Parmi les multiples nouveautés dédiées aux développeurs que révélait Snap hier dans le cadre de sa conférence partenaires annuelle (virtuelle), la plus notable est incontestablement le concept de « Snap Minis ». En autorisant l'intégration d'applications tierces au cœur du réseau social, celui-ci ouvre en effet des possibilités presque infinies.
Complémentaire de l'espace de jeux disponible jusqu'à maintenant, c'est un nouvel univers qui devient accessible à travers une icône présente dans le clavier virtuel de l'application, affichant une liste des « minis » à ouvrir en plein écran. Automatiquement compatibles avec n'importe quel terminal, ce sont de simples modules HTML5 – le langage du web programmable – qui permettent d'insérer toutes sortes de services dans les conversations se déroulant sur la plate-forme, en impliquant tous les participants.
Cette dernière caractéristique constitue réellement le point de départ de la création d'expériences tout à fait exceptionnelles, puisque les « minis » peuvent être conçus pour une utilisation à plusieurs, en profitant même des fonctions de discussion de Snapchat, par appel vocal ou par messagerie instantanée. Une des premières implémentations montre, par exemple, comment un groupe d'amis réserve une sortie au cinéma, en choisissant ensemble le film, la séance, les sièges dans la salle…
Comme nous en avons désormais l'habitude à chaque lancement d'un média supplémentaire, nous allons certainement voir arriver sous peu des tentatives d'adoption des « minis » par le secteur financier. Après les applications Facebook, souvent limitées à un accès à quelques options de base (consultation de comptes…), et les présences sur Snapchat (pour le service client, dans le cas d'ABN AMRO), qui n'ont guère fait preuve d'originalité et semblent s'être essoufflées, qui réussira à exploiter leur potentiel ?
Alors que les rêves d'introduction d'une dimension sociale dans la relation à l'argent (et, indirectement, à la banque) se sont plus ou moins effondrés après une dizaine d'années d'essais généralement ratés, les spécificités de la proposition de Snapchat devraient relancer les réflexions. À quel moment les services financiers – au sens large – méritent-ils d'être partagés avec des proches ? Est-il envisageable de transformer ces occasions en expériences extraordinaires ? Comment concrétiser une telle promesse ?
Je n'ai pas les réponses à ces questions mais il est indubitable que c'est en se mettant ainsi à la place de l'utilisateur de la plate-forme et client de la banque que les meilleures opportunités, en direction d'une population attractive, pourront être saisies. En attendant, il existe probablement quelques idées faciles à développer et déployer (gestion de cagnotte ? organisation de tontine ? prêt participatif ?) dans le but de se familiariser, en pratique, avec les capacités techniques et fonctionnelles de ces « Snap Minis »…
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