Aujourd'hui, je ne résiste pas au plaisir de réagir à un billet de Daniel Karyotis (Directeur Général de la Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes) intitulé « pourquoi les néo-banques ne constituent pas une forte menace pour les banques », dont les arguments (pertinents) me semblent permettre d'aboutir à une conclusion différente…
Quelles que soient leurs qualités, les startups de la FinTech ont indiscutablement un obstacle majeur à franchir avant de prétendre à la domination du secteur : elles doivent d'abord trouver un modèle économique viable et pérenne. Daniel Karyotis n'a peut-être pas noté que Revolut (qu'il cite en exemple) a annoncé plus tôt cette année être désormais à l'équilibre opérationnel sur une base mensuelle, mais il reste vrai que cet exploit n'en fait pas encore une entreprise durablement bénéficiaire.
Tout aussi incontestable est le constat que la question de la rentabilité se pose aussi aux banques traditionnelles, alors qu'elles sont confrontées à une concurrence qui met la pression sur les prix (et stimule une culture du service gratuit), à une faiblesse prolongée des taux d'intérêt qui réduit les marges, à des coûts en croissance constante… Et il ne fait pas le moindre doute que ce défi est beaucoup plus important et mérite plus d'attention de leur part que l'émergence d'une poignée de jeunes pousses aux dents longues.
En revanche, faut-il croire avec Daniel Karyotis que les néo-banques sont condamnées à ne jamais gagner d'argent et n'ont donc d'autre issue possible (et d'ambition) que de se faire racheter à bon prix avant d'avoir épuisé leurs réserves de capital ? Ou bien faut-il, au contraire, supposer que rien n'est joué et que, comme toutes les startups les plus innovantes, celles de la finance mettent la priorité sur l'acquisition de clients et ne se pressent pas d'inventer un modèle d'affaires, qui n'aura rien à voir avec ceux d'antan ?
L'erreur serait de considérer que la nouveauté apportée par ces acteurs se limite à « une ouverture internationale, une architecture informatique ouverte, et une offre simple, ciblant les jeunes ». Derrière, il y a aussi une approche technologique ultra-flexible et efficiente, abaissant fortement le seuil de rentabilité par rapport à des grands groupes aux infrastructures lourdes et souvent anciennes, et une capacité à redéfinir la notion de conseil aux clients, qui devrait devenir leur principale source de revenus.
Naturellement, cette vision ne se réalisera pas en quelques mois, ni même en quelques années. Mais plutôt que de négliger la menace de la FinTech parce que trop lointaine pour être visible aujourd'hui, en s'imaginant racheter ses représentants quand ils seront « mûrs », les institutions financières seraient avisées de se pencher sur ce qui les fait vibrer et avancer (sans se contenter du petit échantillon, peu représentatif, présent sur le territoire français, incidemment), car elles sont aussi à la recherche des recettes qui leur feront surmonter le problème de rentabilité commun à l'ensemble du secteur.
Quelles que soient leurs qualités, les startups de la FinTech ont indiscutablement un obstacle majeur à franchir avant de prétendre à la domination du secteur : elles doivent d'abord trouver un modèle économique viable et pérenne. Daniel Karyotis n'a peut-être pas noté que Revolut (qu'il cite en exemple) a annoncé plus tôt cette année être désormais à l'équilibre opérationnel sur une base mensuelle, mais il reste vrai que cet exploit n'en fait pas encore une entreprise durablement bénéficiaire.
Tout aussi incontestable est le constat que la question de la rentabilité se pose aussi aux banques traditionnelles, alors qu'elles sont confrontées à une concurrence qui met la pression sur les prix (et stimule une culture du service gratuit), à une faiblesse prolongée des taux d'intérêt qui réduit les marges, à des coûts en croissance constante… Et il ne fait pas le moindre doute que ce défi est beaucoup plus important et mérite plus d'attention de leur part que l'émergence d'une poignée de jeunes pousses aux dents longues.
En revanche, faut-il croire avec Daniel Karyotis que les néo-banques sont condamnées à ne jamais gagner d'argent et n'ont donc d'autre issue possible (et d'ambition) que de se faire racheter à bon prix avant d'avoir épuisé leurs réserves de capital ? Ou bien faut-il, au contraire, supposer que rien n'est joué et que, comme toutes les startups les plus innovantes, celles de la finance mettent la priorité sur l'acquisition de clients et ne se pressent pas d'inventer un modèle d'affaires, qui n'aura rien à voir avec ceux d'antan ?
L'erreur serait de considérer que la nouveauté apportée par ces acteurs se limite à « une ouverture internationale, une architecture informatique ouverte, et une offre simple, ciblant les jeunes ». Derrière, il y a aussi une approche technologique ultra-flexible et efficiente, abaissant fortement le seuil de rentabilité par rapport à des grands groupes aux infrastructures lourdes et souvent anciennes, et une capacité à redéfinir la notion de conseil aux clients, qui devrait devenir leur principale source de revenus.
Naturellement, cette vision ne se réalisera pas en quelques mois, ni même en quelques années. Mais plutôt que de négliger la menace de la FinTech parce que trop lointaine pour être visible aujourd'hui, en s'imaginant racheter ses représentants quand ils seront « mûrs », les institutions financières seraient avisées de se pencher sur ce qui les fait vibrer et avancer (sans se contenter du petit échantillon, peu représentatif, présent sur le territoire français, incidemment), car elles sont aussi à la recherche des recettes qui leur feront surmonter le problème de rentabilité commun à l'ensemble du secteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)