Un signe certain de l'enracinement durable d'une tendance technologique émergente est son détournement par le marketing jusqu'à l'absurde. Une étrange annonce de l'italienne Intesa Sanpaolo fait de la sorte brillamment (!) entrer l'« open banking » dans cet univers des concepts absolument incontournables pour le secteur financier.
Sans être révolutionnaire, l'innovation dont il est question avait pourtant suffisamment d'intérêt par elle-même pour ne pas nécessiter le recours à des artifices douteux. En résumé, il s'agit simplement de permettre aux utilisateurs de la solution d'épargne automatique par projet de la banque – par arrondi des dépenses, par impulsion ou par virement programmé, quotidien, hebdomadaire ou mensuel – de convertir leurs économies en bon d'achat électronique Amazon, assorti d'une prime de 3%.
Pourquoi diable les spécialistes de la communication d'Intesa Sanpaolo inscrivent-ils (avec insistance) une telle initiative dans un cadre d'« open banking » ? C'est, semble-t-il, l'intégration du service au cœur de l'application mobile de l'institution, rendue possible grâce aux API d'Amazon, qui leur en fournit le prétexte, en surfant au passage sur le modèle que représente le géant du e-commerce en matière d'ouverture technologique. Bien entendu, tout ceci n'est qu'une tentative grossière de lavage de cerveau.
Sans être révolutionnaire, l'innovation dont il est question avait pourtant suffisamment d'intérêt par elle-même pour ne pas nécessiter le recours à des artifices douteux. En résumé, il s'agit simplement de permettre aux utilisateurs de la solution d'épargne automatique par projet de la banque – par arrondi des dépenses, par impulsion ou par virement programmé, quotidien, hebdomadaire ou mensuel – de convertir leurs économies en bon d'achat électronique Amazon, assorti d'une prime de 3%.
Pourquoi diable les spécialistes de la communication d'Intesa Sanpaolo inscrivent-ils (avec insistance) une telle initiative dans un cadre d'« open banking » ? C'est, semble-t-il, l'intégration du service au cœur de l'application mobile de l'institution, rendue possible grâce aux API d'Amazon, qui leur en fournit le prétexte, en surfant au passage sur le modèle que représente le géant du e-commerce en matière d'ouverture technologique. Bien entendu, tout ceci n'est qu'une tentative grossière de lavage de cerveau.
Ce type de manœuvre n'a rien de très original. Toutes les équipes de communication de la planète cherchent en permanence à exploiter les sujets à la mode dans le but de mettre en avant leurs messages. En l'occurrence, l'adoption du thème de l'« open banking » pour mettre en relief une actualité par ailleurs un peu anecdotique est donc un signe éloquent de l'importance qu'il prend dans le secteur financier, au-delà des seules obligations réglementaires (de la DSP2) auxquelles il est associé jusqu'à maintenant et du périmètre de la DSI où il est souvent cantonné (à tort) dans les organisations.
Cependant, l'approche d'Intesa Sanpaolo révèle aussi, non pas tant une incompréhension du concept et de ses enjeux – il s'agit avant tout d'ouvrir la banque sur son écosystème et pas juste d'utiliser des API ! – que d'une difficulté relativement universelle à appréhender les implications, et en particulier les opportunités, de l'« open banking » dans l'ensemble de l'industrie. L'incapacité des grands groupes à en imaginer des applications pratiques et utiles génère une frustration qui les conduit à faire feu de tout bois pour sauver la face.
Le constat concerne la plupart des établissements. Soit qu'ils restent campés sur leur position de rejet par principe et par tradition du repli sur soi, soit qu'ils aient des difficultés à se projeter dans une autre vision, ouverte, de leurs métiers, ils ne parviennent pas (sauf exception, telle que Yolt) à offrir à leurs clients les nouvelles expériences qu'autoriserait l'« open banking ». Les exemples d'usages commencent pourtant à se multiplier, dans des domaines variés, et beaucoup d'autres tendent les bras aux banques.
Cependant, l'approche d'Intesa Sanpaolo révèle aussi, non pas tant une incompréhension du concept et de ses enjeux – il s'agit avant tout d'ouvrir la banque sur son écosystème et pas juste d'utiliser des API ! – que d'une difficulté relativement universelle à appréhender les implications, et en particulier les opportunités, de l'« open banking » dans l'ensemble de l'industrie. L'incapacité des grands groupes à en imaginer des applications pratiques et utiles génère une frustration qui les conduit à faire feu de tout bois pour sauver la face.
Le constat concerne la plupart des établissements. Soit qu'ils restent campés sur leur position de rejet par principe et par tradition du repli sur soi, soit qu'ils aient des difficultés à se projeter dans une autre vision, ouverte, de leurs métiers, ils ne parviennent pas (sauf exception, telle que Yolt) à offrir à leurs clients les nouvelles expériences qu'autoriserait l'« open banking ». Les exemples d'usages commencent pourtant à se multiplier, dans des domaines variés, et beaucoup d'autres tendent les bras aux banques.
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