Au début de l'année, Nik Storonsky, cofondateur et directeur général de Revolut, me décevait par son manque de vision sur la scène du Paris FinTech Forum. Aujourd'hui, la nouvelle app de la néo-banque semble confirmer sa rentrée dans le rang… Finalement, est-il possible de maintenir un esprit pionnier dans une phase d'hypercroissance ?
Certes, le trublion conserve ses avantages acquis sur les établissements traditionnels, qu'ils s'agisse des frais réduits et transparents ou bien des notifications instantanées de dépenses. Mais la version 7 de sa plate-forme mobile, publiée il y a quelques jours et présentée comme une redéfinition majeure, sur un chemin qui la mène, nous dit-on, vers un concept de « super-application » financière, donne une étrange (et inquiétante) impression de reproduire les standards universels du secteur, défauts compris.
L'expérience est donc désormais décomposée en deux grandes parties, l'une consacrée à la banque du quotidien et l'autre au patrimoine. Dans la première, l'utilisateur peut réaliser ses opérations courantes, organiser son épargne, participer à des cagnottes… La principale nouveauté à ce niveau, conforme à une tendance déjà bien ancrée, est un module d'agrégation de comptes et de gestion de budget, qui permet de suivre l'évolution des dépenses et recettes selon une poignée de critères différents.
Au sein de la seconde, sont ensuite rassemblées les quelques fonctions dédiées à l'investissement individuel : gestion de portefeuille, trading à petit prix sur les marchés d'actions et de matières premières (métaux précieux, essentiellement)… et, surtout, l'accès simplifié et instantané aux cryptodevises les plus populaires. Le résultat global de cette juxtaposition finira bientôt par ressembler à ce que proposent les solutions des acteurs historiques, à la fois dans ses composantes et dans la forme qu'il revêt.
Certes, le trublion conserve ses avantages acquis sur les établissements traditionnels, qu'ils s'agisse des frais réduits et transparents ou bien des notifications instantanées de dépenses. Mais la version 7 de sa plate-forme mobile, publiée il y a quelques jours et présentée comme une redéfinition majeure, sur un chemin qui la mène, nous dit-on, vers un concept de « super-application » financière, donne une étrange (et inquiétante) impression de reproduire les standards universels du secteur, défauts compris.
L'expérience est donc désormais décomposée en deux grandes parties, l'une consacrée à la banque du quotidien et l'autre au patrimoine. Dans la première, l'utilisateur peut réaliser ses opérations courantes, organiser son épargne, participer à des cagnottes… La principale nouveauté à ce niveau, conforme à une tendance déjà bien ancrée, est un module d'agrégation de comptes et de gestion de budget, qui permet de suivre l'évolution des dépenses et recettes selon une poignée de critères différents.
Au sein de la seconde, sont ensuite rassemblées les quelques fonctions dédiées à l'investissement individuel : gestion de portefeuille, trading à petit prix sur les marchés d'actions et de matières premières (métaux précieux, essentiellement)… et, surtout, l'accès simplifié et instantané aux cryptodevises les plus populaires. Le résultat global de cette juxtaposition finira bientôt par ressembler à ce que proposent les solutions des acteurs historiques, à la fois dans ses composantes et dans la forme qu'il revêt.
Plus profondément, Revolut focalise dorénavant ses efforts sur ses produits (et affirme clairement vouloir poursuivre dans cette voie), délaissant de la sorte l'obsession du client (et de son expérience) qui faisait sa force et sa valeur à ses débuts, quand son offre à destination des voyageurs combinait intelligemment les outils les plus utiles à cette population (par exemple, l'assurance « automatique »). Dans une certaine mesure, c'est l'essence même de la néo-banque qui disparaît, avec son avantage concurrentiel.
Se pose alors une question critique : une telle dérive est-elle inévitable avec l'exigence de croissance exponentielle généralement imposés aux startups ? De toute évidence, les 900 millions de dollars de financements apportés à Revolut en 5 ans s'accompagnent d'une contrainte stratégique de continuer à augmenter fortement sa base d'utilisateurs. Or les 12 millions de clients actuels (et les suivants) ne constituent plus le groupe homogène originel pour qui il était relativement facile de concevoir une offre personnalisée.
Alors que la logique voudrait que la recette qui a si bien réussi au lancement (le ciblage d'une niche) soit déclinée sur d'autres segments de population, la facilité – assortie, probablement, de la pression d'investisseurs pas tous visionnaires et préférant se raccrocher à un modèle connu et maîtrisé – conduit à tendre plutôt vers une approche générique supposée convenir à tout le monde. En réalité, ce mouvement souligne un retour à la banque classique, entraînant la perte progressive de toute différenciation.
Se pose alors une question critique : une telle dérive est-elle inévitable avec l'exigence de croissance exponentielle généralement imposés aux startups ? De toute évidence, les 900 millions de dollars de financements apportés à Revolut en 5 ans s'accompagnent d'une contrainte stratégique de continuer à augmenter fortement sa base d'utilisateurs. Or les 12 millions de clients actuels (et les suivants) ne constituent plus le groupe homogène originel pour qui il était relativement facile de concevoir une offre personnalisée.
Alors que la logique voudrait que la recette qui a si bien réussi au lancement (le ciblage d'une niche) soit déclinée sur d'autres segments de population, la facilité – assortie, probablement, de la pression d'investisseurs pas tous visionnaires et préférant se raccrocher à un modèle connu et maîtrisé – conduit à tendre plutôt vers une approche générique supposée convenir à tout le monde. En réalité, ce mouvement souligne un retour à la banque classique, entraînant la perte progressive de toute différenciation.
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