Avant de fonder Tesla et SpaceX, Elon Musk fut, en 1998, à l'origine d'une des premières startups FinTech de l'histoire. Un livre qui lui est consacré nous donne l'occasion de revenir sur la création et les débuts de PayPal et de comparer sa vision actuelle à celle qui a fait que cet épisode n'a finalement pas produit la révolution promise.
En réalité, n'ayant pas (encore) lu l'ouvrage en question, c'est un commentaire publié dans la revue American Banker auquel je souhaite réagir. Son auteur, Evan Schuman, y développe la thèse selon laquelle les vues disruptives du milliardaire génial sur les paiements ne sont qu'utopie et que, au contraire, le secteur est condamné à innover par incréments. Une position intéressante, mais qui tend à ignorer les arguments d'Elon Musk, autant que les forces qui nous conduisent irrémédiablement vers un big bang.
Commençons par examiner les pièces portées au dossier, à savoir, d'abord, les raisons de l'échec de PayPal à réinventer le monde des paiements, voire de la banque. Selon son co-fondateur, il y eut des erreurs techniques, qui ont limité la capacité de la jeune pousse à développer continuellement des solutions répondant aux besoins des consommateurs. Dans un autre registre, la décision de ne pas offrir à ses clients un compte chèque est l'une des plus regrettables qui puissent lui être reprochées.
Bien entendu, une telle idée peut sembler totalement absurde pour une entreprise qui voulait rendre virtuels les échanges d'argent. Elle constitue pourtant une illustration brillante de la manière dont Elon Musk aborde les problèmes : pour que les consommateurs adoptent un nouveau concept, il faut leur fournir tous les services dont ils ont besoin. S'ils doivent émettre un chèque de temps à autre, il faut leur en donner les moyens et, ainsi, ils n'auront plus recours à leur banque traditionnelle.
C'est un raisonnement du même ordre qui a conduit PayPal à créer sa carte de paiement. Afin d'inciter les clients à laisser leur argent sur leur compte (un des enjeux les plus importants pour l'entreprise), il faut leur démontrer qu'ils peuvent en disposer à leur guise, sans entrave. En leur permettant de l'utiliser partout et à tout moment, grâce à une carte standard, l'objectif est parfaitement rempli. La confiance est instaurée par cette simple possibilité, même si le porteur n'en profite pas, en pratique.
En réalité, n'ayant pas (encore) lu l'ouvrage en question, c'est un commentaire publié dans la revue American Banker auquel je souhaite réagir. Son auteur, Evan Schuman, y développe la thèse selon laquelle les vues disruptives du milliardaire génial sur les paiements ne sont qu'utopie et que, au contraire, le secteur est condamné à innover par incréments. Une position intéressante, mais qui tend à ignorer les arguments d'Elon Musk, autant que les forces qui nous conduisent irrémédiablement vers un big bang.
Commençons par examiner les pièces portées au dossier, à savoir, d'abord, les raisons de l'échec de PayPal à réinventer le monde des paiements, voire de la banque. Selon son co-fondateur, il y eut des erreurs techniques, qui ont limité la capacité de la jeune pousse à développer continuellement des solutions répondant aux besoins des consommateurs. Dans un autre registre, la décision de ne pas offrir à ses clients un compte chèque est l'une des plus regrettables qui puissent lui être reprochées.
Bien entendu, une telle idée peut sembler totalement absurde pour une entreprise qui voulait rendre virtuels les échanges d'argent. Elle constitue pourtant une illustration brillante de la manière dont Elon Musk aborde les problèmes : pour que les consommateurs adoptent un nouveau concept, il faut leur fournir tous les services dont ils ont besoin. S'ils doivent émettre un chèque de temps à autre, il faut leur en donner les moyens et, ainsi, ils n'auront plus recours à leur banque traditionnelle.
C'est un raisonnement du même ordre qui a conduit PayPal à créer sa carte de paiement. Afin d'inciter les clients à laisser leur argent sur leur compte (un des enjeux les plus importants pour l'entreprise), il faut leur démontrer qu'ils peuvent en disposer à leur guise, sans entrave. En leur permettant de l'utiliser partout et à tout moment, grâce à une carte standard, l'objectif est parfaitement rempli. La confiance est instaurée par cette simple possibilité, même si le porteur n'en profite pas, en pratique.
Lorsqu'il prend du recul sur le secteur, Elon Musk expose LA clé du système de paiement de demain : apporter plus de valeur à ses utilisateurs. Proposer plus de sécurité, plus de rapidité, plus de commodité, permettre à chacun de simplifier ses finances personnelles, par exemple en intégrant toutes ses composantes dans une plate-forme universelle… voilà les objectifs que devraient viser les nouvelles solutions… et qu'aucune n'adresse réellement à ce jour (et surtout pas la technologie sans contact).
Naturellement, Evan Schuman et, avec lui, la plupart des acteurs des paiements, ne peuvent que lever les yeux au ciel face à ce qui ressemble à une incantation. Bien sûr, un tel cahier des charges semble présomptueux, surtout pour une startup. Évidemment, il sera très difficile de briser les chaînes de l'interdépendance qui fondent l'écosystème existant. Mais l'exemple qu'offre Elon Musk dans l'automobile – de la fabrication des voitures à la création du réseau de stations services fonctionnant grâce à ses propres capteurs solaires – devrait donner à réfléchir à ceux qui crient « impossible ! ».
Enfin, il reste un facteur qui rendra inévitable la transformation que tant d'experts estiment inconcevable : les moyens de paiement actuels sont en voie d'obsolescence accélérée, qui pourrait même conduire à un effondrement, à terme. Entre délais de traitement incompatibles avec le monde temps réel, absence de réponse aux enjeux de confiance « digitale » et fraude galopante sans autres solutions que palliatives, les outils dont nous disposons aujourd'hui exigent une révolution. Et il ne faut pas en douter : elle arrive !
Enfin, si Elon Musk colonise Mars avant qu'elle ne se produise, c'est simplement qu'il a de nouveaux centres d'intérêt…
Naturellement, Evan Schuman et, avec lui, la plupart des acteurs des paiements, ne peuvent que lever les yeux au ciel face à ce qui ressemble à une incantation. Bien sûr, un tel cahier des charges semble présomptueux, surtout pour une startup. Évidemment, il sera très difficile de briser les chaînes de l'interdépendance qui fondent l'écosystème existant. Mais l'exemple qu'offre Elon Musk dans l'automobile – de la fabrication des voitures à la création du réseau de stations services fonctionnant grâce à ses propres capteurs solaires – devrait donner à réfléchir à ceux qui crient « impossible ! ».
Enfin, il reste un facteur qui rendra inévitable la transformation que tant d'experts estiment inconcevable : les moyens de paiement actuels sont en voie d'obsolescence accélérée, qui pourrait même conduire à un effondrement, à terme. Entre délais de traitement incompatibles avec le monde temps réel, absence de réponse aux enjeux de confiance « digitale » et fraude galopante sans autres solutions que palliatives, les outils dont nous disposons aujourd'hui exigent une révolution. Et il ne faut pas en douter : elle arrive !
Enfin, si Elon Musk colonise Mars avant qu'elle ne se produise, c'est simplement qu'il a de nouveaux centres d'intérêt…
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