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C'est pas mon idée !

dimanche 23 février 2020

Quand les banques américaines se réveillent

Akoya
Contrairement à leurs consœurs européennes, pour lesquelles la réglementation est la seule motivation, les banques américaines commencent à s'éveiller au besoin d'ouvrir leurs systèmes et leurs données sous la pression des usages. Elles n'entendent pas laisser se développer un nouveau marché sans y prendre une part active.

Plus de vingt ans après la naissance du premier fournisseur d'accès universel aux informations de comptes bancaires (Yodlee) et quelques semaines après l'acquisition surprise de Plaid par Visa, un groupe d'établissements parmi les plus importants des États-Unis (comprenant, entre autres, Bank of America, Citi, JPMorgan Chase, Wells Fargo) rejoint Fidelity dans sa spin-off Akoya, fondée au printemps 2019, et sa mission d'offrir une plate-forme sécurisée de connexion aux données de transactions.

Malgré son arrivée tardive dans une bataille qui semble largement jouée, la nouvelle venue assume une position unique grâce à son héritage spécifique. Elle défend ainsi une différenciation reposant sur la sécurité et, surtout, la protection de la vie privée, à laquelle son affiliation directe avec les banques apporte un poids incomparable. L'argument s'avère d'autant plus percutant qu'il s'accompagne de considérations concrètes qui manquent souvent dans les discours et les pratiques de la concurrence.

Plate-forme Akoya

En particulier, s'il est d'abord, classiquement, question du danger de confier à un tiers des identifiants de connexion aux services en ligne, Akoya insiste également sur l'étendue des droits accordés de la sorte, couvrant un périmètre qui, potentiellement, se prolonge bien au-delà des seules opérations bancaires, sans que l'utilisateur en ait toujours pleinement conscience. En comparaison, elle insiste sur sa capacité à laisser le choix de partager les données strictement nécessaires, en toute connaissance de cause.

C'est donc sur le registre de la confiance que s'appuie la démarche, à la fois vis-à-vis des personnes à qui sont proposées les applications exploitant leurs transactions et des entreprises auxquelles celles-ci sont transmises (en leur délivrant implicitement un gage de réassurance), et autant sur la base d'une réputation que sur des caractéristiques réelles et vérifiables. Bien qu'étant aussi le reflet d'un désir de contrôle sur l'accès à l'information, l'initiative constitue un sceau de validation de la banque ouverte.

Sans ignorer ses défauts et ses limitations, l'approche américaine, inspirée essentiellement par un pragmatisme commercial typique de la culture locale, pourrait finalement se révéler plus efficace que la méthode réglementaire adoptée en Europe, dont on voit aujourd'hui l'impasse à laquelle elle conduit le secteur. Sa supériorité pourrait être confirmée rapidement si Akoya se penche maintenant sur la mise à disposition d'interfaces pour le reste des données et services financiers, le prochain enjeu décisif.

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