Avec la multiplication des initiatives des grandes entreprises en faveur de l'innovation, j'ai remarqué ces derniers temps une tendance – certes pas nouvelle – dont la généralisation me semble cependant mériter une clarification… Les petites dérives que j'observe sont-elles accidentelles ou les paillettes prennent-elles donc le pas sur le fond ?
Naturellement, la propagation dans toutes les institutions financières – grandes et petites – de la vogue des « challenges », hackathons et autres concours d'innovation constitue plutôt une bonne nouvelle pour l'avenir du secteur, tout comme, d'ailleurs, leur ouverture progressive sur l'extérieur de l'organisation. Malheureusement, il devient de plus en plus fréquent de voir se conclure ces événements par des réactions (publiques) sur le mode « c'est fini, l'expérience était extraordinaire, vivement la prochaine édition ! ».
Si je m'inquiète de commentaires ce genre, en dépit de leur enthousiasme manifeste, c'est qu'ils révèlent une perte de vue dramatique de l'objectif initial de la démarche. À moins que celui-ci ne se limite à une opération de communication (interne ou extérieure), ce qui ne pourra que se retourner contre ses organisateurs : les collaborateurs ne se laisseront certainement pas prendre longtemps à des manœuvres aussi stériles et leur motivation s'en ressentira immanquablement. Laissons donc là cette hypothèse.
En revanche, celle qui paraît la plus probable n'est pas beaucoup plus rassurante : les participants à ces grandes messes de l'innovation sont sincèrement persuadés que tout s'arrête quand les planches de post-its sont repliées et les récompenses remises. Or, quelle que soit l'ambition de l'initiative, ce ne peut être qu'un commencement ! Le début d'un nouveau projet, dont un germe a tout juste été planté ou la pose de la première pierre d'une culture d'entreprise réinventée, faite de créativité et d'intrapreneuriat.
À défaut de convaincre tous les collaborateurs (y compris ceux qui suivent l'opération de loin) de l'enjeu à long terme, les efforts seront vains et l'échec sera au bout du chemin. Les personnes qui auront passé une journée ou deux dans un environnement différent seront ravis du moment de détente qui leur aura été offert (dont ils souhaiteront logiquement le renouvellement), mais il retourneront à leur quotidien dès le lendemain, sans percevoir que ce qu'ils ont appris pourrait changer leur « vrai » métier.
Alors, rappelons une fois encore une petite règle d'or d'un événement d'innovation utile et efficace : préparez, avant même son lancement, les suites que vous donnerez à ce qui sera produit (qu'il s'agisse d'idées, de maquettes, d'applications mobiles…) et la manière dont vous entretiendrez durablement la flamme parmi les participants (en commençant, par exemple, par une invitation à contribuer, même épisodiquement, aux développements futurs). Rappelez-vous : un challenge n'est pas une fin en soi, ayez toujours en tête et partagez la totalité du plan d'innovation qu'il ouvre, le jour où vous l'annoncez.
Naturellement, la propagation dans toutes les institutions financières – grandes et petites – de la vogue des « challenges », hackathons et autres concours d'innovation constitue plutôt une bonne nouvelle pour l'avenir du secteur, tout comme, d'ailleurs, leur ouverture progressive sur l'extérieur de l'organisation. Malheureusement, il devient de plus en plus fréquent de voir se conclure ces événements par des réactions (publiques) sur le mode « c'est fini, l'expérience était extraordinaire, vivement la prochaine édition ! ».
Si je m'inquiète de commentaires ce genre, en dépit de leur enthousiasme manifeste, c'est qu'ils révèlent une perte de vue dramatique de l'objectif initial de la démarche. À moins que celui-ci ne se limite à une opération de communication (interne ou extérieure), ce qui ne pourra que se retourner contre ses organisateurs : les collaborateurs ne se laisseront certainement pas prendre longtemps à des manœuvres aussi stériles et leur motivation s'en ressentira immanquablement. Laissons donc là cette hypothèse.
En revanche, celle qui paraît la plus probable n'est pas beaucoup plus rassurante : les participants à ces grandes messes de l'innovation sont sincèrement persuadés que tout s'arrête quand les planches de post-its sont repliées et les récompenses remises. Or, quelle que soit l'ambition de l'initiative, ce ne peut être qu'un commencement ! Le début d'un nouveau projet, dont un germe a tout juste été planté ou la pose de la première pierre d'une culture d'entreprise réinventée, faite de créativité et d'intrapreneuriat.
À défaut de convaincre tous les collaborateurs (y compris ceux qui suivent l'opération de loin) de l'enjeu à long terme, les efforts seront vains et l'échec sera au bout du chemin. Les personnes qui auront passé une journée ou deux dans un environnement différent seront ravis du moment de détente qui leur aura été offert (dont ils souhaiteront logiquement le renouvellement), mais il retourneront à leur quotidien dès le lendemain, sans percevoir que ce qu'ils ont appris pourrait changer leur « vrai » métier.
Alors, rappelons une fois encore une petite règle d'or d'un événement d'innovation utile et efficace : préparez, avant même son lancement, les suites que vous donnerez à ce qui sera produit (qu'il s'agisse d'idées, de maquettes, d'applications mobiles…) et la manière dont vous entretiendrez durablement la flamme parmi les participants (en commençant, par exemple, par une invitation à contribuer, même épisodiquement, aux développements futurs). Rappelez-vous : un challenge n'est pas une fin en soi, ayez toujours en tête et partagez la totalité du plan d'innovation qu'il ouvre, le jour où vous l'annoncez.
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