Depuis quelques mois, la Commonwealth Bank of Australia (CommBank) est régulièrement à la pointe des innovations en tout genre, parmi lesquelles on retiendra son porte-monnaie mobile Kaching, son site de co-innovation IdeaBank ou encore, plus en profondeur, la refonte complète de ses systèmes informatiques.
Mais sa dernière annonce en date inaugure une nouvelle direction, puisque la banque s'attaque maintenant à un marché qui ne fait pas partie de son cœur de métier : le terminal de point de vente. Et les moyens qu'elle y met sont à la hauteur de ses ambitions...
Passons rapidement sur "Leo", qui n'est en fait (apparemment) que la solution iSMP d'Ingenico mise aux couleurs de la banque. Elle permet de transformer un iPod ou un iPhone en TPE (terminal de paiement) via une "coque", assez imposante, qui inclut un lecteur de carte à puce et un clavier pour la saisie du code PIN. Rien ici, donc, de très nouveau ni de très excitant.
En revanche, la combinaison "Pi" et "Albert", que CommBank a conçue en propre (avec quelques partenaires), est beaucoup plus intéressante. Premier des deux composants, "Pi" est un environnement logiciel complet destiné à devenir le socle d'une nouvelle génération de solutions de gestion de point de vente. Basé sur le système Android de Google, il se veut également ouvert aux développeurs tiers (sous contrôle, pour préserver la sécurité des transactions).
Ceux-ci auront ainsi la possibilité de distribuer leurs applications sur un véritable "AppStore", offrant aux commerçants des services à valeur ajoutée, à usage "universel" ou spécifiques à certains métiers. CommBank proposera elle-même quelques-unes de ces applications, dont un des exemples cités est un petit outil de partage d'addition, pour les restaurants.
Mais sa dernière annonce en date inaugure une nouvelle direction, puisque la banque s'attaque maintenant à un marché qui ne fait pas partie de son cœur de métier : le terminal de point de vente. Et les moyens qu'elle y met sont à la hauteur de ses ambitions...
Passons rapidement sur "Leo", qui n'est en fait (apparemment) que la solution iSMP d'Ingenico mise aux couleurs de la banque. Elle permet de transformer un iPod ou un iPhone en TPE (terminal de paiement) via une "coque", assez imposante, qui inclut un lecteur de carte à puce et un clavier pour la saisie du code PIN. Rien ici, donc, de très nouveau ni de très excitant.
En revanche, la combinaison "Pi" et "Albert", que CommBank a conçue en propre (avec quelques partenaires), est beaucoup plus intéressante. Premier des deux composants, "Pi" est un environnement logiciel complet destiné à devenir le socle d'une nouvelle génération de solutions de gestion de point de vente. Basé sur le système Android de Google, il se veut également ouvert aux développeurs tiers (sous contrôle, pour préserver la sécurité des transactions).
Ceux-ci auront ainsi la possibilité de distribuer leurs applications sur un véritable "AppStore", offrant aux commerçants des services à valeur ajoutée, à usage "universel" ou spécifiques à certains métiers. CommBank proposera elle-même quelques-unes de ces applications, dont un des exemples cités est un petit outil de partage d'addition, pour les restaurants.
"Albert" est la matérialisation concrète pour les marchands de cette proposition : il s'agit d'une tablette, équipée d'un lecteur de carte (pour les paiements), disposant de capacités d'impression (pour les reçus) et, naturellement, motorisée par "Pi". Dans la vision de CommBank, "Albert" et "Pi" permettront aux commerçants, petits et grands, de gérer leurs ventes mais aussi leurs programmes de fidélité, de garder un œil sur leurs stocks, d'enregistrer les préférences de leurs clients et toutes autres sortes de fonctions qui restent à imaginer...
L'objectif affiché avec cette initiative, dont la disponibilité effective n'est pas prévue avant 2013, est de répondre aux attentes frustrées des consommateurs. Il existerait en effet un énorme décalage entre la perception de l'expérience d'achat par les commerçants et la réalité vécue par leurs clients, par exemple sur les queues pour payer (un problème pour 83% des acheteurs, reconnu par seulement 22% des marchands interrogés). D'une certaine manière, CommBank considère donc que les fournisseurs spécialisés ne sont plus en phase avec les besoins de leurs clients...
