Dans la série des métiers à forte valeur ajoutée potentiellement menacés par les progrès de l'intelligence artificielle, un article de la revue de la « London School of Economics » aborde les possibilités d'automatiser l'innovation ouverte. Derrière les solides arguments avancés par ses auteurs, cette hypothèse est-elle sérieuse ?
Le raisonnement part d'un constat de semi-échec sur le marché des plates-formes d'innovation ouverte : entre des idées produites rarement disruptives et une difficulté à transformer un concept en projet concret, leurs résultats sont généralement mitigés. On pourrait arguer que cette observation porte sur un périmètre réduit, faiblement représentatif. La réalité la confirme pourtant plus largement. Quels que soient les outils et méthodes employés, le recours à la foule ne produit (presque) jamais de miracles.
Face à cette situation, il est donc aisé d'imaginer un scénario dans lequel un « robot » assume les tâches d'innovation ouverte. Il commence par écouter et analyser la demande de l'utilisateur, à partir de laquelle il identifie, grâce à un accès aux données de l'entreprise, les causes originelles du problème à résoudre. Il va ensuite pouvoir formuler sa recherche et parcourir le web afin de trouver des éléments de solution (dans la presse, les bases de brevets, les publications des startups…). Enfin, il ne lui restera(it) qu'à assembler l'information collectée pour apporter une réponse à la question posée.
Alors, l'innovation n'a-t-elle plus besoin d'innovateurs ? Ce serait aller un peu vite en besogne… Il est tout à fait vraisemblable que, à court ou moyen terme, des algorithmes intelligents pourront dérouler les étapes de captation d'idées jusqu'à la mise en forme d'un plan plus ou moins cohérent pour une implémentation. À ce stade, il n'est cependant pas encore question de l'exécution. Or le passage d'un concept – même défini rigoureusement – à la pratique reste la phase la plus difficile de l'innovation.
Surtout, la vision proposée cible uniquement la partie « facile » de l'innovation, celle qui part d'une difficulté bien identifiée, à laquelle il sera possible de remédier par une évolution incrémentale, dont les composantes sont probablement déjà disponibles quelque part en ligne, prêtes à être repérées par un automate. En revanche, envisager d'appliquer les mêmes recettes pour créer un produit ou service entièrement nouveau, répondant à un besoin non exprimé, ne me semble pas réaliste à brève échéance.
Ce qui ne veut pas dire qu'une partie de cette démarche n'est pas automatisable. Par exemple, l'analyse des attentes latentes des consommateurs, notamment sur les réseaux sociaux, ou la détection de tendances (technologiques ou comportementales) peuvent certainement être assistées à grande échelle par des logiciels. Mais un peu d'intelligence et de créativité humaines sont encore nécessaires – pour l'instant ! – pour transformer ces bribes d'information en innovations susceptibles de rencontrer le succès.
Le raisonnement part d'un constat de semi-échec sur le marché des plates-formes d'innovation ouverte : entre des idées produites rarement disruptives et une difficulté à transformer un concept en projet concret, leurs résultats sont généralement mitigés. On pourrait arguer que cette observation porte sur un périmètre réduit, faiblement représentatif. La réalité la confirme pourtant plus largement. Quels que soient les outils et méthodes employés, le recours à la foule ne produit (presque) jamais de miracles.
Face à cette situation, il est donc aisé d'imaginer un scénario dans lequel un « robot » assume les tâches d'innovation ouverte. Il commence par écouter et analyser la demande de l'utilisateur, à partir de laquelle il identifie, grâce à un accès aux données de l'entreprise, les causes originelles du problème à résoudre. Il va ensuite pouvoir formuler sa recherche et parcourir le web afin de trouver des éléments de solution (dans la presse, les bases de brevets, les publications des startups…). Enfin, il ne lui restera(it) qu'à assembler l'information collectée pour apporter une réponse à la question posée.
Alors, l'innovation n'a-t-elle plus besoin d'innovateurs ? Ce serait aller un peu vite en besogne… Il est tout à fait vraisemblable que, à court ou moyen terme, des algorithmes intelligents pourront dérouler les étapes de captation d'idées jusqu'à la mise en forme d'un plan plus ou moins cohérent pour une implémentation. À ce stade, il n'est cependant pas encore question de l'exécution. Or le passage d'un concept – même défini rigoureusement – à la pratique reste la phase la plus difficile de l'innovation.
Surtout, la vision proposée cible uniquement la partie « facile » de l'innovation, celle qui part d'une difficulté bien identifiée, à laquelle il sera possible de remédier par une évolution incrémentale, dont les composantes sont probablement déjà disponibles quelque part en ligne, prêtes à être repérées par un automate. En revanche, envisager d'appliquer les mêmes recettes pour créer un produit ou service entièrement nouveau, répondant à un besoin non exprimé, ne me semble pas réaliste à brève échéance.
Ce qui ne veut pas dire qu'une partie de cette démarche n'est pas automatisable. Par exemple, l'analyse des attentes latentes des consommateurs, notamment sur les réseaux sociaux, ou la détection de tendances (technologiques ou comportementales) peuvent certainement être assistées à grande échelle par des logiciels. Mais un peu d'intelligence et de créativité humaines sont encore nécessaires – pour l'instant ! – pour transformer ces bribes d'information en innovations susceptibles de rencontrer le succès.
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