Les équipes de recherche de Deutsche Bank nous avaient déjà surpris par leur plaidoyer en faveur de la survie de la monnaie fiduciaire, voilà qu'elles remettent le couvert en affirmant cette fois que les cartes de paiement disparaîtront avant les espèces. Certains de leurs arguments sont discutables mais j'ai tendance à partager le constat global.
La banque allemande, du fait de son ancrage dans un pays historiquement attaché aux billets et aux pièces de monnaie, est toujours à l'avant-garde des controverses sur ce que la plupart des observateurs du reste du monde considère comme un mouvement inéluctable et relativement rapide d'extinction de ces instruments archaïques. En tout état de cause, il s'avère fort utile de modérer ces discours car la réalité est certainement moins tranchée et la transition vers le tout numérique reste une perspective lointaine.
S'appuyant sur une enquête menée auprès de consommateurs allemands, américains, britanniques, chinois, français et italiens, les auteurs révèlent quelques motivations étonnantes mais réelles à leur besoin de matérialiser l'argent, dont, notamment, la capacité à surveiller plus facilement leurs dépenses. Cependant, la raison principale de la résilience des espèces est tout simplement son inscription profonde dans les comportements : il est difficile de changer des habitudes pluri-centenaires.
À l'inverse, et bien que les usages en soient aussi largement entrés dans les mœurs et qu'elle fasse montre de résistance, la carte est beaucoup plus facile à remplacer, en particulier par des solutions implantées sur smartphone. L'évolution est variable selon les régions, mais la tendance générale est claire : ces nouveaux outils progressent rapidement sur tous les marchés, et surtout au détriment de la carte, là où celle-ci est massivement répandue. D'ici à 5 ans, les paiements via mobile pourraient ainsi représenter, aux États-Unis, 40% des transactions effectuées en magasin.
La banque allemande, du fait de son ancrage dans un pays historiquement attaché aux billets et aux pièces de monnaie, est toujours à l'avant-garde des controverses sur ce que la plupart des observateurs du reste du monde considère comme un mouvement inéluctable et relativement rapide d'extinction de ces instruments archaïques. En tout état de cause, il s'avère fort utile de modérer ces discours car la réalité est certainement moins tranchée et la transition vers le tout numérique reste une perspective lointaine.
S'appuyant sur une enquête menée auprès de consommateurs allemands, américains, britanniques, chinois, français et italiens, les auteurs révèlent quelques motivations étonnantes mais réelles à leur besoin de matérialiser l'argent, dont, notamment, la capacité à surveiller plus facilement leurs dépenses. Cependant, la raison principale de la résilience des espèces est tout simplement son inscription profonde dans les comportements : il est difficile de changer des habitudes pluri-centenaires.
À l'inverse, et bien que les usages en soient aussi largement entrés dans les mœurs et qu'elle fasse montre de résistance, la carte est beaucoup plus facile à remplacer, en particulier par des solutions implantées sur smartphone. L'évolution est variable selon les régions, mais la tendance générale est claire : ces nouveaux outils progressent rapidement sur tous les marchés, et surtout au détriment de la carte, là où celle-ci est massivement répandue. D'ici à 5 ans, les paiements via mobile pourraient ainsi représenter, aux États-Unis, 40% des transactions effectuées en magasin.
En arrière-plan, c'est la « digitalisation » des échanges financiers de bout en bout qui justifie le déclin prévisible de la carte. Parmi ses bénéfices (pour les professionnels), la dématérialisation totale de l'argent incite les consommateurs à dépenser plus, à l'inverse du cash. Dans un autre registre, elle optimise et accélère les transferts, ce qui représente un soulagement pour les sociétés confrontées à des tensions sur leur trésorerie. Enfin, en ajoutant l'émergence de l'exploitation commerciale des données capturées sur les flux, les coûts de traitement des paiements vont également tendre vers zéro.
Dans l'esprit de Deustche Bank, ce sont donc les entreprises qui seront motrices dans la migration, le grand public adoptant une position plus conservatrice. Naturellement, si, hormis en Chine (avec ses conditions très spécifiques), il est essentiellement question, pour l'instant, d'applications mobiles s'appuyant sur les réseaux traditionnels (conçus pour les cartes), ce n'est qu'une étape. L'horizon laisse plutôt entrevoir le développement de monnaies 100% « digitales », seules capables de tenir les promesses rêvées.
Dans l'esprit de Deustche Bank, ce sont donc les entreprises qui seront motrices dans la migration, le grand public adoptant une position plus conservatrice. Naturellement, si, hormis en Chine (avec ses conditions très spécifiques), il est essentiellement question, pour l'instant, d'applications mobiles s'appuyant sur les réseaux traditionnels (conçus pour les cartes), ce n'est qu'une étape. L'horizon laisse plutôt entrevoir le développement de monnaies 100% « digitales », seules capables de tenir les promesses rêvées.
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