Ce septième épisode de ma série sur la « créativité en temps de crise » occupe immédiatement une place sur mon podium personnel, par sa démonstration de la capacité d'une des néo-banques les plus prometteuses du moment à se projeter dans la peau de ses clients et concevoir de la sorte les services dont ils ont vraiment besoin.
Depuis la mise en œuvre des premières mesures de protection de la population face à la pandémie de COVID-19, la britannique Starling Bank a rapidement déployé plusieurs dispositifs d'accompagnement, à destination autant des particuliers que des professionnels, parmi lesquels on peut citer le relèvement des plafonds de paiement sans contact à 45 livres sterling ou, plus récemment, l'intégration d'une option de dépôt de chèque entièrement dématérialisée (jusqu'à 500 livres) dans son application mobile.
Ces évolutions constituent déjà, surtout pour la deuxième, une brillante illustration de la faculté d'une structure extrêmement agile à réagir vite aux changements d'environnement et à développer de nouvelles fonctions utiles en quelques jours. Mais la qualité qui fait véritablement la différence est plus profonde : il s'agit pour l'entreprise de savoir se mettre à la place de ses clients, de manière à imaginer les solutions susceptibles de les aider au mieux, quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils se trouvent.
En l'occurrence, les équipes de Starling se sont penchées sur le sort des personnes contaminées par le coronavirus qui s'isolent volontairement… mais qui ne peuvent tout de même pas se passer de se réapprovisionner de temps à autre, ne serait-ce que pour se nourrir. Elles font donc appel à leurs proches, leurs voisins, voire des volontaires de leur communauté, pour faire leurs courses. Et se pose alors la question du paiement : donner des espèces, rembourser a posteriori, confier sa carte bancaire ?
Aucune de ces options n'est idéale et il est même des cas où aucune n'est applicable, faute d'une confiance suffisante. Starling a maintenant la réponse optimale à ce dilemme : une deuxième carte, rattachée au compte courant, conçue spécifiquement pour être prêtée à un tiers. Dans cette perspective, elle porte quelques limitations, totalement cohérentes avec son objectif : plafonnement des dépenses à 200 livres sterling et utilisation exclusive dans les commerces de proximité (pas d'achats en ligne).
La démarche est exemplaire non seulement parce qu'elle offre aux individus confinés un moyen de paiement dédié à leur situation, avec les restrictions nécessaires pour limiter les risques qu'induit une sorte de procuration sur leur compte courant, mais également parce qu'elle reconnait explicitement la délégation du paiement (et de la seconde carte) à quelqu'un qui n'en détient pas officiellement l'autorité. Les réserves légales habituelles quant au caractère privé des instruments délivrés sont de la sorte levées.
L'initiative de Starling n'a aucune raison de s'arrêter aux institutions financières et aux cartes en plastique qu'elles distribuent. Tous les acteurs du paiement pourraient s'en inspirer. Je pense, entre autres, aux Paylib et Lyf Pay des banques françaises qui se contentent, pour l'instant, de vanter leur mode sans contact (et, il est vrai, la gratuité temporaire des encaissements pour les professionnels) mais n'ont guère engagé d'efforts concrets afin de résoudre les difficultés quotidiennes des consommateurs.
Depuis la mise en œuvre des premières mesures de protection de la population face à la pandémie de COVID-19, la britannique Starling Bank a rapidement déployé plusieurs dispositifs d'accompagnement, à destination autant des particuliers que des professionnels, parmi lesquels on peut citer le relèvement des plafonds de paiement sans contact à 45 livres sterling ou, plus récemment, l'intégration d'une option de dépôt de chèque entièrement dématérialisée (jusqu'à 500 livres) dans son application mobile.
Ces évolutions constituent déjà, surtout pour la deuxième, une brillante illustration de la faculté d'une structure extrêmement agile à réagir vite aux changements d'environnement et à développer de nouvelles fonctions utiles en quelques jours. Mais la qualité qui fait véritablement la différence est plus profonde : il s'agit pour l'entreprise de savoir se mettre à la place de ses clients, de manière à imaginer les solutions susceptibles de les aider au mieux, quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils se trouvent.
En l'occurrence, les équipes de Starling se sont penchées sur le sort des personnes contaminées par le coronavirus qui s'isolent volontairement… mais qui ne peuvent tout de même pas se passer de se réapprovisionner de temps à autre, ne serait-ce que pour se nourrir. Elles font donc appel à leurs proches, leurs voisins, voire des volontaires de leur communauté, pour faire leurs courses. Et se pose alors la question du paiement : donner des espèces, rembourser a posteriori, confier sa carte bancaire ?
Aucune de ces options n'est idéale et il est même des cas où aucune n'est applicable, faute d'une confiance suffisante. Starling a maintenant la réponse optimale à ce dilemme : une deuxième carte, rattachée au compte courant, conçue spécifiquement pour être prêtée à un tiers. Dans cette perspective, elle porte quelques limitations, totalement cohérentes avec son objectif : plafonnement des dépenses à 200 livres sterling et utilisation exclusive dans les commerces de proximité (pas d'achats en ligne).
La démarche est exemplaire non seulement parce qu'elle offre aux individus confinés un moyen de paiement dédié à leur situation, avec les restrictions nécessaires pour limiter les risques qu'induit une sorte de procuration sur leur compte courant, mais également parce qu'elle reconnait explicitement la délégation du paiement (et de la seconde carte) à quelqu'un qui n'en détient pas officiellement l'autorité. Les réserves légales habituelles quant au caractère privé des instruments délivrés sont de la sorte levées.
L'initiative de Starling n'a aucune raison de s'arrêter aux institutions financières et aux cartes en plastique qu'elles distribuent. Tous les acteurs du paiement pourraient s'en inspirer. Je pense, entre autres, aux Paylib et Lyf Pay des banques françaises qui se contentent, pour l'instant, de vanter leur mode sans contact (et, il est vrai, la gratuité temporaire des encaissements pour les professionnels) mais n'ont guère engagé d'efforts concrets afin de résoudre les difficultés quotidiennes des consommateurs.
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