Dans l'ordre des défis les plus lourds à relever dans la création d'une néo-banque, l'acquisition d'une licence est généralement placée en tête, tandis que la construction du Système d'Information semble plus aisée et plus rapide. Plus de trois ans après la naissance de son projet, la britannique CivilisedBank découvre une réalité un peu différente.
Avec son ambition de proposer un service de proximité innovant aux entreprises, la jeune pousse britannique était plutôt bien partie. Elle avait sélectionné, dès 2015, une plate-forme technique dans le cloud, limitant, en principe, les efforts de mise en œuvre. Elle a ensuite obtenu sa licence (avec restriction), en mai 2017, moins d'un an après avoir déposé sa demande. Finalement, elle devait lancer son offre début 2018, mais l'annonce vient de tomber : le SI n'est pas prêt et la licence est donc « rendue ».
Si la promesse de CivilisedBank est relativement originale, elle ne paraît pas justifier, a priori, une complexité informatique particulière. L'offre comprendra deux piliers complémentaires : une solution d'épargne pour les particuliers et un catalogue de produits classiques (compte de dépôt, crédit, transferts internationaux…) destiné aux PME. Sa différenciation portera essentiellement sur son approche de la relation, combinant un socle « digital » et une notion de « Banquier Local » 100% itinérant, sans agence.
Comment, alors, expliquer un tel dérapage du calendrier (initialement, le lancement était planifié début 2017) ? La communication officielle ne l'explique pas clairement mais elle donne quelques indices. Ainsi, le désir exprimé de délivrer dès le départ une offre optimale aux clients révèle une attitude éloignée des pratiques habituelles de startups, qui préfèrent des cycles courts de mises sur le marché, de manière à capter rapidement les retours des clients pour améliorer continuellement la solution proposée.
Avec son ambition de proposer un service de proximité innovant aux entreprises, la jeune pousse britannique était plutôt bien partie. Elle avait sélectionné, dès 2015, une plate-forme technique dans le cloud, limitant, en principe, les efforts de mise en œuvre. Elle a ensuite obtenu sa licence (avec restriction), en mai 2017, moins d'un an après avoir déposé sa demande. Finalement, elle devait lancer son offre début 2018, mais l'annonce vient de tomber : le SI n'est pas prêt et la licence est donc « rendue ».
Si la promesse de CivilisedBank est relativement originale, elle ne paraît pas justifier, a priori, une complexité informatique particulière. L'offre comprendra deux piliers complémentaires : une solution d'épargne pour les particuliers et un catalogue de produits classiques (compte de dépôt, crédit, transferts internationaux…) destiné aux PME. Sa différenciation portera essentiellement sur son approche de la relation, combinant un socle « digital » et une notion de « Banquier Local » 100% itinérant, sans agence.
Comment, alors, expliquer un tel dérapage du calendrier (initialement, le lancement était planifié début 2017) ? La communication officielle ne l'explique pas clairement mais elle donne quelques indices. Ainsi, le désir exprimé de délivrer dès le départ une offre optimale aux clients révèle une attitude éloignée des pratiques habituelles de startups, qui préfèrent des cycles courts de mises sur le marché, de manière à capter rapidement les retours des clients pour améliorer continuellement la solution proposée.
Au risque d'être caricatural, j'avoue que ce principe de développement monolithique m'a mis la puce à l'oreille… et m'a incité à consulter le profil des fondateurs. Se pourrait-il que l'assemblage exclusivement composé d'anciens banquiers (de différents métiers, y compris dans les risques et l'innovation, mais à l'exclusion de l'informatique) ait un lien avec les difficultés rencontrées ? Leur choix d'un directeur technique au passé de consultant en management pourrait-il être un facteur aggravant ?
Alors qu'on exhorte désormais toutes les institutions financières à renforcer les compétences technologiques dans leurs comités exécutifs, il est tout de même extraordinaire qu'une néo-banque se lance sans la moindre personne possédant une expérience de DSI, par exemple, parmi ses dirigeants ! En conséquence il ne faut pas s'étonner, je pense, que le SI devienne un problème. Et le cas de CivilisedBank pourrait servir de preuve à ce besoin de sensibilité informatique dans la banque de demain.
Alors qu'on exhorte désormais toutes les institutions financières à renforcer les compétences technologiques dans leurs comités exécutifs, il est tout de même extraordinaire qu'une néo-banque se lance sans la moindre personne possédant une expérience de DSI, par exemple, parmi ses dirigeants ! En conséquence il ne faut pas s'étonner, je pense, que le SI devienne un problème. Et le cas de CivilisedBank pourrait servir de preuve à ce besoin de sensibilité informatique dans la banque de demain.
Que du juste dans votre article !
RépondreSupprimerCe ne sera pas le cas de Margo Bank en France positionnée sur le même créneau mais dont la compétence technologique ne fait pas de doute
RépondreSupprimerhttps://margo.com/