Dans un des rapports les plus riches et les plus complets jamais écrits sur le sujet, les analystes de Citi exposent leur vision de l'évolution des services financiers dans le monde, à l'aune des transformations du monde, technologiques et humaines. Leurs prévisions risquent de faire perdre le sommeil à quelques dirigeants de banques…
En dépit de discours plus ou moins rassurants sur la « digitalisation » en cours dans toutes les entreprises du secteur, l'aveuglement prédomine encore largement. Il suffit pourtant d'observer attentivement les mouvements qui, par le passé, ont affecté les industries du disque, de la vidéo, de la presse ou du voyage pour mesurer l'ampleur de la vague qui s'apprête à déferler. Au début, la transition vers de nouveaux modèles est presque insensible, puis, après environ 4 ans, le phénomène s'emballe…
La thèse défendue par les auteurs de l'étude est que la finance est encore dans les phases préliminaires de ce cycle : aujourd'hui, les acteurs émergents ne représentent guère que 1,1% du marché nord-américain, par exemple. Cependant, en prolongeant l'analogie précédente, avec un point de bascule dans les 3 ou 4 années à venir, et au vu de l'évolution des investissements dans la FinTech (multipliés par 10 entre 2010 et 2015), ils projettent une progression à 10% en 2020 et 17% en 2023…
Si la tendance se confirme, d'autres effets considérables peuvent être attendus (en moyenne, sur une période de 10 ans) : transfert de 44% de l'activité vers les nouveaux modèles, chute de 30% du chiffre d'affaires des métiers de base, augmentation substantielle des profits des innovateurs… Ceux qui rient de ces scénarios devraient regarder ce qui se passe en Chine, où Ant Financial (Alibaba) et quelques autres « startups » ont déjà plus de clients que les établissements traditionnels…
Certes, Pékin et Hong Kong sont loin de nous, les habitudes et la culture financières y sont totalement différentes, mais ce que traduisent ces mutations est universel. Pour l'instant, dans nos contrées, les institutions financières ont l'avantage de leur échelle, tandis que les « disrupteurs » maîtrisent l'innovation. La bataille est donc, pour les secondes, d'atteindre une masse critique et, inversement, pour les premières, de s'emparer de l'innovation. En Chine, la balance a penché du côté des nouveaux entrants.
En dépit de discours plus ou moins rassurants sur la « digitalisation » en cours dans toutes les entreprises du secteur, l'aveuglement prédomine encore largement. Il suffit pourtant d'observer attentivement les mouvements qui, par le passé, ont affecté les industries du disque, de la vidéo, de la presse ou du voyage pour mesurer l'ampleur de la vague qui s'apprête à déferler. Au début, la transition vers de nouveaux modèles est presque insensible, puis, après environ 4 ans, le phénomène s'emballe…
La thèse défendue par les auteurs de l'étude est que la finance est encore dans les phases préliminaires de ce cycle : aujourd'hui, les acteurs émergents ne représentent guère que 1,1% du marché nord-américain, par exemple. Cependant, en prolongeant l'analogie précédente, avec un point de bascule dans les 3 ou 4 années à venir, et au vu de l'évolution des investissements dans la FinTech (multipliés par 10 entre 2010 et 2015), ils projettent une progression à 10% en 2020 et 17% en 2023…
Si la tendance se confirme, d'autres effets considérables peuvent être attendus (en moyenne, sur une période de 10 ans) : transfert de 44% de l'activité vers les nouveaux modèles, chute de 30% du chiffre d'affaires des métiers de base, augmentation substantielle des profits des innovateurs… Ceux qui rient de ces scénarios devraient regarder ce qui se passe en Chine, où Ant Financial (Alibaba) et quelques autres « startups » ont déjà plus de clients que les établissements traditionnels…
Certes, Pékin et Hong Kong sont loin de nous, les habitudes et la culture financières y sont totalement différentes, mais ce que traduisent ces mutations est universel. Pour l'instant, dans nos contrées, les institutions financières ont l'avantage de leur échelle, tandis que les « disrupteurs » maîtrisent l'innovation. La bataille est donc, pour les secondes, d'atteindre une masse critique et, inversement, pour les premières, de s'emparer de l'innovation. En Chine, la balance a penché du côté des nouveaux entrants.
Mais, quelles que soient leurs qualités, les jeunes pousses de la FinTech ne seront pas les seules responsables de la révolution. Au contraire, les spécialistes de Citi estiment même que, dans les pays – notamment européens – dans lesquels la pénétration des services financiers classiques auprès de la population est plus élevée, les changements auront sensiblement plus de chances d'être portés par les institutions historiques. Cette perspective ne signifie pas pour autant que leurs impacts seront atténués.
En particulier, le coût élevé des réseaux et l'automatisation galopante conduisent à des prédictions chocs : dans le sillage des pays nordiques, qui ont pris les devants, les banques américaines et européennes seront probablement amenées à fermer 30 à 50% de leurs agences d'ici à 2025 ! Et la situation sera aussi dramatique sur le front des ressources humaines : après une période de réduction modérée (de l'ordre de 2% par an), plus d'un million d'emplois sont directement menacés sur la même période en Europe.
Le tableau paraît sombre… Il pourrait le devenir encore plus. En effet, ce qu'on qualifie de disruption de la banque ne touche souvent, à ce jour, que la surface de l'industrie, entre réduction des coûts grâce aux technologies et obsession de l'expérience utilisateur (orientations dont rien ne retient d'ailleurs les acteurs établis de s'emparer, s'ils voulaient vraiment s'en donner les moyens). Une brèche d'une toute autre dimension pourrait s'ouvrir si les fondements même du secteur commençaient à être ébranlés. Or, la blockchain et le bitcoin sont susceptibles de provoquer un tel bouleversement…
En particulier, le coût élevé des réseaux et l'automatisation galopante conduisent à des prédictions chocs : dans le sillage des pays nordiques, qui ont pris les devants, les banques américaines et européennes seront probablement amenées à fermer 30 à 50% de leurs agences d'ici à 2025 ! Et la situation sera aussi dramatique sur le front des ressources humaines : après une période de réduction modérée (de l'ordre de 2% par an), plus d'un million d'emplois sont directement menacés sur la même période en Europe.
Le tableau paraît sombre… Il pourrait le devenir encore plus. En effet, ce qu'on qualifie de disruption de la banque ne touche souvent, à ce jour, que la surface de l'industrie, entre réduction des coûts grâce aux technologies et obsession de l'expérience utilisateur (orientations dont rien ne retient d'ailleurs les acteurs établis de s'emparer, s'ils voulaient vraiment s'en donner les moyens). Une brèche d'une toute autre dimension pourrait s'ouvrir si les fondements même du secteur commençaient à être ébranlés. Or, la blockchain et le bitcoin sont susceptibles de provoquer un tel bouleversement…
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