L'idée d'intégrer des offres ciblées dans les relevés d'opérations bancaires a commencé à germer aux États-Unis il y a environ 18 mois (avec la startup Cardlytics) mais elle peine à s'imposer (dans le monde et encore plus en France), notamment en raison d'une certaine frilosité des banques. Il semblerait cependant que la première expérience hexagonale dans ce domaine soit pour très bientôt, chez Fortuneo, la filiale de banque en ligne du Crédit Mutuel Arkea.
Au détour des conditions générales d'utilisation de sa plate-forme "Budget", le lecteur découvre en effet deux paragraphes décrivant les "Bons Plans" et les "Bons Plans Personnalisés", qui ne sont pourtant (apparemment) pas encore opérationnels sur le site. Sans grande originalité, les premiers s'apparentent à des insertions publicitaires (sous formes de réductions ou autres avantages proposés par des commerçants partenaires), qui constituent la contrepartie inévitable et obligatoire (de nos jours) d'un service gratuit.
Les seconds sont beaucoup plus intéressants : il s'agit tout simplement d'offres promotionnelles attribuées à l'utilisateur en fonction des transactions enregistrées sur son compte. Par prudence, afin de ne pas heurter la sensibilité des plus farouches défenseurs des données personnelles, ces "Bons Plans Personnalisés" n'entreront en action qu'après que le client ait expressément donné son accord (en "opt-in") pour que ses données bancaires soient analysées à des fins commerciales.
La démonstration sera ainsi faite, une nouvelle fois, que les idées qui paraissent impossibles à certains finissent toujours par s'imposer chez un concurrent, pour peu qu'elles soient sensées. Et, en l'occurrence, la valeur de cette approche est assez évidente pour toutes les parties : les consommateurs vont y gagner des promotions qui devraient être particulièrement pertinentes par rapport à leurs habitudes de dépenses, les commerçants auront accès à des cibles hautement qualifiées et les intermédiaires (ici Fortuneo et son partenaire technologique Linxo) en tireront (peut-être ?) des revenus, toujours bienvenus sur un service proposé gratuitement aux internautes.
A vrai dire, pour les observateurs de l'actualité, cette nouveauté ne devrait pas être une totale surprise. Ainsi, comme je l'avais remarqué lors de la remise des prix de l'Appli Bancaire Axa Banque, l'introduction d'offres ciblées dans le périmètre de la gestion des finances personnelles (PFM) est dans l'air depuis quelques temps... Le pas est désormais (presque) franchi et cette première tentative permettra de vérifier si les craintes de certains (d'un rejet par les utilisateurs, qui jugeraient le dispositif trop intrusif) étaient justifiées.
A priori, Fortuneo a néanmoins toutes les raisons d'être optimiste de ce point de vue, s'il faut en croire une enquête réalisée par le cabinet Forrester Research sur l'intérêt des consommateurs européens pour les outils de gestion de leurs finances. Car, même si les offres personnalisées arrivent en bas de tableau dans leurs attentes, plus d'un quart des personnes interrogées y sont tout de même favorables.
Plus largement, cette étude est aussi l'occasion de souligner le décalage qui existe entre la demande des clients et ce que leurs proposent leurs banques. Par exemple, le tout premier besoin exprimé, concernant plus d'un tiers des répondants, est de pouvoir consulter tous leurs comptes (quel qu'en soit l'établissement teneur) de manière centralisée.
Or, aujourd'hui, aucune grande banque française ne propose cette option d'agrégation. Il s'agit pourtant d'une opportunité qui s'ouvre à elles actuellement, mais qui ne va pas perdurer, car leurs clients qui possèdent aussi un compte chez Fortuneo, chez Boursorama ou chez les prochains à franchir le pas vont rapidement prendre l'habitude de gérer leurs finances sur les sites de ces derniers. Et ce sont ceux-ci qui gagneront, de cette manière, les meilleures opportunités de contact commercial... Sans parler des acteurs indépendants (tels que Linxo ou Bankin) qui vont également profiter des lacunes des banques.
Enfin, il faudra également un jour que nous parlions de la prochaine étape du PFM. Car, si les banques commencent à proposer des outils dits de "gestion de budget" à leurs clients, ceux-ci ne font que leur présenter leur activité passée alors que leur attente principale concerne d'abord leur avenir (financier), pour lequel ils aimeraient obtenir des prévisions et des conseils avisés. Et il n'est point nécessaire de basculer dans la science-fiction pour commencer à apporter des réponses à ces demandes.
