S'il fallait en croire le battage médiatique actuel, (presque) toutes les entreprises seraient désormais adeptes des « big data » et profiteraient déjà de leurs bénéfices. En réalité, la situation est beaucoup plus ambiguë et un article de la revue InfomationWeek propose de débusquer quelques erreurs classiques autour du sujet.
Son auteur, Phil Simon, estime ainsi que dans les multiples enquêtes qui démontrent une adoption massive, celle-ci dépasse en fait rarement le stade de l'intention. Rêvant des « exploits » tant vantés des Google, Facebook et autres Amazon, les entreprises se projettent dans des scénarios d'amélioration de l'expérience utilisateur ou de leurs processus internes, qu'elles ne sont cependant pas encore en mesure de concrétiser. Se pose alors la question d'identifier les facteurs qui freinent l'adoption.
Premier point de blocage, la sacro-sainte exigence de justifier le ROI des projets. Erreur tragique – comme avec beaucoup d'autres approches innovantes – car le principe même des « big data » est de partir à la découverte des données collectées sans savoir a priori ce que l'on va y trouver. L'incertitude est reine ! Même dans les cas (favorables) d'utilisation pour la sécurité ou la détection de fraude, le niveau de l'enjeu est connu et peut justifier une initiative mais les résultats ne peuvent jamais être assurés par avance.
Deuxième difficulté, la plupart des entreprises ne savent pas par où commencer (certaines vont jusqu'à affirmer ne savoir que faire avec leurs données quand bien même elles se jettent à l'eau !). Prémices fâcheuses si l'objectif est de lancer un chantier à l'échelle de l'entreprise, qui devra mobiliser toutes les énergies. Dans ce cas, des expérimentations préliminaires seront donc fortement conseillées…
Viennent ensuite les défauts habituels associés à l'émergence de nouvelles technologies. A commencer par les responsables qui, sous l'influence néfaste des discours de leurs fournisseurs, croient pouvoir gérer les « big data » avec leurs outils décisionnels actuels. Or, ce n'est pas possible : le concept repose fondamentalement sur les capacités offertes par les solutions qui lui ont donné naissance. Il y a aussi ceux qui ne voient qu'un projet informatique de plus, avec tous les risques d'échec auxquels les ont accoutumés leur expérience.
Enfin, les excès de la communication ont également une responsabilité non négligeable dans les hésitations observées. D'une part, lorsque sont mis en exergue les grands succès – des géants de l'internet mais aussi de quelques-uns de leurs pairs – qui s'avèrent intimidants (alors qu'il ne faut pas oublier les efforts qu'ils ont consentis pour en arriver là) et, d'autre part, quand l'essentiel des discours est porté par des acteurs intéressés – notamment les éditeurs – entretenant la confusion (et certaines légendes).
A partir de ces constats, quelles recommandations peut-on émettre ? Lancer les initiatives en identifiant les pistes de valeur ajoutée sans s'acharner à prédire des résultats chiffrés, prendre conscience des particularités essentielles des technologies « big data » sans se laisser endormir par les promesses des fournisseurs, voir grand mais ne pas tenter (pas tout de suite, en tous cas) de copier Google… et rechercher le conseil et l'accompagnement auprès d'intervenants indépendants :-)
Son auteur, Phil Simon, estime ainsi que dans les multiples enquêtes qui démontrent une adoption massive, celle-ci dépasse en fait rarement le stade de l'intention. Rêvant des « exploits » tant vantés des Google, Facebook et autres Amazon, les entreprises se projettent dans des scénarios d'amélioration de l'expérience utilisateur ou de leurs processus internes, qu'elles ne sont cependant pas encore en mesure de concrétiser. Se pose alors la question d'identifier les facteurs qui freinent l'adoption.
Premier point de blocage, la sacro-sainte exigence de justifier le ROI des projets. Erreur tragique – comme avec beaucoup d'autres approches innovantes – car le principe même des « big data » est de partir à la découverte des données collectées sans savoir a priori ce que l'on va y trouver. L'incertitude est reine ! Même dans les cas (favorables) d'utilisation pour la sécurité ou la détection de fraude, le niveau de l'enjeu est connu et peut justifier une initiative mais les résultats ne peuvent jamais être assurés par avance.
Deuxième difficulté, la plupart des entreprises ne savent pas par où commencer (certaines vont jusqu'à affirmer ne savoir que faire avec leurs données quand bien même elles se jettent à l'eau !). Prémices fâcheuses si l'objectif est de lancer un chantier à l'échelle de l'entreprise, qui devra mobiliser toutes les énergies. Dans ce cas, des expérimentations préliminaires seront donc fortement conseillées…
Viennent ensuite les défauts habituels associés à l'émergence de nouvelles technologies. A commencer par les responsables qui, sous l'influence néfaste des discours de leurs fournisseurs, croient pouvoir gérer les « big data » avec leurs outils décisionnels actuels. Or, ce n'est pas possible : le concept repose fondamentalement sur les capacités offertes par les solutions qui lui ont donné naissance. Il y a aussi ceux qui ne voient qu'un projet informatique de plus, avec tous les risques d'échec auxquels les ont accoutumés leur expérience.
Enfin, les excès de la communication ont également une responsabilité non négligeable dans les hésitations observées. D'une part, lorsque sont mis en exergue les grands succès – des géants de l'internet mais aussi de quelques-uns de leurs pairs – qui s'avèrent intimidants (alors qu'il ne faut pas oublier les efforts qu'ils ont consentis pour en arriver là) et, d'autre part, quand l'essentiel des discours est porté par des acteurs intéressés – notamment les éditeurs – entretenant la confusion (et certaines légendes).
A partir de ces constats, quelles recommandations peut-on émettre ? Lancer les initiatives en identifiant les pistes de valeur ajoutée sans s'acharner à prédire des résultats chiffrés, prendre conscience des particularités essentielles des technologies « big data » sans se laisser endormir par les promesses des fournisseurs, voir grand mais ne pas tenter (pas tout de suite, en tous cas) de copier Google… et rechercher le conseil et l'accompagnement auprès d'intervenants indépendants :-)
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