Attention, sujet sensible ! Alors que le pouvoir exorbitant de Facebook sur les informations personnelles de ses utilisateurs suscite toujours plus de méfiance et, parfois, d'indignation, une équipe de chercheurs américains démontre que les contenus partagés sur le réseau social peuvent contribuer au diagnostic de certaines pathologies…
L'étude porte sur plus de 20 millions de mots publiés sur leur page Facebook par 999 volontaires ayant également accepté de donner accès à leur dossier médical. Une « simple » analyse des mots et paires de mots employés a alors permis aux auteurs de valider l'existence de corrélations avec diverses conditions médicales, telles que l'alcoolisme, l'usage de stupéfiants, dont les termes spécifiques semblent effectivement faciles à identifier, mais aussi le diabète, l'hypertension, la dépression…
À partir de ces résultats, les scientifiques ont ensuite établi un modèle prédictif combinant les statuts Facebook avec quelques critères démographiques, qui s'avère significativement fiable dans sa capacité à repérer la plupart des pathologies considérées. L'explication à une telle efficacité n'est finalement pas si difficile à trouver, l'usage du réseau social étant majoritairement consacré à l'expression de choix de vie, d'expériences et de l'état d'esprit intimes de ses membres, qui reflètent leur santé.
Alors que la défiance vis-à-vis de l'empire tentaculaire de Mark Zuckerberg croît de jour en jour, ces conclusions risquent de renforcer encore l'inquiétude qu'il suscite. Que ne pourra-t-il imaginer pour monétiser une connaissance si précieuse de ses milliards d'adeptes ? En revanche, d'autres acteurs (compagnies d'assurance, par exemple) pourraient s'emparer du sujet, afin de développer de nouveaux moyens de prévention extrêmement utiles. Mais oseront-ils s'aventurer sur un terrain aussi délicat ?
Par analogie, il vaut de s'interroger sur les opportunités que peut offrir une démarche similaire dans le registre de la santé et du bien-être financiers. En effet, il paraît plausible que les difficultés, les angoisses, les joies… liées à l'argent influent sur les discussions en ligne et qu'elles soient tout autant détectables, avant que leur impact sur les comptes bancaires n'apparaissent au grand jour. Rêvons aux applications possibles, notamment dans l'accompagnement des consommateurs en situation de fragilité…
À moins que tout ceci ne relève en réalité que d'un cauchemar orwellien… Il est certain que des expérimentations seront bientôt mises en œuvre autour de ces idées. La plupart seront probablement légitimes et on peut même espérer qu'elles soient fondées sur des intentions louables. Néanmoins, les perspectives de l'analyse des données personnelles laissent entrevoir un besoin de plus en plus fort d'encadrement éthique, que les réglementations actuelles (RGPD en tête) ne suffisent vraisemblablement pas à satisfaire.
L'étude porte sur plus de 20 millions de mots publiés sur leur page Facebook par 999 volontaires ayant également accepté de donner accès à leur dossier médical. Une « simple » analyse des mots et paires de mots employés a alors permis aux auteurs de valider l'existence de corrélations avec diverses conditions médicales, telles que l'alcoolisme, l'usage de stupéfiants, dont les termes spécifiques semblent effectivement faciles à identifier, mais aussi le diabète, l'hypertension, la dépression…
À partir de ces résultats, les scientifiques ont ensuite établi un modèle prédictif combinant les statuts Facebook avec quelques critères démographiques, qui s'avère significativement fiable dans sa capacité à repérer la plupart des pathologies considérées. L'explication à une telle efficacité n'est finalement pas si difficile à trouver, l'usage du réseau social étant majoritairement consacré à l'expression de choix de vie, d'expériences et de l'état d'esprit intimes de ses membres, qui reflètent leur santé.
Alors que la défiance vis-à-vis de l'empire tentaculaire de Mark Zuckerberg croît de jour en jour, ces conclusions risquent de renforcer encore l'inquiétude qu'il suscite. Que ne pourra-t-il imaginer pour monétiser une connaissance si précieuse de ses milliards d'adeptes ? En revanche, d'autres acteurs (compagnies d'assurance, par exemple) pourraient s'emparer du sujet, afin de développer de nouveaux moyens de prévention extrêmement utiles. Mais oseront-ils s'aventurer sur un terrain aussi délicat ?
Par analogie, il vaut de s'interroger sur les opportunités que peut offrir une démarche similaire dans le registre de la santé et du bien-être financiers. En effet, il paraît plausible que les difficultés, les angoisses, les joies… liées à l'argent influent sur les discussions en ligne et qu'elles soient tout autant détectables, avant que leur impact sur les comptes bancaires n'apparaissent au grand jour. Rêvons aux applications possibles, notamment dans l'accompagnement des consommateurs en situation de fragilité…
À moins que tout ceci ne relève en réalité que d'un cauchemar orwellien… Il est certain que des expérimentations seront bientôt mises en œuvre autour de ces idées. La plupart seront probablement légitimes et on peut même espérer qu'elles soient fondées sur des intentions louables. Néanmoins, les perspectives de l'analyse des données personnelles laissent entrevoir un besoin de plus en plus fort d'encadrement éthique, que les réglementations actuelles (RGPD en tête) ne suffisent vraisemblablement pas à satisfaire.
Illustration par Gerd Altmann, via PixaBay |
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