Depuis plusieurs mois, les solutions de paiement fractionné (BNPL) se développent rapidement aux dépens, entre autres, de la traditionnelle carte de crédit. Afin de s'adapter à cette tendance incontournable, Scotiabank propose désormais aux consommateurs canadiens une passerelle directe entre les deux modes de financement.
Comme dans toutes les initiatives défensives similaires, il semblerait que ce soit la demande des clients – désireux d'optimiser, plus ou moins consciemment, le pilotage de leur budget, avec plus de stabilité et de prédictibilité – qui pousse la banque à s'aventurer sur un territoire défriché d'abord par quelques startups ayant eu l'habileté d'exploiter les technologies modernes pour donner une seconde vie à un vieux concept, en ligne avec les exigences contemporaines d'instantanéité, de simplicité et de transparence.
Dans ce registre, l'approche retenue par Scotiabank est d'emblée bien positionnée. En effet, l'utilisateur n'a aucune démarche préalable à entreprendre (il a automatiquement accès au service s'il satisfait quelques critères élémentaires, notamment par rapport à son compte) et il continue à régler ses dépenses avec sa carte de crédit standard, sans rien changer à ses habitudes. En revanche, il dispose donc maintenant de la faculté de basculer, a posteriori, ses dépenses éligibles vers un plan de fractionnement.
En pratique, le porteur n'a qu'à ouvrir son application bancaire (web ou mobile), dans laquelle il va trouver la liste des transactions éligibles, à savoir celles de plus de 100 dollars réalisées depuis peu (le délai maximal de conversion est de 1 à 2 jours). Après sélection de l'une d'elles, il lui reste à préciser la durée d'étalement souhaitée (3, 6 ou 12 mois) et à prendre connaissance des conditions commerciales, dont les frais fixes facturés (pas d'intérêts à ce jour) et l'échéancier de remboursement, avant validation.
Cerise sur le gâteau, outre le suivi détaillé de l'ensemble des opérations en cours, l'application de Scotiabank offre également la possibilité d'annuler chacune d'elles à tout moment, sans surcoût, par exemple dans le cas d'une difficulté imprévue à faire face aux mensualités régulières. En quelques gestes, le montant restant dû (hors frais résiduels) est alors réintégré dans le solde classique de la carte de crédit, et se trouve évidemment soumis aux traitements normaux (versements minimaux, taux d'intérêt…).
Le phénomène BNPL a décidément un impact particulier sur le secteur financier, en ce sens qu'il génère une réponse étonnamment rapide et robuste de la part des acteurs historiques et que celle-ci ne se contente pas de tentatives de reproduction à l'identique – fréquemment vouées à l'échec faute de prendre en compte l'ensemble des paramètres nécessaires au succès – mais sait capitaliser sur leurs forces intrinsèques, dont, surtout, leur présence universelle dans les portefeuilles de la plupart des consommateurs…
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