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C'est pas mon idée !

vendredi 8 novembre 2024

Le compte de paiement en argument marketing

Brevo
Solution de publipostage (sous son ancien nom sendinblue) devenue véritable plate-forme de pilotage des interactions avec les clients, sinon de gestion complète de la relation client, Brevo ajoute désormais un compte de paiement à sa vaste panoplie de services. Ou comment les fonctions bancaires changent progressivement de perception.

Parce que les outils mis à la disposition des professionnels et des entreprises sont fréquemment exploités à des fins de stimulation des ventes, notamment à travers des courriels personnalisés mais aussi par SMS ou via messagerie instantanée, la nouvelle intégration est principalement mise en avant pour sa faculté d'inclure très facilement des liens de paiement dans les messages envoyés (sans requérir la moindre compétence de développement, bien entendu, comme pour le reste de l'offre).

Le dispositif, élaboré en collaboration avec Adyen, partenaire historique de Brevo pour ses problématiques de paiement, comprend également une carte (Mastercard) grâce à laquelle l'utilisateur peut dépenser les fonds reçus (il n'est pas question d'autre possibilité, telle que le virement). L'ensemble est totalement gratuit, aussi bien pour le volet encaissement que pour l'utilisation de la carte. L'option est donc plutôt conçue comme un argument marketing et non comme un produit supplémentaire.

Brevo Payments

Voilà peut-être une tendance émergente à surveiller, encouragée par la généralisation de la banque en services. Il est devenu tellement trivial, de nos jours, d'embarquer des briques financières au cœur d'activités diverses et variées, notamment quand celles-ci sont essentiellement numériques, que la moindre opportunité de simplifier la vie des clients avec une telle capacité, immergée de manière transparente, peut se transformer en facteur de différenciation concurrentielle finalement peu coûteux.

Si le mouvement devait se confirmer, il pourrait avoir de multiples conséquences. En premier lieu, bien sûr, il engendrerait une redistribution des dépôts, favorisant les établissements fournisseurs de « banque enfouie » au détriment de ceux qui persistent à ne miser que sur une relation « directe ». Ensuite, il engendrerait une banalisation des fonctions de base, sous une forme différente de celle qui prévaut aujourd'hui dans l'industrie : le compte courant, par exemple (et ce n'est qu'un début), perdrait son pouvoir de point d'ancrage à une offre globale (génératrice de revenus), prenant son indépendance dans une expérience contextuelle d'usage et non plus financière.

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