Moins de 6 mois après la présentation officielle de sa solution de paiement sur iPhone, il devient clair qu'Apple fait souffler un véritable vent de panique chez ses concurrents. En effet, comment expliquer autrement les réactions un peu précipitées, pas très rationnelles, observées (ou présumées) chez Samsung et Google ?
À tout seigneur, tout honneur, le géant coréen vise une place sur le podium de la stratégie la plus insolite de son secteur avec l'annonce [PDF] de l'acquisition de la jeune pousse LoopPay. Alors que ses smartphones sont équipés depuis quelques temps d'une puce NFC, qui lui permettrait de répondre directement à Apple sur le terrain du paiement sans contact, Samsung semble vouloir parier sur une option radicalement différente. Pour une fois, le constructeur ne pourra pas être accusé de plagiat…
Malheureusement, tout laisse à penser que la technologie de LoopPay n'a aucun avenir dans la jungle des paiements par mobile. Certes, comme elle émule la piste magnétique des cartes traditionnelles, elle peut se vanter d'une compatibilité avec 90% du parc de terminaux d'encaissement (aux États-Unis). Mais cet avantage temporaire – la progression du sans contact chez les commerçants est actuellement fulgurante – ne peut suffire à masquer une litanie de défauts majeurs.
Premier d'entre eux, l'expérience utilisateur est simplement catastrophique. D'un côté, le marchand sera généralement dérouté (voire inquiété) par le client qui prétendra payer en approchant son téléphone du lecteur de piste magnétique de son terminal. Pour sa part, le consommateur qui veut régler un achat est supposé, au préalable, ouvrir l'application LoopPay (après déverrouillage de son téléphone et authentification) et choisir la carte à utiliser. Enfin, il lui restera toujours à signer le reçu imprimé.
La sécurité est un autre point sensible puisque, même si les données de paiement sont correctement protégées, elles sont stockées sur l'appareil de l'utilisateur et, surtout, elles transitent à travers des mécanismes conçus pour les pistes magnétiques, donc peu sûrs. Incidemment, cette faiblesse structurelle fait que les banques tendent à augmenter leurs commissions sur ces transactions plus risquées par rapport à celles réalisées avec une carte à puce (au standard EMV). Ce facteur va rapidement inciter les commerçants à refuser les autres modes, même si leurs terminaux peuvent les accepter.
Au-delà même de la méfiance que devrait susciter immédiatement une technologie reposant sur des standards totalement obsolètes, nonobstant leur ubiquité, Samsung prouve ici qu'il est absolument incapable de comprendre les leçons d'Apple Pay et sa démonstration d'excellence de l'expérience utilisateur s'accompagnant d'un niveau de sécurité à l'état de l'art. Il reste à espérer que l'acquisition de LoopPay vise plutôt à capter des expertises qu'à capitaliser sur une technologie inutile, mais la promesse de son intégration d'ici quelques mois laisse peu d'illusions.
À tout seigneur, tout honneur, le géant coréen vise une place sur le podium de la stratégie la plus insolite de son secteur avec l'annonce [PDF] de l'acquisition de la jeune pousse LoopPay. Alors que ses smartphones sont équipés depuis quelques temps d'une puce NFC, qui lui permettrait de répondre directement à Apple sur le terrain du paiement sans contact, Samsung semble vouloir parier sur une option radicalement différente. Pour une fois, le constructeur ne pourra pas être accusé de plagiat…
Malheureusement, tout laisse à penser que la technologie de LoopPay n'a aucun avenir dans la jungle des paiements par mobile. Certes, comme elle émule la piste magnétique des cartes traditionnelles, elle peut se vanter d'une compatibilité avec 90% du parc de terminaux d'encaissement (aux États-Unis). Mais cet avantage temporaire – la progression du sans contact chez les commerçants est actuellement fulgurante – ne peut suffire à masquer une litanie de défauts majeurs.
Premier d'entre eux, l'expérience utilisateur est simplement catastrophique. D'un côté, le marchand sera généralement dérouté (voire inquiété) par le client qui prétendra payer en approchant son téléphone du lecteur de piste magnétique de son terminal. Pour sa part, le consommateur qui veut régler un achat est supposé, au préalable, ouvrir l'application LoopPay (après déverrouillage de son téléphone et authentification) et choisir la carte à utiliser. Enfin, il lui restera toujours à signer le reçu imprimé.
