EBay (et PayPal) à la conquête des développeurs

Depuis longtemps, eBay et sa filiale PayPal offrent des services aux développeurs, permettant à ceux-ci de proposer des applications intégrées dans la place de marché de la première ou exploitant le système de paiement de la seconde. Avec le lancement de X.commerce, une nouvelle division consacrée exclusivement à ce marché, une nouvelle étape est en passe d'être franchie.

Le premier bénéfice de la plate-forme web associée est de rassembler dans un espace unique tous les outils existants, permettant ainsi aux développeurs d'accéder rapidement à tous les composants logiciels nécessaires pour gérer les achats et ventes en ligne de A à Z. Les fonctions couvertes ne se limitent donc pas au paiement (P2P, sur site marchand, par carte, de masse, récurrents...) et incluent également gestion de comptes, émission de factures, suivi et analyse des ventes, recherche de produits, services de marketing... pour n'en citer que quelques-unes.

Outre les APIs (interfaces de programmation applicative) de PayPal et eBay, le site devrait également intégrer Magento, la solution de commerce en ligne open source que la société a rachetée en juin dernier, ce qui ajoutera une importante brique supplémentaire à la librairie de fonctions offertes.

X.commerce s'adresse à deux grandes catégories de besoins : d'une part, les utilisateurs "individuels" qui souhaitent intégrer les fonctions proposées dans leurs propres produits (par exemple une option de paiement au sein d'une application mobile) et, d'autre part, les éditeurs qui veulent enrichir leurs offres avec les outils d'eBay (par exemple, Outright intègre automatiquement les ventes et les frais eBay dans son service de gestion financière pour les PME) ou, même, créer des applications entièrement nouvelles. Cet usage pourrait d'ailleurs laisser imaginer un futur AppStore de logiciels d'e-commerce...

L'objectif pour eBay est évidemment de multiplier les usages de ses solutions, en en favorisant l'adoption par un maximum de partenaires, et ainsi de faire croître ses volumes de transactions (et son chiffre d'affaire). La division X.commerce n'ayant donc pas vocation à générer des revenus directs, elle se focalisera sur la valeur apportée à ses utilisateurs, qui sera mesurée entre autres par les ventes des développeurs tiers.

Au-delà d'une simple stratégie commerciale, eBay a aussi bien compris que l'ouverture de ses services aux développeurs est devenu un impératif dans le monde numérique actuel, qu'il s'agisse d'intégrer de manière transparente le paiement dans un jeu sur smartphone ou dans le progiciel de gestion d'une entreprise. Or les banques ne semblent toujours pas avoir perçu cette évolution (qui n'est pas unique au secteur des paiements) et elles laissent des sociétés tierces s'accaparer un rôle d'intermédiaire qui leur donne de la visibilité auprès de leurs clients. Quand prendront-elles conscience des opportunités manquées ?