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C'est pas mon idée !

mercredi 18 janvier 2017

Intégrer le crowdlending à la banque ?

Misys
Si les institutions financières s'intéressent à la finance participative, sous toutes ses formes, leurs incursions restent généralement isolées de leur cœur de métier. Le fournisseur de technologies Misys leur propose [PDF] dorénavant une plate-forme (sur le cloud) leur permettant d'intégrer les prêts P2P dans leurs offres. Se laisseront-elles séduire ?

Au premier abord, l'idée sous-jacente paraît attractive pour les établissements traditionnels. En effet, alors que le département de recherche de Morgan Stanley estimait en 2015 que le marché mondial des prêts de « pair à pair » pourrait représenter 150 à 490 milliards de dollars par an, ils disposent de quelques arguments sérieux pour en capter une partie, en particulier grâce, d'une part, à la relation qu'ils entretiennent avec des emprunteurs en puissance et, d'autre part, la confiance dont ils bénéficient de la part d'investisseurs potentiels (particuliers ou institutionnels).

Naturellement, ces avantages sont déjà exploités par les quelques acteurs qui concluent des partenariats avec des startups spécialisées (ou, parfois, créent la leur). Si elle tient ses promesses, l'intégration logicielle qu'introduit maintenant la nouvelle solution Misys FusionBanking CrowdLending apporte une dimension de transparence supplémentaire – l'identification, la connaissance client, la connexion aux comptes bancaires… étant pré-existantes – capable de fluidifier l'expérience utilisateur à un niveau inédit.

Misys FusionBanking CrowdLending

Aussi alléchante soit-elle, il ne faut toutefois pas s'attendre à voir l'approche de l'éditeur déclencher subitement une vague de déploiement de plates-formes de crowdlending chez ses 2 000 et quelques clients. L'outil informatique est une chose, la mise sur pied d'une ligne d'activité presque entièrement nouvelle dans une banque en est une autre et rien ne semble indiquer, à ce stade, que le secteur est mûr pour une expansion de ce genre. Entre aventure en territoire inconnu et craintes pour la réputation en cas d'incidents, la décision ne sera pas aisée à prendre.

En revanche, la perspective qu'ouvre Misys plaide pour un rapprochement plus étroit entre les institutions financières en place et les startups du prêt P2P désireuses de collaborer avec elles. Au lieu de se limiter, comme dans la plupart des implémentations actuelles, à un renvoi des clients vers une plate-forme partenaire, il deviendra rapidement nécessaire de procéder à une intégration « profonde », de manière à éviter les ruptures de parcours et réellement capitaliser sur les synergies entre modèles complémentaires.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Pour information, la Nef a lancé sa plateforme de prêt P2P (https://pretdechezmoi.coop/), en tant qu'établissement de crédit agréé ACPR. Il s'agit d'une évolution de celle lancée en 2013 et que vous aviez commenté à l'époque (http://cestpasmonidee.blogspot.fr/2013/07/pret-de-chez-moi-finance-participative.html). Ce qui ne change pas : les épargnants choisissent un projet vers lequel flécher son épargne, mais ils ouvrent des comptes à terme auprès de la Nef. La Nef octroie le crédit directement à l'emprunteur, qui n'a qu'un seul interlocuteur face à lui, la Nef.

    Les changements : les épargnants ne prennent plus aucun risque, c'est la Nef qui le prend à 100%, le taux est à 0% pour l'emprunteur et pour l'épargnant, la Nef se rémunère avec une commission fixe.

    A noter que nous avons développé un outil d'instruction de crédit dédié afin que les porteurs de projet puissent facilement remplir leur dossier et que l'on puisse de notre côté leur répondre plus rapidement.

    Bonne journée,

    Olivier Torrente (Chargé Innovation / Marketing à la Nef)
    @OlivierTorrente

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