La sécurité est un autre point sensible puisque, même si les données de paiement sont correctement protégées, elles sont stockées sur l'appareil de l'utilisateur et, surtout, elles transitent à travers des mécanismes conçus pour les pistes magnétiques, donc peu sûrs. Incidemment, cette faiblesse structurelle fait que les banques tendent à augmenter leurs commissions sur ces transactions plus risquées par rapport à celles réalisées avec une carte à puce (au standard EMV). Ce facteur va rapidement inciter les commerçants à refuser les autres modes, même si leurs terminaux peuvent les accepter.
Au-delà même de la méfiance que devrait susciter immédiatement une technologie reposant sur des standards totalement obsolètes, nonobstant leur ubiquité, Samsung prouve ici qu'il est absolument incapable de comprendre les leçons d'Apple Pay et sa démonstration d'excellence de l'expérience utilisateur s'accompagnant d'un niveau de sécurité à l'état de l'art. Il reste à espérer que l'acquisition de LoopPay vise plutôt à capter des expertises qu'à capitaliser sur une technologie inutile, mais la promesse de son intégration d'ici quelques mois laisse peu d'illusions.
Dans le cas de Google, la direction prise semble presque aussi étrange mais, au moins, s'agit-il pour l'instant seulement d'expérimentation (qui tiennent d'ailleurs plutôt de la rumeur) et son « Wallet » sans contact n'est-il pas (encore) officiellement abandonné, en dépit de son échec sur le marché. De plus, l'opération est conduite en partenariat avec Square, lui-même menacé par la disparition programmée des cartes à piste magnétique, pour qui les choix opérés paraissent plus pertinents (au point de s'interroger sur le rôle réel de Google dans l'opération).
Ainsi, la plate-forme Plaso dont il est question serait en réalité une extension des solutions existantes de Square. Le principe en est familier à qui connait ces dernières : à l'entrée dans une boutique, l'application dédiée installée sur le smartphone du consommateur signale automatiquement sa présence sur le terminal du marchand et il suffit au client de confirmer les initiales de son nom afin de valider son paiement, le moment venu. Il s'agit d'une simple variante de ce que j'appelais le « paiement automatique » en 2011 et qui n'a (tristement) pas connu une immense popularité.
La nouveauté avec Plaso serait l'introduction d'une interface Bluetooth dans le dispositif. Elle permettrait à la fois de s'affranchir de l'exigence d'une connexion réseau et, peut-être, de combiner les paiements avec d'autres fonctions mettant en œuvre des beacons. En revanche, cette approche présente un inconvénient de taille puisqu'elle requiert un équipement spécifique chez les commerçants. La base de clientèle actuelle de Square – aussi large soit-elle – ne suffira pas à rendre la solution universelle.
Ces initiatives donneraient finalement l'impression que ses concurrents abandonnent à Apple le terrain du paiement sans contact (NFC) par mobile, à l'heure même où il pourrait avoir une chance – même minime – de décoller. Il est pourtant évident que leurs tentatives n'ont quasiment aucun espoir de s'imposer (particulièrement celle esquissée par Samsung), puisqu'elles ne font au mieux que reproduire plus ou moins à l'identique des schémas longuement testés par le passé, sans succès.
Ainsi, la plate-forme Plaso dont il est question serait en réalité une extension des solutions existantes de Square. Le principe en est familier à qui connait ces dernières : à l'entrée dans une boutique, l'application dédiée installée sur le smartphone du consommateur signale automatiquement sa présence sur le terminal du marchand et il suffit au client de confirmer les initiales de son nom afin de valider son paiement, le moment venu. Il s'agit d'une simple variante de ce que j'appelais le « paiement automatique » en 2011 et qui n'a (tristement) pas connu une immense popularité.
La nouveauté avec Plaso serait l'introduction d'une interface Bluetooth dans le dispositif. Elle permettrait à la fois de s'affranchir de l'exigence d'une connexion réseau et, peut-être, de combiner les paiements avec d'autres fonctions mettant en œuvre des beacons. En revanche, cette approche présente un inconvénient de taille puisqu'elle requiert un équipement spécifique chez les commerçants. La base de clientèle actuelle de Square – aussi large soit-elle – ne suffira pas à rendre la solution universelle.
Ces initiatives donneraient finalement l'impression que ses concurrents abandonnent à Apple le terrain du paiement sans contact (NFC) par mobile, à l'heure même où il pourrait avoir une chance – même minime – de décoller. Il est pourtant évident que leurs tentatives n'ont quasiment aucun espoir de s'imposer (particulièrement celle esquissée par Samsung), puisqu'elles ne font au mieux que reproduire plus ou moins à l'identique des schémas longuement testés par le passé, sans succès.
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