Depuis plusieurs années maintenant, un débat court autour de l'idée de mettre en place des APIs (« Interfaces de Programmation Applicative ») ouvertes dans les banques. Tesobe, l'entreprise allemande à l'origine de l'Open Bank Project a conduit une vaste enquête avec le site Bank Innovation afin d'établir un état des lieux du sujet.
Précisons d'emblée que l'étude en question n'est pas issue d'une démarche scientifiquement rigoureuse : les 133 participants – représentant des institutions financières pour 2/3 d'entre eux et des startups pour 1/4, avec une majorité d'européens et 20% de nord-américains – ont simplement répondu à l'appel lancé sur les médias sociaux et ce sont des résultats bruts qui sont publiés (pour l'instant, du moins). Les grandes tendances qui en ressortent concordent cependant avec les observations que je peux faire empiriquement, ce qui constitue une forme de validation.
La seule véritable surprise émanant de ce travail est l'état de maturité apparent des banques interrogées (via les 72 personnes qui se sont exprimées pour elles) vis-à-vis des APIs. Ainsi, 42% affirment qu'une initiative sera lancée dans les 12 prochains mois, tandis que 24% déclarent qu'elles ont déjà franchi le pas. Ces taux élevés reflètent vraisemblablement le biais introduit par l'approche ouverte de l'enquête (les convaincus étant plus susceptibles de répondre). Il est néanmoins aussi possible que les projets – notamment ceux qui restent privés – soient plus nombreux qu'on ne le croit généralement.
Précisons d'emblée que l'étude en question n'est pas issue d'une démarche scientifiquement rigoureuse : les 133 participants – représentant des institutions financières pour 2/3 d'entre eux et des startups pour 1/4, avec une majorité d'européens et 20% de nord-américains – ont simplement répondu à l'appel lancé sur les médias sociaux et ce sont des résultats bruts qui sont publiés (pour l'instant, du moins). Les grandes tendances qui en ressortent concordent cependant avec les observations que je peux faire empiriquement, ce qui constitue une forme de validation.
La seule véritable surprise émanant de ce travail est l'état de maturité apparent des banques interrogées (via les 72 personnes qui se sont exprimées pour elles) vis-à-vis des APIs. Ainsi, 42% affirment qu'une initiative sera lancée dans les 12 prochains mois, tandis que 24% déclarent qu'elles ont déjà franchi le pas. Ces taux élevés reflètent vraisemblablement le biais introduit par l'approche ouverte de l'enquête (les convaincus étant plus susceptibles de répondre). Il est néanmoins aussi possible que les projets – notamment ceux qui restent privés – soient plus nombreux qu'on ne le croit généralement.
En effet, lorsque est posée la question des principales exigences à imposer aux APIs, c'est d'abord l'accès interne qui est plébiscité (par 88% des répondants), tandis que l'ouverture à des tiers ne recueille que 56% des suffrages. C'est donc avant tout la capacité à faire tomber les frontières au sein de l'entreprise (notamment dans la DSI) qui séduit les aficionados. Ce point de vue est également confirmé, dans une certaine mesure, par l'importance accordée à la gouvernance (requise pour 77% des sondés).
Pourtant, le premier bénéfice attendu d'une initiative (jugé important ou très important par 96% de l'échantillon !) est l'amélioration du service rendu aux clients. Cette contradiction est probablement la conséquence de la croyance persistante des banques qu'elles peuvent (et doivent) tout faire elles-mêmes. Viennent ensuite l'impact positif sur l'image et les opportunités de nouvelles sources de revenus (tous deux importants pour 89% des répondants), ce qui laisse entrevoir quelques déceptions à venir…
La dernière partie du questionnaire concerne les freins rencontrés dans les tentatives de mise en œuvre d'APIs. Là, les réponses sont résolument conformes aux attentes : la culture d'entreprise et la bureaucratie figurent au sommet (pour près de 2/3 des cas), suivis par les inévitables craintes en matière de sécurité (57%), puis, plus loin (à moins de 50%), les considérations budgétaires (qui dénotent probablement aussi un problème de culture) et le manque de compétences internes.
En conclusion, l'accoutumance au concept d'API qui semble s'installer progressivement dans les institutions financières peut inciter à un optimisme prudent. Les projets internes, certainement prioritaires aujourd'hui, devraient rapidement porter leurs fruits (par exemple en favorisant l'expérimentation) et encourager une ouverture vers l'extérieur – rendue possible par la meilleure compréhension des risques et des enjeux acquise avec les premières implémentations – susceptible d'en décupler les retombées positives.
Pourtant, le premier bénéfice attendu d'une initiative (jugé important ou très important par 96% de l'échantillon !) est l'amélioration du service rendu aux clients. Cette contradiction est probablement la conséquence de la croyance persistante des banques qu'elles peuvent (et doivent) tout faire elles-mêmes. Viennent ensuite l'impact positif sur l'image et les opportunités de nouvelles sources de revenus (tous deux importants pour 89% des répondants), ce qui laisse entrevoir quelques déceptions à venir…
La dernière partie du questionnaire concerne les freins rencontrés dans les tentatives de mise en œuvre d'APIs. Là, les réponses sont résolument conformes aux attentes : la culture d'entreprise et la bureaucratie figurent au sommet (pour près de 2/3 des cas), suivis par les inévitables craintes en matière de sécurité (57%), puis, plus loin (à moins de 50%), les considérations budgétaires (qui dénotent probablement aussi un problème de culture) et le manque de compétences internes.
En conclusion, l'accoutumance au concept d'API qui semble s'installer progressivement dans les institutions financières peut inciter à un optimisme prudent. Les projets internes, certainement prioritaires aujourd'hui, devraient rapidement porter leurs fruits (par exemple en favorisant l'expérimentation) et encourager une ouverture vers l'extérieur – rendue possible par la meilleure compréhension des risques et des enjeux acquise avec les premières implémentations – susceptible d'en décupler les retombées positives.
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