Le géant des prêts entre pairs LendingClub avait déjà exprimé son désir d'obtenir une licence bancaire, il a finalement opté pour une solution plus rapide et radicale, à travers l'acquisition de Radius Bank, un jeune établissement qui s'est imposé en quelques années comme un des leaders de la transition digitale du secteur aux États-Unis.
L'opération ne constitue plus vraiment une surprise au vu de l'évolution du crowdlending depuis sa naissance, vers 2005, dont, notamment, sa transition vers un financement institutionnel, la part des contributions du grand public aux crédits distribués devenant de plus en plus marginale. En revanche, en consacrant, d'une certaine manière, le modèle économique traditionnel de la banque, à un moment où il semble pourtant particulièrement menacé, elle souligne la fin d'un rêve de désintermédiation.
Les arguments brandis par LendingClub afin de justifier son initiative reposent sur l'idée que ses clients, séduits par sa plate-forme, attendent désormais une qualité de service – composée de transparence, de simplicité, de coûts maîtrisés… – équivalente dans l'ensemble de leur vie financière. Son ambition consiste donc à leur offrir une place de marché extensive, au sein de laquelle leur seraient proposés les meilleurs produits, répondant à tous leurs besoins, via une expérience utilisateur optimale unifiée.
Sans nécessairement remettre en question cette vision, le choix d'intégrer une banque (plus ou moins) classique au cœur de son dispositif dénote toutefois, selon toute vraisemblance, des considérations plus pragmatiques. D'une part, on peut y déceler la poursuite d'une stratégie de conquête et de fidélisation de la clientèle, à travers une relation renforcée, que j'ai évoquée par le passé. D'autre part, le réalisme économique joue certainement un rôle important dans cette sorte de retour aux sources.
En effet, à partir du moment où une large proportion des crédits accordés est financée par des investisseurs professionnels, qui réclament des rendements élevés, il est tentant de rechercher des options moins coûteuses. Or, comme le savent depuis toujours les acteurs en place, les dépôts sur des comptes courants, même quand ils sont rémunérés (à un niveau symbolique), sont la solution idéale… sous réserve de posséder une structure habilitée à collecter et exploiter une telle manne, c'est-à-dire une banque.
Les pionniers du crowdlending – LendingClub n'étant pas un cas isolé : la britannique Zopa, par exemple, suit le même cheminement, tandis que Starling Bank l'emprunte aussi dans le sens inverse (avec Zopa, justement) – ferment ainsi la boucle qui les ramène aux origines des métiers du crédit : les liquidités dormantes des détenteurs de comptes alimentent les prêts aux autres clients, l'écart de taux entre les deux activités représentant, historiquement, la source principale de revenus de la banque de détail.
À l'arrivée, les idéaux des débuts, qui promettaient d'améliorer l'efficacité du système existant en éliminant un intermédiaire financier coûteux, remplacé par une plate-forme conçue pour mettre directement en contact les emprunteurs et les prêteurs, sont un lointain souvenir. Ce qu'il reste n'est plus qu'une nouvelle génération d'établissements de crédit, issus de différents horizons, dont la seule force (et originalité) éventuelle est de savoir évaluer la fiabilité de leurs clients sur des critères non traditionnels.
L'opération ne constitue plus vraiment une surprise au vu de l'évolution du crowdlending depuis sa naissance, vers 2005, dont, notamment, sa transition vers un financement institutionnel, la part des contributions du grand public aux crédits distribués devenant de plus en plus marginale. En revanche, en consacrant, d'une certaine manière, le modèle économique traditionnel de la banque, à un moment où il semble pourtant particulièrement menacé, elle souligne la fin d'un rêve de désintermédiation.
Les arguments brandis par LendingClub afin de justifier son initiative reposent sur l'idée que ses clients, séduits par sa plate-forme, attendent désormais une qualité de service – composée de transparence, de simplicité, de coûts maîtrisés… – équivalente dans l'ensemble de leur vie financière. Son ambition consiste donc à leur offrir une place de marché extensive, au sein de laquelle leur seraient proposés les meilleurs produits, répondant à tous leurs besoins, via une expérience utilisateur optimale unifiée.
Sans nécessairement remettre en question cette vision, le choix d'intégrer une banque (plus ou moins) classique au cœur de son dispositif dénote toutefois, selon toute vraisemblance, des considérations plus pragmatiques. D'une part, on peut y déceler la poursuite d'une stratégie de conquête et de fidélisation de la clientèle, à travers une relation renforcée, que j'ai évoquée par le passé. D'autre part, le réalisme économique joue certainement un rôle important dans cette sorte de retour aux sources.
En effet, à partir du moment où une large proportion des crédits accordés est financée par des investisseurs professionnels, qui réclament des rendements élevés, il est tentant de rechercher des options moins coûteuses. Or, comme le savent depuis toujours les acteurs en place, les dépôts sur des comptes courants, même quand ils sont rémunérés (à un niveau symbolique), sont la solution idéale… sous réserve de posséder une structure habilitée à collecter et exploiter une telle manne, c'est-à-dire une banque.
Les pionniers du crowdlending – LendingClub n'étant pas un cas isolé : la britannique Zopa, par exemple, suit le même cheminement, tandis que Starling Bank l'emprunte aussi dans le sens inverse (avec Zopa, justement) – ferment ainsi la boucle qui les ramène aux origines des métiers du crédit : les liquidités dormantes des détenteurs de comptes alimentent les prêts aux autres clients, l'écart de taux entre les deux activités représentant, historiquement, la source principale de revenus de la banque de détail.
À l'arrivée, les idéaux des débuts, qui promettaient d'améliorer l'efficacité du système existant en éliminant un intermédiaire financier coûteux, remplacé par une plate-forme conçue pour mettre directement en contact les emprunteurs et les prêteurs, sont un lointain souvenir. Ce qu'il reste n'est plus qu'une nouvelle génération d'établissements de crédit, issus de différents horizons, dont la seule force (et originalité) éventuelle est de savoir évaluer la fiabilité de leurs clients sur des critères non traditionnels.
Fin 2021, c'est la fin du crédit participatif chez Zopa, 16 ans après que la jeune pousse en ait littéralement inventé le concept…
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