Les banques font régulièrement état de leur volonté de faire évoluer leur culture d'entreprise et de leur efforts pour instiller l'innovation – voire un « esprit startup » – dans leur ADN. Deutsche Bank fait partie de celles-là. Pourtant, au premier vent contraire, elle ressort immédiatement ses vieilles recettes et sa priorité va à la réduction des coûts.
L'annonce de mauvais résultats pour l'année 2017 a conduit Christian Sewing, son directeur général, à prononcer un discours édifiant, de ce point de vue, lors de l'assemblée générale de la première banque allemande. Il a en effet consacré environ un quart de son temps de parole à décrire une série de mesures de rationalisation, incluant des coupes d'effectifs et de budget conséquentes, tandis que les enjeux de la révolution « digitale » des métiers n'ont eu droit qu'à quelques citations anecdotiques.
Ainsi, évoquer l'introduction de nouveautés (pas toutes récentes) telles que l'agrégation de comptes multi-banques, un robo-conseiller d'investissement ou l'assistant de gestion des finances personnelles FinanzGuru relève plus de l'enrichissement incrémental de l'offre de services aux clients que d'une véritable stratégie de transformation. Seule petite exception à ce triste tableau, l'institution préparerait une plate-forme entièrement nouvelle à destination des jeunes allemands. Hélas, on n'en saura pas plus pour l'instant.
En revanche, quand il est question de maîtrise des coûts, les détails abondent et certains soulèvent de graves questions. Il en est un en particulier sur lequel il vaut de s'arrêter : la promesse de resserrer significativement les dépenses informatiques. Certes, il ne fait aucun doute que les redondances évoquées sont légion et représentent un gaspillage qu'il est nécessaire de combattre. Mais ce constat ne devrait-il pas constituer une opportunité idéale de mettre l'accent sur le besoin de changer les approches historiques et de redistribuer les investissements technologiques ? Non, il faut juste faire des économies.
Mon propos n'est pas ici de contester la pertinence d'une démarche focalisée sur l'efficacité opérationnelle. Cependant, la mettre en avant dans la communication stratégique est une erreur impardonnable pour une organisation qui prétend être engagée dans une profonde mutation : cette dernière doit toujours rester sa préoccupation principale, quelles que soient les circonstances (qui ne peuvent être toujours favorables). Qui croira maintenant – notamment parmi les premiers concernés : ses collaborateurs – que Deutsche Bank veut sincèrement changer de culture d'entreprise ?
L'annonce de mauvais résultats pour l'année 2017 a conduit Christian Sewing, son directeur général, à prononcer un discours édifiant, de ce point de vue, lors de l'assemblée générale de la première banque allemande. Il a en effet consacré environ un quart de son temps de parole à décrire une série de mesures de rationalisation, incluant des coupes d'effectifs et de budget conséquentes, tandis que les enjeux de la révolution « digitale » des métiers n'ont eu droit qu'à quelques citations anecdotiques.
Ainsi, évoquer l'introduction de nouveautés (pas toutes récentes) telles que l'agrégation de comptes multi-banques, un robo-conseiller d'investissement ou l'assistant de gestion des finances personnelles FinanzGuru relève plus de l'enrichissement incrémental de l'offre de services aux clients que d'une véritable stratégie de transformation. Seule petite exception à ce triste tableau, l'institution préparerait une plate-forme entièrement nouvelle à destination des jeunes allemands. Hélas, on n'en saura pas plus pour l'instant.
En revanche, quand il est question de maîtrise des coûts, les détails abondent et certains soulèvent de graves questions. Il en est un en particulier sur lequel il vaut de s'arrêter : la promesse de resserrer significativement les dépenses informatiques. Certes, il ne fait aucun doute que les redondances évoquées sont légion et représentent un gaspillage qu'il est nécessaire de combattre. Mais ce constat ne devrait-il pas constituer une opportunité idéale de mettre l'accent sur le besoin de changer les approches historiques et de redistribuer les investissements technologiques ? Non, il faut juste faire des économies.
Mon propos n'est pas ici de contester la pertinence d'une démarche focalisée sur l'efficacité opérationnelle. Cependant, la mettre en avant dans la communication stratégique est une erreur impardonnable pour une organisation qui prétend être engagée dans une profonde mutation : cette dernière doit toujours rester sa préoccupation principale, quelles que soient les circonstances (qui ne peuvent être toujours favorables). Qui croira maintenant – notamment parmi les premiers concernés : ses collaborateurs – que Deutsche Bank veut sincèrement changer de culture d'entreprise ?
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