'interagir directement avec les finances personnelles des consommateurs avec ces API, la possibilité de consulter le détail des transactions réalisées – enrichies des catégories déterminées automatiquement par les algorithmes de Bankin' – constitue déjà un trésor qui fera le bonheur de plus d'une entreprise férue d'analyse de données… Faut-il préciser que le dispositif mis en œuvre est, naturellement, entièrement sécurisé, le client final fixant les conditions d'accès à ses comptes ?
Avec sa solution, non seulement Bankin' peut-elle envisager de capter un marché qui n'aurait jamais dû échapper aux banques, mais, de surcroît, elle est en position d'apporter une valeur ajoutée qu'aucune d'elles n'est actuellement en mesure de répliquer, sous la forme d'une API universelle, masquant à ses utilisateurs la complexité des multiples systèmes de gestion de comptes. Quelle réponse apporter à un tel argument ? La plus sensée serait probablement d'établir des partenariats mutuellement profitables…
Heureusement, tout n'est pas encore joué ! Outre le besoin d'instaurer du temps réel dans l'accès à l'information, il reste encore une multitude de services financiers à exposer sous forme d'API (le crédit ? les paiements ? la gestion d'investissement ?) et pour lesquels les acteurs tiers ne sont peut-être pas les mieux placés, pour l'instant. Mais les banques doivent d'abord reprendre l'initiative…
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