A mi-chemin entre le réseau social spécialisé et la plate-forme d'échanges P2P (« de pair à pair »), une jeune pousse française expérimente – plutôt discrètement – depuis quelques mois une nouvelle approche du change de devises, sans commission, sans intermédiaire, sans complication… et conviviale. Voici Weeleo.
L'idée de ses fondateurs est finalement très simple. Vous prenez une application mobile, dans laquelle quiconque peut créer son profil, puis publier des « offres » de change, précisant la devise proposée, la devise recherchée, le montant désiré, ainsi que les lieu, jour et heure souhaités. Le système recherche les possibles correspondances et il ne reste plus alors aux personnes sélectionnées qu'à fixer un rendez-vous – grâce à l'outil de messagerie instantanée intégré – pour réaliser la transaction, en mains propres.
Incidemment, cette rencontre « physique » constitue également une opportunité de partager des informations ou des bons plans, fort utiles, par exemple, dans le cas d'un(e) touriste fraîchement arrivé(e) dans un pays étranger. Enfin, dans la plus pure tradition des plates-formes P2P, chacune des deux parties a la possibilité, après finalisation de l'opération, d'attribuer une évaluation et de rédiger un commentaire sur son vis-à-vis. Une mesure de « fiabilité » indispensable, afin d'instaurer la confiance, lorsqu'il est question d'argent…
L'idée de ses fondateurs est finalement très simple. Vous prenez une application mobile, dans laquelle quiconque peut créer son profil, puis publier des « offres » de change, précisant la devise proposée, la devise recherchée, le montant désiré, ainsi que les lieu, jour et heure souhaités. Le système recherche les possibles correspondances et il ne reste plus alors aux personnes sélectionnées qu'à fixer un rendez-vous – grâce à l'outil de messagerie instantanée intégré – pour réaliser la transaction, en mains propres.
Incidemment, cette rencontre « physique » constitue également une opportunité de partager des informations ou des bons plans, fort utiles, par exemple, dans le cas d'un(e) touriste fraîchement arrivé(e) dans un pays étranger. Enfin, dans la plus pure tradition des plates-formes P2P, chacune des deux parties a la possibilité, après finalisation de l'opération, d'attribuer une évaluation et de rédiger un commentaire sur son vis-à-vis. Une mesure de « fiabilité » indispensable, afin d'instaurer la confiance, lorsqu'il est question d'argent…
Progressant en douceur, Weeleo prend aujourd'hui en charge une dizaine de devises et permet de réaliser des transactions dans plus de 20 villes en France et quelques-unes à l'étranger (Bruxelles, Londres, Genève, New York, Rio…). Entre février et septembre de cette année, sans gros efforts de communication, la startup aurait déjà généré de l'ordre d'un demi-million de dollars d'échanges entre ses utilisateurs, au cours de plus de 1 000 rencontres, ayant également occasionné quelques 2 500 bons plans partagés. Des débuts très prometteurs, indiscutablement !
Après l'apparition d'une nouvelle génération de solutions menaçant les spécialistes des transferts internationaux de devises (cf. l'exemple de TransferWise), ce sont maintenant les bureaux de change traditionnels – et leurs frais exorbitants – qui deviennent une cible. Le scénario est désormais classique : une poignée d'entrepreneurs repèrent un secteur qui n'a pas évolué depuis des décennies (voire des siècles), ils lui appliquent les recettes de l'ère numérique et sapent ainsi le modèle historique à sa base.
Il est vrai que, dans sa version actuelle, le service de Weeleo ne génère pas de revenus et ne peut donc constituer une fin en soi. Cependant, comme chez beaucoup de startups, les idées ne manquent pas pour développer de nouveaux services facilitant la vie financière des voyageurs, dont certains seront vraisemblablement susceptibles de définir un modèle économique viable et totalement disruptif pour les acteurs qui ne jurent que par les commissions et autres frais de change…
Après l'apparition d'une nouvelle génération de solutions menaçant les spécialistes des transferts internationaux de devises (cf. l'exemple de TransferWise), ce sont maintenant les bureaux de change traditionnels – et leurs frais exorbitants – qui deviennent une cible. Le scénario est désormais classique : une poignée d'entrepreneurs repèrent un secteur qui n'a pas évolué depuis des décennies (voire des siècles), ils lui appliquent les recettes de l'ère numérique et sapent ainsi le modèle historique à sa base.
Il est vrai que, dans sa version actuelle, le service de Weeleo ne génère pas de revenus et ne peut donc constituer une fin en soi. Cependant, comme chez beaucoup de startups, les idées ne manquent pas pour développer de nouveaux services facilitant la vie financière des voyageurs, dont certains seront vraisemblablement susceptibles de définir un modèle économique viable et totalement disruptif pour les acteurs qui ne jurent que par les commissions et autres frais de change…
Excellent article, cependant, vous ne parlez pas des risques liés à ce type de pratiques.