Cependant, dans le contexte actuel, il est difficile de ne pas tenter une autre lecture de cette irruption d'une banque dans un marché qui lui est finalement étranger. Tout d'abord, un rapprochement est inévitable avec l'effervescence actuelle autour des TPE mobiles et, plus particulièrement, du modèle de Square.
Dans un pays (l'Australie) où les systèmes de ce type sont encore assez discrets, "Pi" et "Albert" (avec "Léo" en solution de secours sur iPhone) peuvent faire figure de manœuvre préemptive avant l'arrivée d'une startup qui risquerait de capter la clientèle fétiche de ces solutions. En l'occurrence, les choix réalisés laisseraient néanmoins plutôt entrevoir une préférence pour la cible des grands distributeurs souhaitant déporter le point de vente dans les rayons de leurs boutiques (la fin des caisses classiques ?), plutôt que pour les "micro-commerces" que cible Square en priorité. On en saura plus sur ce point lorsque le modèle économique retenu sera précisé...
En prenant un peu plus de recul, il faut également penser à Kaching, le porte-monnaie mobile de CommBank : la constitution d'un écosystème intégré, de la poche du consommateur au terminal de point de vente, peut constituer une opportunité extraordinaire de développement de nouveaux services dans le futur. Rien ne confirme aujourd'hui cette hypothèse mais toutes les briques proposées sauront parfaitement s'imbriquer les unes dans les autres le moment venu, par exemple pour la gestion de coupons de réduction ou de cartes de fidélité, que la banque pourrait alors contrôler de bout en bout.
Face à une majorité de banques (y compris en France) qui s'enferrent dans des expérimentations de paiement sans contact sur mobile, CommBank propose une approche radicalement différente, qui pourrait, au moins, éveiller les curiosités. Elle propose en effet une démarche totalement agnostique des technologies de paiement (dans ses solutions, elle embarque à la fois les cartes, le NFC, les échanges par Internet), laissant le "marché" faire le tri, et, surtout, elle identifie et cherche à résoudre les vraies douleurs de tous les acteurs de la chaîne, consommateurs et commerçants.
S'il n'y a qu'une leçon à tirer de la stratégie de CommBank, celle-ci pourrait figurer en bonne place !
Cependant, dans le contexte actuel, il est difficile de ne pas tenter une autre lecture de cette irruption d'une banque dans un marché qui lui est finalement étranger. Tout d'abord, un rapprochement est inévitable avec l'effervescence actuelle autour des TPE mobiles et, plus particulièrement, du modèle de Square.
Dans un pays (l'Australie) où les systèmes de ce type sont encore assez discrets, "Pi" et "Albert" (avec "Léo" en solution de secours sur iPhone) peuvent faire figure de manœuvre préemptive avant l'arrivée d'une startup qui risquerait de capter la clientèle fétiche de ces solutions. En l'occurrence, les choix réalisés laisseraient néanmoins plutôt entrevoir une préférence pour la cible des grands distributeurs souhaitant déporter le point de vente dans les rayons de leurs boutiques (la fin des caisses classiques ?), plutôt que pour les "micro-commerces" que cible Square en priorité. On en saura plus sur ce point lorsque le modèle économique retenu sera précisé...
En prenant un peu plus de recul, il faut également penser à Kaching, le porte-monnaie mobile de CommBank : la constitution d'un écosystème intégré, de la poche du consommateur au terminal de point de vente, peut constituer une opportunité extraordinaire de développement de nouveaux services dans le futur. Rien ne confirme aujourd'hui cette hypothèse mais toutes les briques proposées sauront parfaitement s'imbriquer les unes dans les autres le moment venu, par exemple pour la gestion de coupons de réduction ou de cartes de fidélité, que la banque pourrait alors contrôler de bout en bout.
Face à une majorité de banques (y compris en France) qui s'enferrent dans des expérimentations de paiement sans contact sur mobile, CommBank propose une approche radicalement différente, qui pourrait, au moins, éveiller les curiosités. Elle propose en effet une démarche totalement agnostique des technologies de paiement (dans ses solutions, elle embarque à la fois les cartes, le NFC, les échanges par Internet), laissant le "marché" faire le tri, et, surtout, elle identifie et cherche à résoudre les vraies douleurs de tous les acteurs de la chaîne, consommateurs et commerçants.
S'il n'y a qu'une leçon à tirer de la stratégie de CommBank, celle-ci pourrait figurer en bonne place !
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