Tout le monde le sent instinctivement et la croissance continue de la dette des ménages dans les pays riches le confirme empiriquement, la dématérialisation de l'argent induit de profonds changements de comportements dans la manière de l'appréhender. Les solutions de gestion de finances personnelles ont donc un rôle crucial à jouer.
Pour Adam Carroll, qui relate son expérience dans une conférence TEDx, c'est en observant comment ses enfants jouaient au Monopoly qu'a émergée la conviction que le fait de manipuler des billets factices influait sur leurs stratégies budgétaires. Désireux de vérifier ses hypothèses, il a alors organisé une partie assez spéciale, dans laquelle il a remplacé les faux dollars par leur équivalent réel, chacun démarrant ainsi avec 1 500$ sonnants et trébuchants… et la promesse d'une récompense de 20$ au gagnant.
Après deux heures et demie de bataille acharnée, les résultats (absolument non scientifiques) confirment le postulat de départ d'Adam : sa fille n'a rien changé à sa « méthode » habituelle, basée sur la chance, mais ses deux frères ont effectivement adopté des démarches plus réfléchies et plus prudentes que lors de leurs parties sans enjeu, notamment en projetant les conséquences de leurs choix sur l'avenir.
Pour une approche plus académique du sujet, la banque luxembourgeoise BIL nous livre une intéressante petite synthèse sur le sujet, qui commence par nous rappeler que notre rapport à l'argent est fortement marqué par des biais cognitifs. L'un des principaux est la « douleur de la dépense », qui caractérise la souffrance plus ou moins intense ressentie au moment de régler un achat. Elle nous vient d'un réflexe primitif d'aversion à la perte, qui permet à l'être humain d'être attentif à la conservation de ses moyens de survie.
Pour Adam Carroll, qui relate son expérience dans une conférence TEDx, c'est en observant comment ses enfants jouaient au Monopoly qu'a émergée la conviction que le fait de manipuler des billets factices influait sur leurs stratégies budgétaires. Désireux de vérifier ses hypothèses, il a alors organisé une partie assez spéciale, dans laquelle il a remplacé les faux dollars par leur équivalent réel, chacun démarrant ainsi avec 1 500$ sonnants et trébuchants… et la promesse d'une récompense de 20$ au gagnant.
Après deux heures et demie de bataille acharnée, les résultats (absolument non scientifiques) confirment le postulat de départ d'Adam : sa fille n'a rien changé à sa « méthode » habituelle, basée sur la chance, mais ses deux frères ont effectivement adopté des démarches plus réfléchies et plus prudentes que lors de leurs parties sans enjeu, notamment en projetant les conséquences de leurs choix sur l'avenir.
Pour une approche plus académique du sujet, la banque luxembourgeoise BIL nous livre une intéressante petite synthèse sur le sujet, qui commence par nous rappeler que notre rapport à l'argent est fortement marqué par des biais cognitifs. L'un des principaux est la « douleur de la dépense », qui caractérise la souffrance plus ou moins intense ressentie au moment de régler un achat. Elle nous vient d'un réflexe primitif d'aversion à la perte, qui permet à l'être humain d'être attentif à la conservation de ses moyens de survie.
Si le phénomène peut parfois s'avérer gênant, par exemple quand il entraîne des excès d'avarice, il est généralement utile, dans un esprit d'autorégulation, pour aider l'individu à maîtriser des impulsions susceptibles de mettre en péril sa situation financière. Malheureusement, les modes de paiement du XXIème siècle, en devenant pratiquement invisibles, se rapprochent de plus en plus des billets du Monopoly et réduisent nos protections naturelles face au danger (individuel et collectif) du surendettement.
Plusieurs facteurs concourent à cette évolution. Le plus évident est directement lié aux supports modernes (cartes, téléphone mobile, bientôt la reconnaissance faciale…) qui rendent intangible le prix de l'objet convoité, à la fois sur sa matérialisation physique et son montant. Cependant, un autre élément de distanciation est le temps qui s'écoule entre l'acte d'achat et la dépense, potentiellement très long avec une carte de crédit mais non négligeable aussi quand elle est traitée avec 2 ou 3 jours de décalage.
Selon ces théories, les outils destinés à améliorer les comportements financiers des consommateurs ne peuvent donc pas se contenter de mécanismes visant à exploiter des raisonnements logiques : le contrôle de la recherche du plaisir (ou de la récompense) immédiat exige une intervention à un stade plus trivial. Afin de remplir leur office, ils doivent impérativement prendre en considération le fonctionnement du cerveau humain et, entre autres, identifier des substituts « digitaux » à la douleur du paiement.
Au plus simple, on perçoit bien que les notifications instantanées des opérations bancaires font partie de la panoplie indispensable, tandis que les fonctions d'analyse à long terme des transactions, qui sont au centre des plates-formes de PFM de première génération, n'auront guère d'impact. Il faudra également aborder la question sous un angle radicalement nouveau, à la fois en termes d'éducation et d'accompagnement, pour redonner un sens concret à l'argent désormais devenu pure information…
Plusieurs facteurs concourent à cette évolution. Le plus évident est directement lié aux supports modernes (cartes, téléphone mobile, bientôt la reconnaissance faciale…) qui rendent intangible le prix de l'objet convoité, à la fois sur sa matérialisation physique et son montant. Cependant, un autre élément de distanciation est le temps qui s'écoule entre l'acte d'achat et la dépense, potentiellement très long avec une carte de crédit mais non négligeable aussi quand elle est traitée avec 2 ou 3 jours de décalage.
Selon ces théories, les outils destinés à améliorer les comportements financiers des consommateurs ne peuvent donc pas se contenter de mécanismes visant à exploiter des raisonnements logiques : le contrôle de la recherche du plaisir (ou de la récompense) immédiat exige une intervention à un stade plus trivial. Afin de remplir leur office, ils doivent impérativement prendre en considération le fonctionnement du cerveau humain et, entre autres, identifier des substituts « digitaux » à la douleur du paiement.
Au plus simple, on perçoit bien que les notifications instantanées des opérations bancaires font partie de la panoplie indispensable, tandis que les fonctions d'analyse à long terme des transactions, qui sont au centre des plates-formes de PFM de première génération, n'auront guère d'impact. Il faudra également aborder la question sous un angle radicalement nouveau, à la fois en termes d'éducation et d'accompagnement, pour redonner un sens concret à l'argent désormais devenu pure information…
Conférence d'Adam Carroll repérée par Jan Kastory (merci !)
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