Lancée sous la forme d'une banque 100% mobile en 2016, la marque Imagin de CaixaBank s'est progressivement enrichie de compléments variés. Ces désirs de diversification hors du secteur financier prennent aujourd'hui une nouvelle dimension, avec la présentation d'une plate-forme repensée autour d'une expérience « digitale » intégrée.
Au début était, donc, ImaginBank, composée d'une base classique, gratuite, de compte courant, carte de paiement et application pour smartphone, accompagnée de solutions d'assurance et de prêt à la consommation. Avec sa présence sur les réseaux sociaux, du service client disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sur Twitter et WhatsApp à la consultation des soldes et des opérations sur Facebook, elle visait déjà en priorité une population jeune, même si elle déployait quelques efforts pour n'exclure personne.
Désormais affublée d'un nouveau logo qui prend nettement ses distances avec sa parente, en même temps que son nom abandonne son suffixe bancaire, Imagin place son cœur financier en retrait. Ainsi, la personne qui télécharge l'application pour la première fois ne se voit plus proposer d'ouvrir un compte ou de souscrire un produit mais est simplement invitée à s'enregistrer, par l'intermédiaire de son adresse de messagerie, afin de profiter des univers de contenus et de services mis à sa disposition.
Sur le tableau de bord qui l'accueille, elle aura ainsi accès à ImaginMusic, pour tout ce qui concerne… la musique (avec, entre autres, des retransmissions de concert et des interviews en vidéo), ImaginGames pour les jeux (comprenant des avantages sur une sélection de titres à télécharger), ImaginCafé, l'espace de rencontres physique et virtuel né en 2017 pour l'organisation de conférences, ateliers et autres événements, et ImaginShop, boutique en ligne d'électronique héritée (?) du Family Store plus récent.
Naturellement, la partie financière de l'offre reste largement présente. Elle se trouve même renforcée puisqu'elle intègre maintenant un module de gestion de groupes et de partage de dépenses entre amis (avec les outils associés de paiement mobile et entre particuliers), un porte-monnaie virtuel universel, capable d'abriter sous un même toit toutes les cartes bancaires et de fidélité, ou encore un robot-conseiller permettant à quiconque de s'essayer à l'investissement à partir de 500 euros.
Surtout, une série de produits spécifiques complète le catalogue. Les globe-trotters qui ne veulent pas d'un vrai compte bancaire choisiront la carte prépayée « Reload » et ses prix réduits sur les opérations à l'étranger. Les enfants, jusqu'à 12 ans, ont leur propre application, ImaginKids, focalisée sur l'éducation financière, à travers une approche ludique supervisée par leurs parents, tandis que leurs aînés, jusqu'à 17 ans, jouiront, grâce à ImaginTeens, d'une première expérience de l'argent, de l'épargne…
Si je reste sceptique sur la capacité d'une banque à prendre pied dans des domaines tels que le e-commerce ou les loisirs, l'angle d'attaque retenu avec Imagin est résolument original. En effet, il s'agit ici de faire des centres d'intérêt de la jeunesse le point d'entrée dans un écosystème conçu pour elle, les outils financiers étant laissés à l'arrière-plan, pour une découverte progressive. Cependant, la stratégie ne pourra réussir que si la marque réussit à s'imposer en tant que telle, ce qui représente un défi.
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