Après une légère baisse en 2009, due à la crise économique, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) repartent en forte hausse (+5% par rapport à 2008), selon un rapport de l'Agence Internationale de l'Energie. En dépit de toutes les critiques dont ils peuvent faire l'objet, les classements des entreprises sur leurs efforts pour l'environement, tels que celui que vient de publier Newsweek, sont donc a minima un moyen de développer la conscience des enjeux actuels.
Contrairement à celle de Bloomberg en avril dernier, décevante par son parti pris de mettre un fort accent sur l'investissement responsable (important, certes, mais pas au point de négliger les autres facteurs), cette nouvelle étude évalue les 500 principaux groupes mondiaux selon 3 grands critères : leur impact direct (émissions de GES, utilisation d'eau...), leurs politiques environnementales (dans leurs opérations, avec leurs partenaires et dans leurs produits et services, incluant les choix d'investissement pour les institutions financières) et leur transparence. La note globale établie pour le classement final prend en compte les deux premières mesures pour 45% et la dernière pour 10%.
Globalement, deux grandes tendances se dégagent des résultats. Tout d'abord, le secteur tertiaire (finance, santé, technologies de l'information) est largement représenté dans le peloton de tête, ce qui est logique face aux groupes industriels dont les émissions sont "naturellement" plus importantes. Ensuite, l'Europe est plutôt bien positionnée, vraisemblablement par un contexte réglementaire plus contraignant, même si les facteurs culturels jouent aussi probablement un rôle, en particulier dans le nord du continent.
Regardons maintenant de plus près les places prises par les institutions financières françaises : Société Générale, seule à s'en tirer avec honneur, se place 11ème (5ème dans son secteur), BNP Paribas 81ème, Crédit Agricole 188ème et Axa 206ème. De plus, les notes moyennes utilisées pour le classement général masquent une situation encore plus défavorable sur chacun des critères, Crédit Agricole et Axa n'atteignant par exemple même pas la moyenne pour la transparence.
Pour un observateur attentif, ces résultats étaient prévisibles : après une grande "vague verte" en 2007-2008, qui avait vu le lancement de grands programmes en faveur de l'environnement, la crise financière et la baisse des tensions sur les coûts de l'énergie ont relégué les initiatives au second plan. Ce désintérêt est très visible dans les rapports RSE 2010 des grandes groupes français de la finance, qui ne sont presque plus constitués que de déclarations d'intention, sans actions concrètes.
Le réchauffement climatique ne s'est pourtant pas mis en pause pendant cette période et il est toujours urgent de prendre le taureau par les cornes, d'autant que les technologies disponibles pour réduire les impacts environnementaux des entreprises continuent à se développer et à prouver leur efficacité.
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