En dépit de son titre provocateur, ce billet n'a pas vocation à lancer un débat économico-politique, pour lequel je n'ai ni qualification ni légitimité. Néanmoins, à la lumière de deux articles récents, la question des impacts profonds de la transformation numérique du monde me semble prête à prendre une nouvelle dimension…
Levons le suspense immédiatement : les deux textes en cause sont, d'une part, un commentaire de Steve Ballmer – ex-PDG de Microsoft – sur la stratégie d'Amazon et, d'autre part, un billet de Kristin Moyer – éminente analyste du cabinet Gartner – réfutant l'idée d'une fin prochaine de la banque de détail telle qu'on la connaît aujourd'hui. Dans les deux cas, les arguments des auteurs sont focalisés sur les modèles économiques des organisations et, plus précisément, sur les implications d'une absence de profits.
Ainsi, avec l'approche directe et sans subtilité qui le caractérise, Steve Ballmer assène, lors d'une interview télévisée, qu'Amazon n'est pas une « vraie » entreprise puisqu'elle ne réalise aucun bénéfice (ou presque) depuis sa création. Il se dit prêt à admettre que des startups puissent opérer sans générer d'argent pendant quelques années (2 ou 3 tout au plus !) mais s'indigne – notamment pour les actionnaires – qu'une telle situation se prolonge après plus de 20 ans d'activité.
Les réflexions de Kristin Moyer sont plus modérées mais tendent dans la même direction. Sans contester l'effet disruptif qu'elles peuvent induire, elle considère en effet que les jeunes pousses de la « fintech » ne représentent pas une menace existentielle pour les banques, entre autres (et surtout) parce que leurs modèles sont basés sur une vision de l'économie à coût zéro (ou, à tout le moins, réduit) qui ne serait pas tenable à long terme, une fois que la réalité des exigences de rendement reprendra ses droits.
Il est vrai que ces nouvelles entreprises, qui ne rapportent rien pendant des années, ont de quoi fortement perturber les tenants de l'économie à l'ancienne, dont Steve Ballmer est le représentant le plus exemplaire, même si Microsoft n'a pas encore 40 ans. Et si, pourtant, ils avaient fondamentalement tort ? Et si, justement, l'avenir était à un système différent, dans lequel les coûts de production, devenus marginaux, permettaient aux organisations de vivre et se développer sans avoir à générer des milliards de bénéfices ?
Les conséquences d'une telle hypothèse seraient tellement vastes et complexes – en particulier sur les acteurs historiques – qu'il vaut peut-être mieux la considérer comme farfelue, pour l'instant. Mais nous n'avons certainement pas fini de nous laisser surprendre par les retombées des mutations en cours…
Levons le suspense immédiatement : les deux textes en cause sont, d'une part, un commentaire de Steve Ballmer – ex-PDG de Microsoft – sur la stratégie d'Amazon et, d'autre part, un billet de Kristin Moyer – éminente analyste du cabinet Gartner – réfutant l'idée d'une fin prochaine de la banque de détail telle qu'on la connaît aujourd'hui. Dans les deux cas, les arguments des auteurs sont focalisés sur les modèles économiques des organisations et, plus précisément, sur les implications d'une absence de profits.
Ainsi, avec l'approche directe et sans subtilité qui le caractérise, Steve Ballmer assène, lors d'une interview télévisée, qu'Amazon n'est pas une « vraie » entreprise puisqu'elle ne réalise aucun bénéfice (ou presque) depuis sa création. Il se dit prêt à admettre que des startups puissent opérer sans générer d'argent pendant quelques années (2 ou 3 tout au plus !) mais s'indigne – notamment pour les actionnaires – qu'une telle situation se prolonge après plus de 20 ans d'activité.
Les réflexions de Kristin Moyer sont plus modérées mais tendent dans la même direction. Sans contester l'effet disruptif qu'elles peuvent induire, elle considère en effet que les jeunes pousses de la « fintech » ne représentent pas une menace existentielle pour les banques, entre autres (et surtout) parce que leurs modèles sont basés sur une vision de l'économie à coût zéro (ou, à tout le moins, réduit) qui ne serait pas tenable à long terme, une fois que la réalité des exigences de rendement reprendra ses droits.
Il est vrai que ces nouvelles entreprises, qui ne rapportent rien pendant des années, ont de quoi fortement perturber les tenants de l'économie à l'ancienne, dont Steve Ballmer est le représentant le plus exemplaire, même si Microsoft n'a pas encore 40 ans. Et si, pourtant, ils avaient fondamentalement tort ? Et si, justement, l'avenir était à un système différent, dans lequel les coûts de production, devenus marginaux, permettaient aux organisations de vivre et se développer sans avoir à générer des milliards de bénéfices ?
Les conséquences d'une telle hypothèse seraient tellement vastes et complexes – en particulier sur les acteurs historiques – qu'il vaut peut-être mieux la considérer comme farfelue, pour l'instant. Mais nous n'avons certainement pas fini de nous laisser surprendre par les retombées des mutations en cours…
Avant d'envisager des modèles à couts marginaux, les banques pourraient envisager des modèles "digitaux" à couts décroissants constants avec l'augmentation du taux d'adoption et la réduction du cout unitaire avec toutes les implications créatives que cela rend possible en terme de tarification des offres
RépondreSupprimer@Patrice : c'est ce qu'annonce Rifkin dans son dernier livre. Ce doit être ta lecture du moment !
RépondreSupprimer@Nicolas : la digitalisation n'est-elle pas la première étape vers la fameuse société du coût marginal zéro ?
Je n'oserai pas dire que « les grands esprits se rencontrent » mais je n'ai pas lu Rifkin (je sais, je devrais…) ;-)
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