Après 8 mois de rebondissements, le feuilleton australien dont Apple Pay était la vedette a enfin trouvé son épilogue. Comme pressenti depuis quelques temps, le verdict est défavorable aux banques, au nom de la promotion de la concurrence. Or les arguments avancés pour justifier cette position réservent quelques surprises, à méditer.
Rappelons rapidement les faits : en juillet 2016, quatre banques, dont trois des plus importantes du pays, demandaient à l'autorité de la concurrence australienne (l'ACCC) l'autorisation de négocier collectivement avec Apple l'accès aux fonctions sans contact de ses téléphones, de manière à pouvoir proposer leur propre porte-monnaie mobile à leurs clients, sous prétexte de diversifier l'offre au-delà d'Apple Pay. Tout en reconnaissant les avantages qu'il y aurait à céder à leur demande, le régulateur a considéré que les inconvénients étaient plus déterminants et à donc finalement refusé.
La première motivation de la décision repose sur la différence d'approche entre les deux principaux acteurs du marché des smartphones, que l'ACCC souhaite préserver, en considérant qu'il s'agit d'un élément favorable à la concurrence. En effet, contrairement à Apple, Google laisse aux développeurs un accès libre aux services NFC de son système Android, permettant à toute institution financière de créer sa solution de paiement sans contact. Par ailleurs, le principe d'un porte-monnaie virtuel multi-établissements tel qu'Apple Pay est perçu comme un facilitateur de la mobilité bancaire.
Si ces deux arguments paraissent un peu fragiles, le troisième (et dernier) est beaucoup plus convaincant, dans la mesure, toutefois, où on accepte la vision du régulateur sur l'avenir des paiements électroniques… Concrètement, l'ACCC estime que la technologie sans contact n'est qu'une possibilité parmi d'autres, dans un domaine encore embryonnaire. En conséquence, il n'est pas question pour elle, dans cette perspective, de risquer de favoriser une concentration des efforts sur cette seule option. Il lui apparaît, au contraire, indispensable de soutenir l'innovation dans toutes les directions.
En fait, on peut, avec une pointe de cynisme, résumer la position des autorités de manière très simple, presque caricaturale : il semble beaucoup plus raisonnable de faire confiance aux nouveaux entrants – géants technologiques comme startups – pour encourager et développer les solutions qui serviront demain les besoins des consommateur, alors que les banques traditionnelles seront toujours (?) plus enclines à maintenir le statu quo, autant en essayant de tenir des concurrents potentiels à l'écart qu'en évitant, par leur immobilisme historique, de chercher à transformer en profondeur leurs métiers.
Rappelons rapidement les faits : en juillet 2016, quatre banques, dont trois des plus importantes du pays, demandaient à l'autorité de la concurrence australienne (l'ACCC) l'autorisation de négocier collectivement avec Apple l'accès aux fonctions sans contact de ses téléphones, de manière à pouvoir proposer leur propre porte-monnaie mobile à leurs clients, sous prétexte de diversifier l'offre au-delà d'Apple Pay. Tout en reconnaissant les avantages qu'il y aurait à céder à leur demande, le régulateur a considéré que les inconvénients étaient plus déterminants et à donc finalement refusé.
La première motivation de la décision repose sur la différence d'approche entre les deux principaux acteurs du marché des smartphones, que l'ACCC souhaite préserver, en considérant qu'il s'agit d'un élément favorable à la concurrence. En effet, contrairement à Apple, Google laisse aux développeurs un accès libre aux services NFC de son système Android, permettant à toute institution financière de créer sa solution de paiement sans contact. Par ailleurs, le principe d'un porte-monnaie virtuel multi-établissements tel qu'Apple Pay est perçu comme un facilitateur de la mobilité bancaire.
Si ces deux arguments paraissent un peu fragiles, le troisième (et dernier) est beaucoup plus convaincant, dans la mesure, toutefois, où on accepte la vision du régulateur sur l'avenir des paiements électroniques… Concrètement, l'ACCC estime que la technologie sans contact n'est qu'une possibilité parmi d'autres, dans un domaine encore embryonnaire. En conséquence, il n'est pas question pour elle, dans cette perspective, de risquer de favoriser une concentration des efforts sur cette seule option. Il lui apparaît, au contraire, indispensable de soutenir l'innovation dans toutes les directions.
En fait, on peut, avec une pointe de cynisme, résumer la position des autorités de manière très simple, presque caricaturale : il semble beaucoup plus raisonnable de faire confiance aux nouveaux entrants – géants technologiques comme startups – pour encourager et développer les solutions qui serviront demain les besoins des consommateur, alors que les banques traditionnelles seront toujours (?) plus enclines à maintenir le statu quo, autant en essayant de tenir des concurrents potentiels à l'écart qu'en évitant, par leur immobilisme historique, de chercher à transformer en profondeur leurs métiers.
Et nous, quand est-ce que l'ACPR aura une telle vision ne protégeant pas ses consoeurs de l'outrage des ans face aux attaques forcément subversives des jeunes pousses ?
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