Alors que la plupart des banques européennes se débattent dans des expérimentations de paiement sans contact, une nouvelle initiative belge vient bousculer un peu la donne du paiement sur mobile. BNP Paribas Fortis annonce en effet, en partenariat avec Belgacom, le lancement de son "Belgian Mobile Wallet" ("Porte-monnaie Mobile Belge"), dont l'approche se révèle à la fois originale et ambitieuse.
Au cœur du concept, baptisé "In-App Commerce", figure l'idée de fournir aux commerçants les moyens d'intégrer des fonctions de paiement dans leurs applications mobiles, comprenant l'identification et l'authentification de l'utilisateur ainsi que le lien entre son identité et ses moyens de paiement. En complément, des services "périphériques" accompagneront ce socle de base, tels que la gestion de tickets (de transport, de spectacle...), de cartes de fidélité, de coupons de réduction...
Au cœur du concept, baptisé "In-App Commerce", figure l'idée de fournir aux commerçants les moyens d'intégrer des fonctions de paiement dans leurs applications mobiles, comprenant l'identification et l'authentification de l'utilisateur ainsi que le lien entre son identité et ses moyens de paiement. En complément, des services "périphériques" accompagneront ce socle de base, tels que la gestion de tickets (de transport, de spectacle...), de cartes de fidélité, de coupons de réduction...
En réalité, le "Belgian Mobile Wallet" consistera essentiellement en un kit de développement, mis à disposition des développeurs de logiciels pour qu'ils puissent intégrer les fonctions proposés dans les solutions mobiles des marchands. L'idée n'est pas très neuve dans l'absolu mais son implémentation par une banque est plus inédite. Et c'est finalement une plate-forme technologique que développe ainsi BNP Paribas Fortis, bien plus qu'une offre de paiement (celle-ci étant tout de même présente en back-office).
Un cas d'usage suggéré pour le porte-monnaie mobile belge : le consommateur consulte la programmation des cinémas de sa ville, choisit un film et réserve sa place, qu'il paye d'un seul geste, et, lorsqu'il arrive à l'entrée de la salle, il présente son billet sur l'écran de son téléphone, toujours dans la même application. On le voit, le modèle retenu est beaucoup plus proche de celui expérimenté par McDonald's que des solutions habituelles de paiement mobile réalisées par les banques et les opérateurs de télécommunication.
La vocation du "Belgian Mobile Wallet" est universelle, aussi se veut-il "ouvert". Ce qui signifie en pratique qu'il sera accessible à tous les consommateurs belges, quel que soit leur établissement bancaire et leur opérateur de télécommunication et qu'il fonctionnera avec toute carte de débit ou de crédit.
Un cas d'usage suggéré pour le porte-monnaie mobile belge : le consommateur consulte la programmation des cinémas de sa ville, choisit un film et réserve sa place, qu'il paye d'un seul geste, et, lorsqu'il arrive à l'entrée de la salle, il présente son billet sur l'écran de son téléphone, toujours dans la même application. On le voit, le modèle retenu est beaucoup plus proche de celui expérimenté par McDonald's que des solutions habituelles de paiement mobile réalisées par les banques et les opérateurs de télécommunication.
La vocation du "Belgian Mobile Wallet" est universelle, aussi se veut-il "ouvert". Ce qui signifie en pratique qu'il sera accessible à tous les consommateurs belges, quel que soit leur établissement bancaire et leur opérateur de télécommunication et qu'il fonctionnera avec toute carte de débit ou de crédit.
La stratégie de BNP Paribas Fortis avec cette annonce paraît limpide : l'équipement des belges en smartphones (qui atteint déjà 40%) est en pleine croissance et l'explosion des usages d'applications mobiles se poursuit inlassablement, deux facteurs qui représentent des opportunités immenses pour une banque. De plus en plus, il pourrait donc s'avérer risqué de temporiser le déploiement du paiement mobile (par exemple en attendant que les technologies sans contact se propagent). Dans cette logique, une solution disponible immédiatement a du sens, d'autant plus quand celle-ci est extensible à l'infini.
