Une décennie après son abandon, Microsoft Money – le logiciel de gestion de finances personnelles qui dominait le marché (avec Quicken d'Intuit) depuis le début des années 90 – fait un retour inattendu sur le devant de la scène sous la forme d'un greffon pour Excel… qui nous ramène 20 ans en arrière. Hélas, ce n'est pas un poisson d'avril.
La « nouveauté » est annoncée par Plaid (acquise récemment par Visa), dont la plate-forme d'agrégation de données bancaires a été retenue afin d'établir une connexion directe aux comptes des utilisateurs. Elle nous procure un aperçu des fonctions incluses. À quoi faut-il donc s'attendre ? En résumé, une liste de transactions, quelques statistiques de suivi (par exemple l'évolution mensuelle des achats par catégories) et une poignée de modèles analytiques simples (dépenses récurrentes, actifs nets…).
Autrement dit, nous avons affaire à une réincarnation d'un logiciel du siècle dernier, dans lequel le chargement plus ou moins automatique des fichiers émis par les banques a été remplacé par une intégration avec un système plus moderne. Comme si rien n'avait changé dans le monde du PFM au cours des deux décennies écoulées, autant en termes de solutions disponibles que de support (une application mobile, peut-être ?) ou, plus important, de perception de ce dont ont réellement besoin les consommateurs.
En 2020, il devrait pourtant être évident qu'un outil qui se contente de catégoriser les opérations et de présenter graphiquement leur répartition n'a plus guère de valeur. Les rares personnes qui se satisfont de ce niveau d'information ont une multitude d'options à leur disposition (y compris, de plus en plus, dans les plates-formes des banques elles-mêmes), dont beaucoup sont probablement plus pratiques. Et les résistants qui continuent à utiliser Excel pour gérer leur budget sont une minorité qui, selon toute vraisemblance, hait le changement et est peu encline à ouvrir à un tiers l'accès à ses comptes.
La « nouveauté » est annoncée par Plaid (acquise récemment par Visa), dont la plate-forme d'agrégation de données bancaires a été retenue afin d'établir une connexion directe aux comptes des utilisateurs. Elle nous procure un aperçu des fonctions incluses. À quoi faut-il donc s'attendre ? En résumé, une liste de transactions, quelques statistiques de suivi (par exemple l'évolution mensuelle des achats par catégories) et une poignée de modèles analytiques simples (dépenses récurrentes, actifs nets…).
Autrement dit, nous avons affaire à une réincarnation d'un logiciel du siècle dernier, dans lequel le chargement plus ou moins automatique des fichiers émis par les banques a été remplacé par une intégration avec un système plus moderne. Comme si rien n'avait changé dans le monde du PFM au cours des deux décennies écoulées, autant en termes de solutions disponibles que de support (une application mobile, peut-être ?) ou, plus important, de perception de ce dont ont réellement besoin les consommateurs.
En 2020, il devrait pourtant être évident qu'un outil qui se contente de catégoriser les opérations et de présenter graphiquement leur répartition n'a plus guère de valeur. Les rares personnes qui se satisfont de ce niveau d'information ont une multitude d'options à leur disposition (y compris, de plus en plus, dans les plates-formes des banques elles-mêmes), dont beaucoup sont probablement plus pratiques. Et les résistants qui continuent à utiliser Excel pour gérer leur budget sont une minorité qui, selon toute vraisemblance, hait le changement et est peu encline à ouvrir à un tiers l'accès à ses comptes.
L'initiative est tellement ridicule que la charité commanderait de la passer sous silence. Hélas elle constitue aussi le reflet de la décrépitude avancée de Microsoft, dont l'arrêt pressenti de Cortana, sa tentative de résister à l'assaut des assistants vocaux, offre un autre exemple. Depuis des années, l'entreprise, que certains prétendent associer aux innovateurs de notre époque dans le sigle GAFAM, ne fait que survivre (certes de manière florissante) des revenus de ses produits historiques, Windows et Office, sans jamais parvenir à créer quoi que ce soit d'excitant, et ce, depuis longtemps.
Pourtant, nombreux sont les grands groupes, notamment dans le secteur financier, qui lui maintiennent une confiance indéfectible, jusqu'à en faire, souvent, un des phares de leur transformation « digitale ». Alors osons exprimer l'indicible : et si la toute première étape de cette mutation indispensable consistait justement à se débarrasser de ces acteurs (Microsoft n'est évidemment pas le seul en cause) qui, en dépit de leur positionnement technologique, n'en sont pas moins des dinosaures aussi dépassés que leurs clients et qui portent une responsabilité considérable dans leur immobilisme ?
Pourtant, nombreux sont les grands groupes, notamment dans le secteur financier, qui lui maintiennent une confiance indéfectible, jusqu'à en faire, souvent, un des phares de leur transformation « digitale ». Alors osons exprimer l'indicible : et si la toute première étape de cette mutation indispensable consistait justement à se débarrasser de ces acteurs (Microsoft n'est évidemment pas le seul en cause) qui, en dépit de leur positionnement technologique, n'en sont pas moins des dinosaures aussi dépassés que leurs clients et qui portent une responsabilité considérable dans leur immobilisme ?
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