La prolifération attendue des objets connectés et les progrès de l'intelligence artificielle sont aujourd'hui en parfait alignement pour transformer le secteur de l'assurance. Dans un article pour Daily FinTech, Bernard Lunn s'interroge sur l'impact de cette révolution sur l'un de ses métiers les plus emblématiques : l'actuariat.
Pour ceux qui méconnaissent son rôle, l'actuaire est la personne qui, dans une compagnie d'assurance, est chargée d'évaluer les risques associés à un type de contrat, de manière à en fixer le prix optimal. Par exemple, dans l'automobile, le calcul de la probabilité qu'un conducteur ait un accident – selon son âge, son historique, sa localisation… – et du coût moyen des dommages encourus détermine le seuil de rentabilité et permet de fixer la prime. Naturellement, cette activité repose largement sur l'acquisition d'information et l'application de modèles statistiques.
Cette description laisse évidemment entrevoir le potentiel de « disruption » que représentent les technologies et pratiques émergentes. En particulier, les données produites par l'internet des objets promettent d'enrichir considérablement les référentiels traditionnels de l'actuaire, tandis que, en parallèle, il devient envisageable de concevoir des modèles d'analyse reposant sur l'intelligence artificielle, en apportant à la fois plus de précision et une opportunité de mesurer le risque en quasi temps réel.
Entre cette vision et l'hypothèse d'une disparition du métier d'actuaire, le pas ne doit cependant pas être franchi trop rapidement. D'abord parce que l'évaluation des risques et la fixation des tarifs sont hautement stratégiques pour une compagnie d'assurance. Historiquement, les changements de modèles statistiques sont toujours extrêmement prudents, alors une évolution de fond de l'approche – pour passer à une version dynamique et automatisée – n'est certainement pas envisageable à court terme !
Par ailleurs, et plus profondément, l'actuaire n'est pas qu'un statisticien : afin d'être pertinent, il doit également posséder une solide expertise du ou des domaines sur lesquels il intervient (ce qui peut, par exemple, requérir des connaissances en matière de santé publique pour un spécialiste de l'assurance vie). Sa valeur réside avant tout dans sa capacité à identifier et doser les critères applicables dans un contexte donné et à justifier ses choix (y compris en prenant en compte les exigences réglementaires et éthiques). Dans ce registre, l'automate est plus un support à l'homme qu'un substitut.
Enfin, les actuaires sont des profils de haut niveau, peu nombreux, caractérisés, en principe, par une forte adaptabilité aux évolutions. Logiquement, ils devraient être enclins à laisser une partie de leurs missions à l'intelligence artificielle (ils pourraient même en être les promoteurs), afin de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur aujoutée, telles que l'élaboration des stratégies d'exploitation des nouveaux modèles d'analyse. Et, finalement, tel est aussi le destin de bien des métiers, qui doivent se réinventer devant les inéluctables progrès des technologies…
Pour ceux qui méconnaissent son rôle, l'actuaire est la personne qui, dans une compagnie d'assurance, est chargée d'évaluer les risques associés à un type de contrat, de manière à en fixer le prix optimal. Par exemple, dans l'automobile, le calcul de la probabilité qu'un conducteur ait un accident – selon son âge, son historique, sa localisation… – et du coût moyen des dommages encourus détermine le seuil de rentabilité et permet de fixer la prime. Naturellement, cette activité repose largement sur l'acquisition d'information et l'application de modèles statistiques.
Cette description laisse évidemment entrevoir le potentiel de « disruption » que représentent les technologies et pratiques émergentes. En particulier, les données produites par l'internet des objets promettent d'enrichir considérablement les référentiels traditionnels de l'actuaire, tandis que, en parallèle, il devient envisageable de concevoir des modèles d'analyse reposant sur l'intelligence artificielle, en apportant à la fois plus de précision et une opportunité de mesurer le risque en quasi temps réel.
Entre cette vision et l'hypothèse d'une disparition du métier d'actuaire, le pas ne doit cependant pas être franchi trop rapidement. D'abord parce que l'évaluation des risques et la fixation des tarifs sont hautement stratégiques pour une compagnie d'assurance. Historiquement, les changements de modèles statistiques sont toujours extrêmement prudents, alors une évolution de fond de l'approche – pour passer à une version dynamique et automatisée – n'est certainement pas envisageable à court terme !
Par ailleurs, et plus profondément, l'actuaire n'est pas qu'un statisticien : afin d'être pertinent, il doit également posséder une solide expertise du ou des domaines sur lesquels il intervient (ce qui peut, par exemple, requérir des connaissances en matière de santé publique pour un spécialiste de l'assurance vie). Sa valeur réside avant tout dans sa capacité à identifier et doser les critères applicables dans un contexte donné et à justifier ses choix (y compris en prenant en compte les exigences réglementaires et éthiques). Dans ce registre, l'automate est plus un support à l'homme qu'un substitut.
Enfin, les actuaires sont des profils de haut niveau, peu nombreux, caractérisés, en principe, par une forte adaptabilité aux évolutions. Logiquement, ils devraient être enclins à laisser une partie de leurs missions à l'intelligence artificielle (ils pourraient même en être les promoteurs), afin de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur aujoutée, telles que l'élaboration des stratégies d'exploitation des nouveaux modèles d'analyse. Et, finalement, tel est aussi le destin de bien des métiers, qui doivent se réinventer devant les inéluctables progrès des technologies…
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