Alors que le secteur financier subit un gel quasi universel de l'innovation depuis de longs mois, je me réjouis de découvrir cette initiative sérieuse de BNP Paribas Personal Finance au Royaume-Uni… probablement encouragée par le besoin de différenciation que suscite le succès des nouveaux entrants du paiement fractionné.
L'occasion nous est fournie par l'arrivée à son terme d'un « lab d'innovation », co-organisé avec deux partenaires locaux. Lancé en janvier avec une invitation à développer des solutions originales à base de traitement de l'information adressée à huit jeunes pousses de la FinTech, il proposait à ces dernières de travailler – sur une durée totale de 17 semaines – en étroite collaboration avec les équipes des instigateurs du programme afin d'affiner leurs projets et les rendre pleinement opérationnels.
Les participants disposaient d'une plate-forme ouverte afin de déployer et tester leurs réalisations. Elle leur a également permis d'effectuer les inévitables démonstrations marquant la clôture de cette première phase de la démarche. Car, et le fait est suffisamment rare dans ce genre d'événements pour être souligné, l'aventure ne s'arrêtera pas là… au moins pour quatre des entreprises, dont les présentations ont convaincu la filiale de BNP Paribas de prolonger son accompagnement.
Les « lauréats » retenus auront donc le privilège de voir leurs solutions directement intégrées au sein de son application de pilotage du crédit, dans une section dédiée. Ses utilisateurs auront ainsi le loisir de tester un outil d'analyse de l'efficacité énergétique de leur domicile, une plate-forme de gestion automobile à 360° (avec crédit, assurance, supervision…), un agent virtuel pour le remplissage des formulaires de capacité d'emprunt et un assistant proactif pour la maîtrise des dépenses récurrentes.
L'objectif est maintenant de vérifier concrètement, en conditions réelles, l'intérêt des clients pour ces fonctions supplémentaires et de mesurer la valeur que peut en retirer BNP Paribas Personal Finance dans le contexte de son activité. En arrière-plan, et c'est le rôle assigné de manière générale à l'innovation, il s'agit d'identifier des opportunités de se démarquer de la concurrence à travers des options plus ou moins atypiques, entre amélioration de l'expérience et incusion dans des métiers adjacents.
L'initiative, hélas plutôt isolée, laisse tout de même entrevoir l'espoir d'un regain d'intérêt pour l'innovation de la part d'acteurs conscients de la menace – quelle que soit sa forme – qui pèse sur leurs métiers historiques. En même temps, on observe dans cet exemple la transformation des méthodes : plus question (ou presque) de cultiver la créativité dans l'organisation (approche ouverte ou par un petit groupe de spécialistes), la seule voie semble désormais être à la recherche de startups pertinentes.
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