Au détour des conditions générales d'utilisation de sa plate-forme "Budget", le lecteur découvre en effet deux paragraphes décrivant les "Bons Plans" et les "Bons Plans Personnalisés", qui ne sont pourtant (apparemment) pas encore opérationnels sur le site. Sans grande originalité, les premiers s'apparentent à des insertions publicitaires (sous formes de réductions ou autres avantages proposés par des commerçants partenaires), qui constituent la contrepartie inévitable et obligatoire (de nos jours) d'un service gratuit.
Les seconds sont beaucoup plus intéressants : il s'agit tout simplement d'offres promotionnelles attribuées à l'utilisateur en fonction des transactions enregistrées sur son compte. Par prudence, afin de ne pas heurter la sensibilité des plus farouches défenseurs des données personnelles, ces "Bons Plans Personnalisés" n'entreront en action qu'après que le client ait expressément donné son accord (en "opt-in") pour que ses données bancaires soient analysées à des fins commerciales.
La démonstration sera ainsi faite, une nouvelle fois, que les idées qui paraissent impossibles à certains finissent toujours par s'imposer chez un concurrent, pour peu qu'elles soient sensées. Et, en l'occurrence, la valeur de cette approche est assez évidente pour toutes les parties : les consommateurs vont y gagner des promotions qui devraient être particulièrement pertinentes par rapport à leurs habitudes de dépenses, les commerçants auront accès à des cibles hautement qualifiées et les intermédiaires (ici Fortuneo et son partenaire technologique Linxo) en tireront (peut-être ?) des revenus, toujours bienvenus sur un service proposé gratuitement aux internautes.
A vrai dire, pour les observateurs de l'actualité, cette nouveauté ne devrait pas être une totale surprise. Ainsi, comme je l'avais remarqué lors de la remise des prix de l'Appli Bancaire Axa Banque, l'introduction d'offres ciblées dans le périmètre de la gestion des finances personnelles (PFM) est dans l'air depuis quelques temps... Le pas est désormais (presque) franchi et cette première tentative permettra de vérifier si les craintes de certains (d'un rejet par les utilisateurs, qui jugeraient le dispositif trop intrusif) étaient justifiées.
A priori, Fortuneo a néanmoins toutes les raisons d'être optimiste de ce point de vue, s'il faut en croire une enquête réalisée par le cabinet Forrester Research sur l'intérêt des consommateurs européens pour les outils de gestion de leurs finances. Car, même si les offres personnalisées arrivent en bas de tableau dans leurs attentes, plus d'un quart des personnes interrogées y sont tout de même favorables.
Plus largement, cette étude est aussi l'occasion de souligner le décalage qui existe entre la demande des clients et ce que leurs proposent leurs banques. Par exemple, le tout premier besoin exprimé, concernant plus d'un tiers des répondants, est de pouvoir consulter tous leurs comptes (quel qu'en soit l'établissement teneur) de manière centralisée.
Or, aujourd'hui, aucune grande banque française ne propose cette option d'agrégation. Il s'agit pourtant d'une opportunité qui s'ouvre à elles actuellement, mais qui ne va pas perdurer, car leurs clients qui possèdent aussi un compte chez Fortuneo, chez Boursorama ou chez les prochains à franchir le pas vont rapidement prendre l'habitude de gérer leurs finances sur les sites de ces derniers. Et ce sont ceux-ci qui gagneront, de cette manière, les meilleures opportunités de contact commercial... Sans parler des acteurs indépendants (tels que Linxo ou Bankin) qui vont également profiter des lacunes des banques.
Enfin, il faudra également un jour que nous parlions de la prochaine étape du PFM. Car, si les banques commencent à proposer des outils dits de "gestion de budget" à leurs clients, ceux-ci ne font que leur présenter leur activité passée alors que leur attente principale concerne d'abord leur avenir (financier), pour lequel ils aimeraient obtenir des prévisions et des conseils avisés. Et il n'est point nécessaire de basculer dans la science-fiction pour commencer à apporter des réponses à ces demandes.
Bravo à Yann Abrassart pour cette découverte et merci de l'avoir partagée !
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