Maintenant que la plupart des dirigeants d'entreprise sont convaincus de la nécessité d'innover, ils se posent de nouvelles questions : face au foisonnement de technologies émergentes, aux changements dans les comportements des clients, aux acteurs disruptifs, comment identifier les pistes les plus prometteuses et quels moyens faut-il leur consacrer ?
Rebondissant sur un événement intitulé « Lost in Innovation » organisé à Londres par le cabinet Celent, Jamie Macgregor, SVP, se penche sur ce sujet dans le contexte spécifique de l'assurance. Là comme dans les autres secteurs économiques, les défis ne manquent pas, entre internet des objets, intelligence artificielle, blockchain… du côté des stimulants technologiques, et vague de l'InsurTech, développement de l'économie collaborative, dérèglement climatique… en guise d'aiguillons du changement.
Intuitivement, il semble évident qu'il est impensable pour une compagnie d'assurance de lancer des expérimentations tous azimuts, avec des budgets et des ressources illimités. En revanche, il est tout aussi impossible de savoir par avance quelles directions sont susceptibles d'aboutir à des solutions gagnantes. En conséquence, tous les acteurs de l'innovation finissent toujours par affronter le même dilemme : trouver l'équilibre parfait entre la diversité des projets et la répartition des moyens (limités) disponibles.
En simplifiant un peu le propos, la solution réside dans une culture d'exploration. En surface, cela revient à confirmer qu'aucune possibilité ne doit être négligée. Au préalable, il faut cependant définir un cadre permettant de fixer des limites et éviter les dérives (de coûts, notamment). Dès lors, les hypothèses peuvent être testées rapidement, donnant lieu systématiquement à une collecte d'information et une analyse des résultats avant d'envisager une suite. Le réflexe le plus dangereux est de vouloir industrialiser un concept trop tôt, avant qu'il n'ait réellement fait ses preuves, de préférence sur le terrain.
Pour accompagner cette démarche, quelques conseils utiles méritent d'être rappelés. Outre l'injection de « sang frais » provenant d'horizons différents (dont il faudra néanmoins prendre soin de maintenir la motivation), le recours à des partenariats est à placer en tête de liste, car il offre une réponse facile à la pénurie de ressources internes (que ce soit en termes de disponibilité ou de compétences). La mesure de la valeur de l'innovation est un autre sujet critique : pourquoi ne pas passer du sacro-saint ROI, généralement inepte avec des idées d'avant-garde, à une notion de « perte acceptable », par exemple ?
Enfin, l'innovation requiert un indispensable regard critique sur ce qui est produit, avec une évaluation permanente (en cycles extrêmement courts), objective et transparente du bénéfice apporté au client, à partir d'informations fiables. C'est à cette condition qu'il deviendra possible d'écarter rapidement les concepts à la mode mais sans avenir et de placer les efforts (et les budgets) sur les projets ayant à la fois le plus de chances de réussite et le meilleur potentiel de disruption (et, un jour, de retour sur investissement !).
Rebondissant sur un événement intitulé « Lost in Innovation » organisé à Londres par le cabinet Celent, Jamie Macgregor, SVP, se penche sur ce sujet dans le contexte spécifique de l'assurance. Là comme dans les autres secteurs économiques, les défis ne manquent pas, entre internet des objets, intelligence artificielle, blockchain… du côté des stimulants technologiques, et vague de l'InsurTech, développement de l'économie collaborative, dérèglement climatique… en guise d'aiguillons du changement.
Intuitivement, il semble évident qu'il est impensable pour une compagnie d'assurance de lancer des expérimentations tous azimuts, avec des budgets et des ressources illimités. En revanche, il est tout aussi impossible de savoir par avance quelles directions sont susceptibles d'aboutir à des solutions gagnantes. En conséquence, tous les acteurs de l'innovation finissent toujours par affronter le même dilemme : trouver l'équilibre parfait entre la diversité des projets et la répartition des moyens (limités) disponibles.
En simplifiant un peu le propos, la solution réside dans une culture d'exploration. En surface, cela revient à confirmer qu'aucune possibilité ne doit être négligée. Au préalable, il faut cependant définir un cadre permettant de fixer des limites et éviter les dérives (de coûts, notamment). Dès lors, les hypothèses peuvent être testées rapidement, donnant lieu systématiquement à une collecte d'information et une analyse des résultats avant d'envisager une suite. Le réflexe le plus dangereux est de vouloir industrialiser un concept trop tôt, avant qu'il n'ait réellement fait ses preuves, de préférence sur le terrain.
Pour accompagner cette démarche, quelques conseils utiles méritent d'être rappelés. Outre l'injection de « sang frais » provenant d'horizons différents (dont il faudra néanmoins prendre soin de maintenir la motivation), le recours à des partenariats est à placer en tête de liste, car il offre une réponse facile à la pénurie de ressources internes (que ce soit en termes de disponibilité ou de compétences). La mesure de la valeur de l'innovation est un autre sujet critique : pourquoi ne pas passer du sacro-saint ROI, généralement inepte avec des idées d'avant-garde, à une notion de « perte acceptable », par exemple ?
Enfin, l'innovation requiert un indispensable regard critique sur ce qui est produit, avec une évaluation permanente (en cycles extrêmement courts), objective et transparente du bénéfice apporté au client, à partir d'informations fiables. C'est à cette condition qu'il deviendra possible d'écarter rapidement les concepts à la mode mais sans avenir et de placer les efforts (et les budgets) sur les projets ayant à la fois le plus de chances de réussite et le meilleur potentiel de disruption (et, un jour, de retour sur investissement !).
Tout à fait d'accord avec votre analyse, notamment sur les aspects managériaux : mix de profils pour du sang neuf et ROI : il est impossible et contre-productif de vouloir appliquer les calculs de ROI de PROJETS à des idées, par définition fragiles et immatures, au risque de les tuer.
RépondreSupprimerBien à vous
Sandrine Haudebert