Yves Tyrode, « Chief Digital Officer », nous l'avait promis peu de temps après son arrivée, le plan d'action « digital » de BPCE est maintenant arrivé. Et, en comparaison des orientations ultra-génériques dont les banques ont l'habitude, celui-ci fait montre d'une certaine substance, de bon augure. Il ne reste plus qu'à en assurer la mise en œuvre…
S'adapter à l'évolution des comportements des consommateurs, faire face à l'émergence d'une nouvelle concurrence, prendre en compte l'accélération technologique… ce sont les défis qu'identifient toutes les institutions financières et, au-delà, les entreprises de tous les secteurs. Et le besoin de placer le client au centre des préoccupations, la nécessité d'adopter d'autres manières de travailler (dont le fameux « mode startup »), l'exigence d'efficacité opérationnelle… constituent leurs réponses standardisées.
Malheureusement, beaucoup évitent soigneusement d'expliquer comment elles comptent passer de ces généralités (banalités ?) à la pratique. C'est la principale raison pour laquelle la présentation du plan de BPCE surprend : sans être excessivement détaillée, elle dessine clairement les contours des multiples chantiers à entreprendre. Ainsi, non seulement la banque se fixe-t-elle une cible de transformation à partir des constats (universels) qu'elle dresse, elle précise également comment elle espère l'atteindre.
En filigrane, c'est encore un autre aspect de cette description qui retient le plus l'attention. Car si quelques solutions destinées aux clients sont bien présentes dans le panorama (après tout, il s'agit de faire évoluer la banque de proximité !), un accent particulier est mis aussi (peut-être même plus) sur les fondations, parmi lesquelles figurent, notamment, les moyens nécessaires au changement de culture interne et le socle technique capable de supporter la future banque « digitale », dans un écosystème étendu.
S'adapter à l'évolution des comportements des consommateurs, faire face à l'émergence d'une nouvelle concurrence, prendre en compte l'accélération technologique… ce sont les défis qu'identifient toutes les institutions financières et, au-delà, les entreprises de tous les secteurs. Et le besoin de placer le client au centre des préoccupations, la nécessité d'adopter d'autres manières de travailler (dont le fameux « mode startup »), l'exigence d'efficacité opérationnelle… constituent leurs réponses standardisées.
Malheureusement, beaucoup évitent soigneusement d'expliquer comment elles comptent passer de ces généralités (banalités ?) à la pratique. C'est la principale raison pour laquelle la présentation du plan de BPCE surprend : sans être excessivement détaillée, elle dessine clairement les contours des multiples chantiers à entreprendre. Ainsi, non seulement la banque se fixe-t-elle une cible de transformation à partir des constats (universels) qu'elle dresse, elle précise également comment elle espère l'atteindre.
En filigrane, c'est encore un autre aspect de cette description qui retient le plus l'attention. Car si quelques solutions destinées aux clients sont bien présentes dans le panorama (après tout, il s'agit de faire évoluer la banque de proximité !), un accent particulier est mis aussi (peut-être même plus) sur les fondations, parmi lesquelles figurent, notamment, les moyens nécessaires au changement de culture interne et le socle technique capable de supporter la future banque « digitale », dans un écosystème étendu.
La mutation commence par l'organisation de l'informatique. Schématisée par un modèle à 3 niveaux – cœur bancaire, plate-forme d'API et applications –, elle reprend l'approche bi-modale chère à Gartner. Dans cette logique, le socle de base a vocation à être industrialisé à l'extrême, ce qui se traduit par des efforts de mutualisation et de rationalisation, matérialisés par un plan spécifique d'excellence opérationnelle, visant à économiser 350 millions d'euros (part de l'IT, sur un total d'un milliard) sur 3 ans.
