Les Cassandre l'annoncent depuis longtemps, l'échéance semble se rapprocher à grands pas et, malgré tout, la plupart des grandes institutions financières continuent à ignorer la menace qui pèse sur leur capacité à poursuivre leur activité : les personnes maîtrisant leurs systèmes critiques se font de plus en plus rares.
A l'origine du problème, figurent les plus de 40 ans d'histoire de l'automatisation des opérations des banques et compagnies d'assurance. Les logiciels conçus dans les années 70, sans cesse enrichis de nouvelles fonctions au fil du temps, toujours en place aujourd'hui, sont devenus des mastodontes aux mécaniques inextricables. Les remplacer coûterait des milliards d'euros, que bien peu d'entreprises ont le courage et la lucidité d'engager dans ce genre de projets longs et risqués.
A défaut de rénovation, les vieux systèmes continuent donc à supporter les processus les plus sensibles, tant bien que mal. Pour en assurer le maintien en conditions opérationnelles ou pour les faire évoluer lorsque nécessaire, ce sont bien souvent les vétérans qui continuent à œuvrer dans l'ombre. Or, ces « anciens » sont en train de tous partir en retraite et il devient courant de n'avoir plus qu'une « personne-clé » dans l'entreprise connaissant les détails de tel ou tel programme particulièrement important.
Et ne nous méprenons pas : quand il est question ici de maîtriser le fonctionnement d'un traitement informatique, il ne s'agit pas uniquement de comprendre le code correspondant. Le plus difficile (et le plus rare) est aussi de connaître les règles métier qui sont mises en œuvre. En conséquence, il s'avère incroyablement long et complexe de transmettre les expertises nécessaires à une nouvelle recrue, quelles que soient ses compétences techniques.
Pourtant, c'est la seule réponse que choisissent encore beaucoup d'établissements, misant ainsi leur avenir sur le déploiement de cursus de formation spécialisés par les industriels (IBM en tête), tout en tentant, avec une difficulté croissante, de continuer à attirer des talents auxquels ils n'ont à offrir que des emplois sur des technologies notoirement dépassées, dans un secteur économique bien moins attractif que les Google, Facebook et autres startups en cours de création qui ont désormais leurs faveurs…
Des compétences historiques en voie d'extinction, un renouvellement presque impossible à envisager, voilà deux facteurs qui convergent vers une situation extrêmement dangereuse pour les entreprises concernées. Peut-être serait-il temps qu'elles sortent la tête du sable et qu'elles entament de toute urgence les efforts de modernisation indispensables qui, seuls, leur permettront d'éviter l'apocalypse qui se prépare et dont les signes avant-coureur sont déjà visibles…
Billet inspiré par la lecture d'un article de la revue American Banker et sa croustillante anecdote à propos d'une administration dont une application critique repose sur les épaules d'un retraité sous assistance respiratoire, conduit quotidiennement à son bureau par une voiture de police…
A l'origine du problème, figurent les plus de 40 ans d'histoire de l'automatisation des opérations des banques et compagnies d'assurance. Les logiciels conçus dans les années 70, sans cesse enrichis de nouvelles fonctions au fil du temps, toujours en place aujourd'hui, sont devenus des mastodontes aux mécaniques inextricables. Les remplacer coûterait des milliards d'euros, que bien peu d'entreprises ont le courage et la lucidité d'engager dans ce genre de projets longs et risqués.
A défaut de rénovation, les vieux systèmes continuent donc à supporter les processus les plus sensibles, tant bien que mal. Pour en assurer le maintien en conditions opérationnelles ou pour les faire évoluer lorsque nécessaire, ce sont bien souvent les vétérans qui continuent à œuvrer dans l'ombre. Or, ces « anciens » sont en train de tous partir en retraite et il devient courant de n'avoir plus qu'une « personne-clé » dans l'entreprise connaissant les détails de tel ou tel programme particulièrement important.
Et ne nous méprenons pas : quand il est question ici de maîtriser le fonctionnement d'un traitement informatique, il ne s'agit pas uniquement de comprendre le code correspondant. Le plus difficile (et le plus rare) est aussi de connaître les règles métier qui sont mises en œuvre. En conséquence, il s'avère incroyablement long et complexe de transmettre les expertises nécessaires à une nouvelle recrue, quelles que soient ses compétences techniques.
Pourtant, c'est la seule réponse que choisissent encore beaucoup d'établissements, misant ainsi leur avenir sur le déploiement de cursus de formation spécialisés par les industriels (IBM en tête), tout en tentant, avec une difficulté croissante, de continuer à attirer des talents auxquels ils n'ont à offrir que des emplois sur des technologies notoirement dépassées, dans un secteur économique bien moins attractif que les Google, Facebook et autres startups en cours de création qui ont désormais leurs faveurs…
Des compétences historiques en voie d'extinction, un renouvellement presque impossible à envisager, voilà deux facteurs qui convergent vers une situation extrêmement dangereuse pour les entreprises concernées. Peut-être serait-il temps qu'elles sortent la tête du sable et qu'elles entament de toute urgence les efforts de modernisation indispensables qui, seuls, leur permettront d'éviter l'apocalypse qui se prépare et dont les signes avant-coureur sont déjà visibles…
Billet inspiré par la lecture d'un article de la revue American Banker et sa croustillante anecdote à propos d'une administration dont une application critique repose sur les épaules d'un retraité sous assistance respiratoire, conduit quotidiennement à son bureau par une voiture de police…
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