Bien que les institutions financières aient encore du mal à l'admettre, elles ont désormais de plus en plus de difficultés à recruter les talents technologiques dont elles auraient pourtant bien besoin pour porter leur mutation « digitale ». Face aux sirènes des géants du web et des startups, elles en viennent à des mesures un peu désespérées…
Les offres d'emploi des banques et compagnies d'assurance dans le domaine informatique prennent aujourd'hui des allures étranges. Sous prétexte d'instaurer un « esprit startup », on vous y promet baby-foot et table de ping-pong pour vous détendre, des canapés dans les espaces de travail, une salle de sport, des bonbons en libre service (j'attends de voir la restauration gratuite)… Jusqu'à Goldman Sachs qui officialisait récemment, dans une note interne, le relâchement de son code vestimentaire.
Sérieusement ? Si ce sont les seuls arguments qu'ont à offrir les grands groupes de la finance pour convaincre les spécialistes informatiques et les jeunes diplômés de les rejoindre, il est à craindre que leur problème n'aille qu'en s'aggravant. C'est à la fois faire injure aux candidats potentiels et méconnaître profondément l'état de la « concurrence » que d'user de telles (grossières) ficelles. En effet, ce ne sont (évidemment) pas ces quelques gadgets issus du folklore de l'entrepreneuriat qui feront la différence.
À peine plus sérieuses, les prétentions de travail en mode agile ne trompent plus grand monde quand il ne s'agit que de faire un point d'équipe tous les matins devant un tableau de post-its. Et que dire des « data scientists » qui se morfondent à manipuler quelques données dans une feuille Excel ou des experts de la blockchain qui enchaînent les « PoC » (« Proof of Concept ») sur des cas d'usage sans queue ni tête, sans le moindre espoir de déploiement en production ? Or, dans notre monde connecté, il n'est plus possible de dissimuler ces réalités, qui effraient les meilleurs candidats.
A contrario, la promesse la plus importante des entreprises « désirables » est de proposer de vrais challenges à leurs collaborateurs, dans un environnement où ce qu'ils produisent a du sens, par exemple sur la vie d'un client. Plus qu'une démarche agile, ce qui compte est de se trouver dans une équipe resserrée, avec une autonomie et un pouvoir de décision qui rendent concrètes les décisions et les actions du quotidien. Et, si nécessaire, la direction générale est toujours accessible, sans intermédiaire inutile.
Voilà donc ce qu'il faudra mettre en place pour espérer attirer à nouveau un jour les profils les plus brillants dans les DSI des institutions financières. Naturellement, une telle vision requiert des transformations profondes, dans l'organisation et dans la culture interne, beaucoup moins triviales que les opérations cosmétiques dont elles se contentent actuellement. Mais il faudra s'y faire : le phénomène de la révolution « digitale » affecte aussi les métiers de l'informatique, peut-être même plus que les autres…
Les offres d'emploi des banques et compagnies d'assurance dans le domaine informatique prennent aujourd'hui des allures étranges. Sous prétexte d'instaurer un « esprit startup », on vous y promet baby-foot et table de ping-pong pour vous détendre, des canapés dans les espaces de travail, une salle de sport, des bonbons en libre service (j'attends de voir la restauration gratuite)… Jusqu'à Goldman Sachs qui officialisait récemment, dans une note interne, le relâchement de son code vestimentaire.
Sérieusement ? Si ce sont les seuls arguments qu'ont à offrir les grands groupes de la finance pour convaincre les spécialistes informatiques et les jeunes diplômés de les rejoindre, il est à craindre que leur problème n'aille qu'en s'aggravant. C'est à la fois faire injure aux candidats potentiels et méconnaître profondément l'état de la « concurrence » que d'user de telles (grossières) ficelles. En effet, ce ne sont (évidemment) pas ces quelques gadgets issus du folklore de l'entrepreneuriat qui feront la différence.
À peine plus sérieuses, les prétentions de travail en mode agile ne trompent plus grand monde quand il ne s'agit que de faire un point d'équipe tous les matins devant un tableau de post-its. Et que dire des « data scientists » qui se morfondent à manipuler quelques données dans une feuille Excel ou des experts de la blockchain qui enchaînent les « PoC » (« Proof of Concept ») sur des cas d'usage sans queue ni tête, sans le moindre espoir de déploiement en production ? Or, dans notre monde connecté, il n'est plus possible de dissimuler ces réalités, qui effraient les meilleurs candidats.
A contrario, la promesse la plus importante des entreprises « désirables » est de proposer de vrais challenges à leurs collaborateurs, dans un environnement où ce qu'ils produisent a du sens, par exemple sur la vie d'un client. Plus qu'une démarche agile, ce qui compte est de se trouver dans une équipe resserrée, avec une autonomie et un pouvoir de décision qui rendent concrètes les décisions et les actions du quotidien. Et, si nécessaire, la direction générale est toujours accessible, sans intermédiaire inutile.
Voilà donc ce qu'il faudra mettre en place pour espérer attirer à nouveau un jour les profils les plus brillants dans les DSI des institutions financières. Naturellement, une telle vision requiert des transformations profondes, dans l'organisation et dans la culture interne, beaucoup moins triviales que les opérations cosmétiques dont elles se contentent actuellement. Mais il faudra s'y faire : le phénomène de la révolution « digitale » affecte aussi les métiers de l'informatique, peut-être même plus que les autres…
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