Dans l'annonce du lancement de son incubateur FinTech (à Londres, évidemment), l'éditeur de solutions décisionnelles SAS Software se présente comme un fournisseur providentiel au service des startups qui veulent explorer le potentiel des « big data ». En vérité, il tente probablement de sauver son propre modèle…
La promesse faite aux candidats à l'incubation est certes alléchante : un accès gratuit (au démarrage) à l'équivalent de 5 millions de livres sterling de logiciels – support intégral compris – et l'assistance des meilleurs experts internes de l'analyse de données. En échange de cette manne, la seule exigence formulée par SAS est de définir un modèle de partage de revenus (applicable quand la jeune pousse volera de ses propres ailes), qui se veut incitatif au développement d'une collaboration mutuellement fructueuse.
En arrière-plan, et sans aucune ambiguïté, l'éditeur affiche une position défensive vis-à-vis des technologies « open source » qui ont aujourd'hui la faveur des entrepreneurs. Son principal argument dans ce registre est que la transition entre un prototype basé sur des outils de ce type et une plate-forme SAS plus robuste, capable de supporter une forte croissance, représentera un handicap majeur – en termes de surcoûts et de délais – lorsqu'il faudra industrialiser la solution et la mettre sur le marché.
Autrement dit, le message est un vieux classique : les logiciels libres sont des jouets permettant de construire des maquettes à moindre frais mais, comme ils sont inadaptés à de « vraies » applications, autant commencer dès le début avec une approche sérieuse ! En 2016, alors que la majorité des grandes entreprises ont de moins en moins de réserves quant à l'« open source », il a de quoi surprendre. Adressé à des acteurs innovants qui, pour la plupart, veulent changer le monde, il paraît terriblement ridicule.
La promesse faite aux candidats à l'incubation est certes alléchante : un accès gratuit (au démarrage) à l'équivalent de 5 millions de livres sterling de logiciels – support intégral compris – et l'assistance des meilleurs experts internes de l'analyse de données. En échange de cette manne, la seule exigence formulée par SAS est de définir un modèle de partage de revenus (applicable quand la jeune pousse volera de ses propres ailes), qui se veut incitatif au développement d'une collaboration mutuellement fructueuse.
En arrière-plan, et sans aucune ambiguïté, l'éditeur affiche une position défensive vis-à-vis des technologies « open source » qui ont aujourd'hui la faveur des entrepreneurs. Son principal argument dans ce registre est que la transition entre un prototype basé sur des outils de ce type et une plate-forme SAS plus robuste, capable de supporter une forte croissance, représentera un handicap majeur – en termes de surcoûts et de délais – lorsqu'il faudra industrialiser la solution et la mettre sur le marché.
Autrement dit, le message est un vieux classique : les logiciels libres sont des jouets permettant de construire des maquettes à moindre frais mais, comme ils sont inadaptés à de « vraies » applications, autant commencer dès le début avec une approche sérieuse ! En 2016, alors que la majorité des grandes entreprises ont de moins en moins de réserves quant à l'« open source », il a de quoi surprendre. Adressé à des acteurs innovants qui, pour la plupart, veulent changer le monde, il paraît terriblement ridicule.
La démarche donne l'étrange impression que SAS ignore les réalités à la fois du phénomène « big data » et du monde des startups. En effet, non seulement les logiciels libres sont-ils désormais suffisamment mûrs pour être largement déployés dans les institutions financières mais, de plus, ils ont souvent la préférence des spécialistes des données (les « data scientists »), qui, grâce au statut de stars dont ils jouissent dans leurs organisations (petites ou grandes), ont le pouvoir d'imposer leurs choix.
A l'instar de tous les acteurs historiques voyant émerger une lame de fond de transformation prête à les emporter, les éditeurs de logiciels traditionnels sont pris dans le dilemme de l'innovateur. Même lorsqu'ils adoptent une partie des nouvelles tendances (l'« open source » ou l'incubateur, pour SAS), ils se cramponnent désespérément à leurs anciens modèles opérationnels, sans comprendre que le véritable changement se joue justement sur ce plan et non plus uniquement sur leurs produits et leur technologie.
A l'instar de tous les acteurs historiques voyant émerger une lame de fond de transformation prête à les emporter, les éditeurs de logiciels traditionnels sont pris dans le dilemme de l'innovateur. Même lorsqu'ils adoptent une partie des nouvelles tendances (l'« open source » ou l'incubateur, pour SAS), ils se cramponnent désespérément à leurs anciens modèles opérationnels, sans comprendre que le véritable changement se joue justement sur ce plan et non plus uniquement sur leurs produits et leur technologie.
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