Le versant applicatif, quant à lui, sera pris en charge par une « digital factory » – plus agile, conçue pour des cycles de développement rapides –, qui devrait rassembler 1 000 personnes et qui bénéficiera d'investissements significatifs, à hauteur de 750 millions d'euros. Enfin, entre ces deux univers, le lien sera assuré par une couche généralisée d'API industrielles. Là se situe la réserve que j'émettrai sur le projet (et, plus généralement, sur la recommandation de Gartner). En effet, l'articulation entre les deux modes est extraordinairement délicate, et pas uniquement sur le plan technique.
À partir de cette architecture ré-agencée, de nouvelles opportunités pourront être captées. Ce sera le cas, par exemple, de l'ouverture des services financiers à des partenaires – startups en tête –, qui deviendra un axe fort de développement pour BPCE, avec non seulement la mise à disposition de ces capacités informatiques mais également des dispositifs complémentaires : offre bancaire adaptée, « startup act » pour assouplir les processus d'achats, accès aux clients du groupe pour des tests…
Vient ensuite le volet « culturel », c'est-à-dire l'indispensable accompagnement de l'ensemble des effectifs dans une nouvelle ère de la banque. Dans ce registre, l'équipement individuel (matériel et logiciel, via un AppStore privé), le renforcement des moyens de collaboration interne (dont le réseau social d'entreprise), la mise en place de campagnes de développement « digital » personnel… sont quelques-unes des actions concrètes qui seront lancées pour éviter tout effet d'isolation de la « digital factory ».
La route est désormais tracée et elle ne sera certainement pas de tout repos. Quoi qu'il en soit, les ambitions affichées par BPCE et les moyens qu'elle se donne pour les satisfaire sont manifestement à la hauteur des enjeux, autant par la dimension pharaonique des travaux qu'elle veut engager que par l'« extensivité » de leur périmètre (et encore n'ai-je pas ici abordé les projets pour Fidor ou pour les réseaux d'agences). Rendez-vous est donc pris dans un peu moins de 4 ans avec une nouvelle banque « digitale »…
Le versant applicatif, quant à lui, sera pris en charge par une « digital factory » – plus agile, conçue pour des cycles de développement rapides –, qui devrait rassembler 1 000 personnes et qui bénéficiera d'investissements significatifs, à hauteur de 750 millions d'euros. Enfin, entre ces deux univers, le lien sera assuré par une couche généralisée d'API industrielles. Là se situe la réserve que j'émettrai sur le projet (et, plus généralement, sur la recommandation de Gartner). En effet, l'articulation entre les deux modes est extraordinairement délicate, et pas uniquement sur le plan technique.
À partir de cette architecture ré-agencée, de nouvelles opportunités pourront être captées. Ce sera le cas, par exemple, de l'ouverture des services financiers à des partenaires – startups en tête –, qui deviendra un axe fort de développement pour BPCE, avec non seulement la mise à disposition de ces capacités informatiques mais également des dispositifs complémentaires : offre bancaire adaptée, « startup act » pour assouplir les processus d'achats, accès aux clients du groupe pour des tests…
Vient ensuite le volet « culturel », c'est-à-dire l'indispensable accompagnement de l'ensemble des effectifs dans une nouvelle ère de la banque. Dans ce registre, l'équipement individuel (matériel et logiciel, via un AppStore privé), le renforcement des moyens de collaboration interne (dont le réseau social d'entreprise), la mise en place de campagnes de développement « digital » personnel… sont quelques-unes des actions concrètes qui seront lancées pour éviter tout effet d'isolation de la « digital factory ».
La route est désormais tracée et elle ne sera certainement pas de tout repos. Quoi qu'il en soit, les ambitions affichées par BPCE et les moyens qu'elle se donne pour les satisfaire sont manifestement à la hauteur des enjeux, autant par la dimension pharaonique des travaux qu'elle veut engager que par l'« extensivité » de leur périmètre (et encore n'ai-je pas ici abordé les projets pour Fidor ou pour les réseaux d'agences). Rendez-vous est donc pris dans un peu moins de 4 ans avec une nouvelle banque « digitale »…
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