RépondreSupprimerQuels problèmes peut-on avoir point de vue juridique en utilisant la plateforme, sachant que l'échange de devises physique entre personnes est interdit par la loi ?
Quelles sont les garanties proposées par Weeleo en cas de problème avec le vis-à-vis rencontré: agression, fausse monnaie, etc. ?
Qui dit service gratuit dit aucune sécurité, utilisation à vos risques et périls, et une société qui niera toute implication en cas de problème...
A mon humble avis, l'équation "prise de risque en contrepartie de quelques euros de frais évités" n'est pas intéressante: Il existe partout des bureaux de change fiables avec des taux faibles (et sans la complexité d'une prise de rendez-vous !).
Merci pour votre commentaire. J'ai cependant un doute sur l'interdiction légale de change entre particulier : avez-vous une référence ?
SupprimerBonjour,
SupprimerMerci pour votre réponse.
Oui, j'ai trouvé un échange sur le contexte légal de Weeleo dans cet article : http://www.maddyness.com/accompagnement/2014/10/28/weeleo-bdo-coaching/ (au niveau des commentaires).
Si je résume, l'argumentaire de Weeleo s'appuie sur un extrait d'un article du code monétaire (le L.542-1) pour montrer que leur utilisateurs, particuliers, ne seraient pas soumis aux obligations légales des changeurs manuels (déclarations à la Banque de France, tracabilité des sommes), car cela ne concernerait que les professionnels.
Cependant pris dans son contexte global, il est indiqué que l'article de loi veut justement dire le contraire :
Toute personne (morale ou physique: société ou particulier), qui effectuerait du change de devises est soumis à des obligations très strictes à partir du moment où elle effectue une opération de change de devises (donc dès le premier euro), même de manière ponctuelle et à titre privé et gratuit.
Faute d'arguments, Weeleo n'a visiblement pas tenté de s'opposer à cette dernière interprétation.
Je pense donc qu'ils sont tout à fait conscients d'être hors la loi, mais qu'ils vont continuer à occulter les risques qu'ils font prendre à leurs utilisateurs pour défendre leurs intérêts (comme vous l'expliquez le produit deviendra payant d'une manière ou d'une autre). En continuant à lire le code monétaire, on voit tout simplement (article L572-1) que ces utilisateurs, ne sachant pas, et n'ayant pas la possibilité de se soumettre aux contrôle de la Banque de France, sont chacun punissable... de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
La loi semble a priori aussi stricte pour décourager toute tentative liée au blanchiment d'argent, au financement du terrorisme, etc. Sans quoi, ce serait la porte ouverte à toutes les dérives.
Finalement, on assiste à la même chose qu'avec les grandes banques: dans la finance, c'est toujours l'utilisateur qu'on tente de berner pour défendre des intérêts souverains. Ici cela se fait juste sous couvert d'économie collaborative, mais j'imagine bien que Weeleo n'est pas une entreprise caritative...
Bonjour schtralunettes,
SupprimerJe réponds un peu tard à votre commentaire certes.
Je me demandais quel était le véritable fond de votre critique.
Que Weeleo essaie de gagner de l'argent à terme ? Il s'agit d'entrepreneurs qui prennent des risques en essayant de concurrencer une activité bancaire très - voire trop - lucrative. Les banques et les bureaux de change ont un monopole qui aujourd'hui ne semble plus légitime. Leur système est très cher (entre 5% et 15%) et tout comme les taxis, leur offre n'a pas beaucoup évolué depuis de nombreuses années. A terme, Weeleo souhaite prendre quelque chose comme 1% (cf. BFM) sur les transactions, ce qui n'est pas du vol de mon point de vue comparé aux taux exercés par les banques. Ça fait du bien à la compétitivité, à l'innovation et surtout aux particuliers !
Duper les clients ? Peut-être... Comme vous avez pu le constater, la loi n'est pas si claire sur le sujet. Rien ne nous empêche de la réformer. Tant mieux si les codes sont un peu bousculés. C'est ce qu'a fait Uber dernièrement en forçant le cadre légal de leur activité. Les lois sont faites pour évoluer. Je suis sûr que Macron, fervent défenseur des "fintech", aidera ce genre de startup à innover en toute légalité. Je pense que c'est à la loi de changer et non aux entreprises. Arrêtons de trembler face aux banques. Place à la concurrence.
En revanche je suis d'accord qu'il faut penser à la sécurisation des transactions, au blanchiment, au risque de fausse monnaie... Mais je suis sûr qu'ils trouveront vite une solution pour garantir la sécurité de leurs clients.
Vive Weeleo, vive la révolution numérique.