L'idée est d'abord née sur les grandes plates-formes de vente en ligne, Amazon en tête, voici qu'elle débarque désormais chez un fournisseur de solution d'encaissement : SumUp capitalise sur la connaissance des flux de ses clients, à peine moins complète que celle du e-commerce, afin de leur proposer une avance de trésorerie à la demande.
Déployée dans un premier temps au Royaume-Uni – avant une extension prochaine à d'autres pays européens – grâce à un financement récemment conclu à hauteur de 100 millions de dollars, la nouvelle offre SumUp Cash Advance reprend quelques-unes des meilleures recettes de ses prédécesseurs pour procurer aux artisans et aux marchands une facilité de caisse, d'un maximum de 20 000 livres sterling, qui les aidera à affronter une difficulté passagère ou à investir dans leur croissance, par exemple.
Comme il se doit à l'ère « digitale », l'accès au produit est simple, transparent et (en grande partie) instantané. Les utilisateurs sont automatiquement qualifiés à partir des données disponibles sur les transactions qu'ils exécutent avec les terminaux de la jeune pousse. Une option supplémentaire apparaît alors dans l'application mobile de gestion de leur compte pour ceux qui sont éligibles. Il leur suffit de vérifier les conditions puis spécifier le montant désiré, dans la limite du plafond personnalisé, et le tour est joué.
Petit bémol ici, les fonds sont versés par virement conventionnel, avec leurs délais usuels (jusqu'à 5 jours). Pour le remboursement, la flexibilité est à l'ordre du jour : au lieu de mensualités fixes, SumUp prélève chaque mois un pourcentage des encaissements qu'elle traite, estimé initialement pour un apurement sur une période prédéterminée, de manière à ajuster la charge aux revenus réels de l'emprunteur. Par ailleurs, le coût se résume à une redevance fixe, affichée clairement à la conclusion du contrat.
Je ne suis pas nécessairement convaincu que la conjoncture actuelle soit propice au lancement d'une solution de crédit mais la démarche est tout de même logique de la part de SumUp. Elle représente en effet un excellent moyen de valoriser, utilement et sans risque de polémique (sur l'éthique, notamment), les vastes quantités d'information qu'elle capte et accumule sur ses clients, à travers son métier historique, et d'en dériver un modèle économique secondaire, forcément prometteur à long terme.
Les institutions financières historiques ne s'inquièteront probablement pas de l'arrivée de ce trublion sur leur terrain de jeu, avec ses capacités de financement pour l'instant microscopiques au regard du marché global. Outre la possibilité d'une expansion rapide, il leur faudrait pourtant prendre garde à l'impact de l'approche sur les habitudes et les attentes de leurs clients… et je me demande s'il existe une banque traditionnelle, disposant naturellement des mêmes sources de données que SumUp, qui propose aujourd'hui un service équivalent avec une expérience utilisateur de même niveau ?
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