Malgré tout, le lancement du "Belgian Mobile Wallet" soulève quelques questions embarrassantes. Tout d'abord, pourquoi diable la banque s'associe-t-elle à Belgacom dans ce dispositif ? C'est peut-être un peu moins vrai en Belgique que dans d'autres pays, mais les opérateurs de télécommunication ont largement démontré leur capacité à entraver les expérimentations de paiement mobile par le passé. Or, la solution dont il est question ici pourrait justement être conçue et développée en totale autonomie...
J'éviterai de faire un lien avec le point précédent mais les délais évoqués pour la suite du projet, dont on peut de plus être certain dès aujourd'hui qu'ils ne seront pas respectés, sont incohérents. Affirmer que le déploiement est planifié dans les semaines à venir tout en prévoyant les premières applications destinées aux consommateurs début 2014 n'est non seulement pas très sérieux mais met en danger la stratégie esquissée. Car si l'urgence d'occuper le terrain est bien le moteur de l'initiative, un an d'attente va laisser le champ libre aux acteurs alternatifs (PayPal en tête).
Plus amusant, le rapprochement entre cette annonce et celle, il y seulement quelques jours, présentant l'adoption par BNP Paribas Fortis de MasterPass, le porte-monnaie mobile de MasterCard, révèle un exercice d'équilibrisme périlleux. Le communiqué officiel a beau indiquer que MasterPass pourra constituer un des moyens de paiement sous-jacents de la nouvelle offre, il est difficile d'oublier que les 2 visent la même cible des paiements de proximité... La crédibilité du partenariat tant vanté entre la banque et le réseau s'en trouve "légèrement" entamée.
Pour conclure, il faut également reconnaître que BNP Paribas Fortis s'aventure sur un terrain qui ne lui est pas très familier, avec une offre centrée sur une plate-forme technologique destinée à des développeurs (ce qui n'est pas non plus le domaine de prédilection des opérateurs, soit dit en passant). La qualité d'exécution sera primordiale pour son succès et on peut légitimement s'inquiéter du résultat final... Quoi qu'il en soit, à ce stade du projet, l'audace de la banque doit être saluée.
Malgré tout, le lancement du "Belgian Mobile Wallet" soulève quelques questions embarrassantes. Tout d'abord, pourquoi diable la banque s'associe-t-elle à Belgacom dans ce dispositif ? C'est peut-être un peu moins vrai en Belgique que dans d'autres pays, mais les opérateurs de télécommunication ont largement démontré leur capacité à entraver les expérimentations de paiement mobile par le passé. Or, la solution dont il est question ici pourrait justement être conçue et développée en totale autonomie...
J'éviterai de faire un lien avec le point précédent mais les délais évoqués pour la suite du projet, dont on peut de plus être certain dès aujourd'hui qu'ils ne seront pas respectés, sont incohérents. Affirmer que le déploiement est planifié dans les semaines à venir tout en prévoyant les premières applications destinées aux consommateurs début 2014 n'est non seulement pas très sérieux mais met en danger la stratégie esquissée. Car si l'urgence d'occuper le terrain est bien le moteur de l'initiative, un an d'attente va laisser le champ libre aux acteurs alternatifs (PayPal en tête).
Plus amusant, le rapprochement entre cette annonce et celle, il y seulement quelques jours, présentant l'adoption par BNP Paribas Fortis de MasterPass, le porte-monnaie mobile de MasterCard, révèle un exercice d'équilibrisme périlleux. Le communiqué officiel a beau indiquer que MasterPass pourra constituer un des moyens de paiement sous-jacents de la nouvelle offre, il est difficile d'oublier que les 2 visent la même cible des paiements de proximité... La crédibilité du partenariat tant vanté entre la banque et le réseau s'en trouve "légèrement" entamée.
Pour conclure, il faut également reconnaître que BNP Paribas Fortis s'aventure sur un terrain qui ne lui est pas très familier, avec une offre centrée sur une plate-forme technologique destinée à des développeurs (ce qui n'est pas non plus le domaine de prédilection des opérateurs, soit dit en passant). La qualité d'exécution sera primordiale pour son succès et on peut légitimement s'inquiéter du résultat final... Quoi qu'il en soit, à ce stade du projet, l'audace de la banque doit être saluée.
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